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L’arrivée de Netflix en France remet-elle en cause la neutralité du net ?

Netflix, l’ogre venu du pays de l’oncle Sam promettait de mettre à terre les chaines historiques et éditeurs de contenus. Finalement, la plateforme de SVoD a…

Netflix, l’ogre venu du pays de l’oncle Sam promettait de mettre à terre les chaines historiques et éditeurs de contenus. Finalement, la plateforme de SVoD a réussi son arrivée sans heurts visibles pour le moment. Cependant, des craintes sont apparues cette semaine concernant son impact possible sur la neutralité du net en France.

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Une bataille perdue d’avance par les géants du web ?

Alors qu’aux États-Unis la bataille fait rage entre géants du web et FAI autour de la neutralité du net, les uns tentant de la préserver, les autres de la pulvériser pour en tirer profit, Netflix s’est clairement positionné pour. Ce qui ne l’a pas empêché de subir les foudres des pro neutralité du net qui remettent en cause son contrat conclu avec Comcast (devenu un géant du web depuis sa fusion avec Time Warner Cable) en février dernier assurant un meilleur débit à ses clients.

Après une âpre bataille contre Verizon pour ne pas avoir à payer un droit de passage similaire à celui de Comcast, Reed Hasting, le patron de Netflix, s’est résolu à sortir le chéquier. Non sans amertume contre ces FAI qui imposent « un péage en abusant de leur pouvoir ». À ce titre, Netflix s’était d’ailleurs vertement opposé à la fusion de Comcast avec Time Warner Cable qui lui conférait encore plus de pouvoir dans ses négociations avec les éditeurs de contenus et autres géants du web américains.
Il était donc à craindre que ces péripéties américaines donnent des idées à nos FAI nationaux avides d’houspiller Netflix dont l’arrivée tant attendue par les internautes français ne les enchantait guère.

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Une arrivée redoutée

Finalement, à mesure que le débarquement fatidique de Netflix approchait, c’est un autre scénario qui se dessinait : sus à la neutralité du net, protégeons nos intérêts nationaux.
Ainsi, dans sa bataille contre Netflix afin de lui faire respecter la législation française, Aurélie Filippetti, alors Ministre de la Culture, prévoyait de reprendre une idée émises par le rapport Lescure dans le cadre du Projet de loi Création (toujours en stand by mais repris en main par la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin) : privilégier le trafic internet des services de VOD français. Canal + s’était dit favorable d’en faire une obligation. La neutralité du net attendra.

Las, après avoir fait front commun pour exclure Netflix de leur offre Box, l’ensemble des FAI, à l’exception de Free, qui ne veut pas « se coucher tout de suite devant Netflix », ont signé un accord avec leur meilleur ennemi. Bouygues ayant le premier rompu l’accord tacite, suivi par Orange puis SFR.

Neutralité du net Vs intérêts nationaux ?

Brideront-ils Netflix, gros consommateur de bande passante (il représente désormais à lui seul un tiers du trafic internet aux Etats-Unis aux heures de pointe ou, au contraire, lui laisseront-ils toute manœuvre pour négocier un droit de passage sur l’autoroute du haut débit ?

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Nextflip ?

Ni l’un, ni l’autre. Même si Netflix va payer Orange pour l’utilisation de son réseau et ainsi se faire une place sur sa Livebox, comme l’a confirmé Stéphane Richard au début du mois. Il n’aura pas de traitement de faveur par rapport aux autres contenus présents, néanmoins cette pratique interroge sur le neutralité du net.

Le récent classement mensuel des performances des FAI publié par Netflix pour le mois de septembre se veut rassurant, aucun opérateur ne bride le service de SVoD. Mais pour combien de temps ?

Autre sujet à controverse arrivée avec Netflix : son algorithme. Sujet à suspicions et interrogations, comme on le voit sur Le Monde : L’algorithme de Netflix, un cerveau à la place du cœur ; ou encore Le Plus du Nouvel Obs : La vraie menace Netflix, ce sont ses algorithmes : ils posent un problème de démocratie.

Qu’en est-il vraiment, réel danger ou fausse menace ? « Un outil puissant au service de notre confort ou la promesse de s’enfermer dans une bulle culturelle ? ». BiTS, le magazine des cultures geek, s’est penché sur le sujet pour entamer sa nouvelle saison qui a démarré ce mercredi 15 octobre sur Arte.tv :

S02E01 : Nextflip ?

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12 commentaires
  1. Personnellement je sens surtout un bridage pour les autres utilisations je ne me fais pas de soucis pour netflix…

  2. “Netflix, gros consommateur de bande passante”… Non, ce n’est pas Netflix, ce sont ses usagers. Usagers qui paient déjà un FAI pour avoir accès à Internet, de façon neutre. Si les FAI ne sont pas capables de fournir ce service, ils peuvent simplement le dire (tiens, d’ailleurs, aucun ne donne de débit garanti…), augmenter leurs taris ou fermer boutique. Netflix aussi pourrait investir dans la recherche d’algos de compression plus efficaces, ou obliger à utiliser IPv6 qui peut résoudre une partie du problème (multicast en masse). Si je propose sur mon site web un fichier de 50Go, les FAIs vont me demander de l’argent ?…

  3. Pas etonnant, que l’arrivée de Netflix se soit fait sans problemes en france, la plateforme est privée de quasi tout son contenu recent.
    Juste pour voire la difference avec les autres pays Europeen, essayez de vous connecter à Netflix en passant par un proxy Allemand.
    Merci l’exception culturel française pour le bridage de Netflix…

  4. j ai absolument pas peur que netflix bouffe la bande passante francaise vus les vieux truc dessus a cause de la chronologie des medias…..ca fais son effet aujourd hui mais dans un an on en parlera plus.

