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[Polémique] Barbie, cette “noob” en informatique

C’est la petite polémique de la semaine qui a agité les réseaux sociaux et poussé Mattel à la contrition. En cause, un livre pour enfants dans…

C’est la petite polémique de la semaine qui a agité les réseaux sociaux et poussé Mattel à la contrition. En cause, un livre pour enfants dans lequel Barbie doit réaliser un jeu vidéo et fait preuve d’une méconnaissance abyssale pour tout ce qui touche à l’informatique.

capture d'écran
capture d’écran

♪♫ I’m a barbie girl, in a barbie wooorld ♪♫ et dans le monde de Barbie, elle ne sait pas coder. Elle ne sait pas faire grand-chose d’ailleurs. Une noob Barbie ? Encore une polémique pour la célèbre blonde (ses mensurations surréalistes, ses tenues, les métiers qu’elle exerçait autrefois, le peu de représentativité des minorités, etc.) qui fait quelque peu écho au #gamegate et ses relents sexistes.

L’objet du délit dans cette affaire est un livre pour enfant, Barbie : I can be… A computer Engineer (Barbie : je peux être une ingénieure informatique) accompagnant la sortie d’une poupée Barbie sur le même thème. Ce petit livre sert généralement à planter le décor et montrer Barbie dans l’environnement thématique choisi, comme nous le rappelle Libération.

Publié initialement en 2010, le livre a depuis fait son retour sur la toile à la faveur de Gizmodo ou le DailyDot qui l’ont repéré. Dans ce livre découverte – pour les enfants comme pour Barbie donc – la poupée plastique doit réaliser un jeu vidéo, sauf qu’elle n’y comprend rien. Elle préfère s’occuper du design et laisser le code aux garçons. Ses deux amis – garçon cela s’entend – Brian et Stephen viennent alors à sa rescousse car il faut l’avouer, Barbie est la fille spirituelle de Pierre Richard : en envoyant des mails depuis l’ordinateur de sa sœur, Barbie infecte son ordinateur avec un virus informatique et appellera l’un de ses amis pour résoudre le problème, de plus elle n’est pas fichue de se servir d’un disque dur. Enfin, une fois qu’ils auront réalisé la grande majorité du travail, Barbie s’en attribuera les mérites auprès de son professeur. Classe.

A gauche l'original, à droite la réécriture par Casey
A gauche l’original, à droite la réécriture par Casey Fiesler

À chaque polémique, ses détournements, et Barbie n’a pas échappé aux siens. Ainsi, sur Twitter l’hashtag #FeministHackerBarbie compile plusieurs détournements plus ou moins réussis, tout comme The Verge. Casey Fiesler, une étudiante en doctorat informatique à Georgia Tech a, elle, repris les images du livre et en a réécrit les dialogues, Barbie passant ainsi de l’ingénue gauche à la pro du codage.

Face à la polémique, Mattel a présenté ses excuses sur la page Facebook officielle de Barbie :

« Le portrait de Barbie dans cette histoire-là ne reflète pas la vision de la marque concernant les valeurs de Barbie. Nous pensons qu’il faut donner aux filles les moyens de comprendre que tout est possible et qu’elles vivent dans un monde sans limites. Nous nous excusons pour ce livre qui ne reflétait pas cette croyance […] Toutes les histoires de Barbie à venir seront écrites pour inspirer l’imagination des jeunes filles et mettront en scène des Barbies autonomes. »

Fin du game.

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29 commentaires
  1. En même temps vu la photo si elle essaye de coder un jeux en binaire et avec cette norme là c’est sûr que c’est pas gagné!

  2. Dans le bouquin, Barbie fait le “design” – game design, conception UML, que sais-je ? on n’en sait rien, les gamines qui lisent le bouquin non plus, avant 10 ans le design c’est une notion complètement abstraite. Elles comprennent juste que Barbie peut faire des trucs qui aboutissent à un jeu avec des poneys. Comme elles aiment les poneys, elles repartent avec l’idée que créer un jeu c’est cool et que c’est un boulot qu’elles aussi auraient envie de faire.
    D’ailleurs Barbie fait appel à 2 mecs – elle les dirige pour créer un jeu dont ELLE tire le bénéfice à la fin, au passage – mais leur prof d’info à tous est une femme.

    Le manque de maîtrise informatique évident de l’auteure, qui ne comprend probablement même pas la différence entre le “design” et le codage d’un jeu, ne change évidemment pas le sentiment d’une gamine qui lit le bouquin, et c’est ça qui compte.

    Qu’on arrête de nous emmerder à chaque pas fait pour encourager les filles dans cette voie. Si ceux qui critiquent ce bouquin étaient capables d’écrire un bouquin qui inspire des gosses, pas des geeks hystériques ou des féministes en furie, qu’ils le fassent au lieu de faire des beaux sites stylés pour ridiculiser le boulot des autres.

    On est dans l’approche classique qui consiste à s’indigner à outrance pour rien. Après un moment, à force de hurler, les gens n’écoutent plus. Pierre et le loup…

  3. vaal : le problème c’est bien que vu la façon dont est écrit le bouquin, les petites filles vont comprendre que pour coder un jeu ou réparer un ordi suite à un virus, il faut demander aux garçons, parce que hihihi Barbie elle ne sait faire que le design. Et ça non désolée, ce n’est pas un message positif.

  4. @Siorsha : la première personne à qui Barbie demande c’est sa prof d’info qui est aussi celle des 2 mecs.
    J’ai l’impression que si un seul des personnages à aider Barbie – parce que soyons sérieux, les étudiants normaux ne codent pas un jeu tous seuls – est masculin ça pose un problème.

  5. roooh vous n’avez pas compris, c’est pour préparer la sortie de Barbie Noob 🙂

    @elodie: en même temps tu choisis pas le bon perso, pour cet article j’aurais pris Ken…. \o/

    ….ok, je sors…

  6. Non dès la 2ème page, elle déclare qu’elle va demander de l’aide à ses amis Steven et Brian (tu peux voir l’histoire entière sur le post de Pamela Ribon http://pamie.com/2014/11/barbie-fucks-it-up