  5. de toute façon le net tel qu’il était au début est perdu.
    Tout le monde maintenant va sur le net. Pour y faire quoi? facebook, instagram, twitter, amazon & Co, lire quelques blogs ou site de news.
    Et puis… et puis… c’est tout. L’immense majorité des utilisateurs sont des CONSOMMATEURS de contenu et non des PRODUCTEURS. Le petit site internet avec du html tout pourri des débuts peut sembler risible mais au moins derrière il y a avait quelqu’un qui ajoutait du CONTENU.
    On peut se reconforter que les newsgroups qui se sont mués en forum eux tiennent toujours le coup (par contre le ratio signal/bruit n’est pas forcément super).

    Pour les retardataires: les conférences de Benjamin Bayart sur la “minitelisation” du web.

  6. @tartarus “ca fais son effet aujourd hui mais dans un an on en parlera plus.”
    oui peut etre. Par contre ce qui est sur c’est que l’on subira les effets de l’arrivé de netflix avec des forfaits spécial youtube chez les FAI 🙁

  7. @r : Pardon mais je trouve ça un peu absurde ce que tu racontes.
    Je suis d’accord, les usages d’internet ont changé. En bien ou en mal, c’est subjectif. Perso, je trouve aussi qu’il y a de plus en plus de merdes sur le net mais son usage s’étant démocratisé, c’était inévitable.
    Par contre, quand tu parles de consommateurs vs producteurs, je ne suis pas d’accord. Car tu dis que la grande partie de l’usage d’internet c’est facebook, twitter, instagram & co. Ok, admettons. Mais, même sur ces plateformes, il n’y aurait pas de consommateurs sans producteurs. Oui, dur à admettre, mais il y a des producteurs de contenus sur ces plateformes.
    Ce qui a réellement changé n’est donc pas le ratio consommateurs/producteurs car, à mon sens, je dirais même qu’aujourd’hui le ratio a changé en faveur des producteurs. Car la production a tout autant été facilitée ces dernières années que la consommation si ce n’est plus (rien de plus facile aujourd’hui que de créer du contenu sur Wikipedia, Youtube, de créer un blog en WordPress, etc.).
    Pour finir donc, et toujours selon moi, ce qui a réellement changé, c’est plutôt la qualité des contenus.

  8. @wakkai “il y a des producteurs de contenus sur ces plateformes.”
    “Car la production a tout autant été facilitée ces dernières années que la consommation si ce n’est plus”

    En effet. Mais couplé avec l’effet minitelisation c’est toujours le *même* contenu qui est produit restreignant de le fait l’offre disponible. Par ex. avec instagram & Co on a accès a énormément de contenu… qui reste limité à l’univers de la photographie/vidéo.
    Avant l’apparition de ces mastodontes du net le contenu était beaucoup plus varié: il y avait un foisonnement de pages perso en sujet libre et la variété était beaucoup plus importante. Elles ont été plus ou moins remplacé par les blogs. Avantage & inconvénient: les trucs persos ne donnaient pas une visibilité sur les échanges qu’ils pouvaient y avoir entre l’auteur et les lecteurs ce que permet maintenant le blog. Mais maintenant certains font des blogs que pour avoir l’impression d’exister (allez les gars mettez un com sur mon blog, likez ma page…) et non pas pour offrir, partager. La page du blog est devenu qu’un pretexte…

  9. On fait tout un flanc de Netflix et cette histoire de neutralité… mais bon, il ne faut pas oublier ce qui se passe avec Free et Youtube.

    On y était déjà à la fin de la neutralité.

    Bon un autre exemple… les forfaits data dit illimités mais en fait non… tu as une bande passante d’assurée mais si tu consommes trop … oh ben zut alors, on réduit ton débit… neutralité des péages de data ?
    et le pire, c’est qu’on paie pour avoir plus de débit… uhm ça me rappelle la réflexion sur le péage dont il est fait mention dans l’article.

    Arrêtez de croire que c’est la fin de la neutralité maintenant… c’est la fin depuis bien longtemps.

    c’est grace à nous qu’on arrive à ça. on préfère payer des forfaits Data plutot que de partager le wifi de nos box.
    faut pas se plaindre qu’après on viennent nous pondre des conneries de vitesse de bande passante ou des forfaits 4G qui ne couvrent pas toute la France.

    et on continue toujours de payer… vive nous !!! vive les moutons !!!

    MMMMMMEeeeeeeeEHEHEHEEHEEheheheheheeeehehehehe !!!!

  10. Je comprends qu’ils paient pour être visibles sur les Box, tout le monde ne connais pas Netflix. Mais si l’on va sur le site, c’est bien le client du FAI qui paie la connexion pour y aller, il n’y a donc aucune raison de débattre…
    D’ailleurs ça me rappel les mésaventure avec Free et Youtube. Il avait fallu que UFC-que-choisir et les consommateurs gueulent un coup pour que Free cesse de brider. J’espère que ce ne sera pas de nouveau le cas avec Netflix …

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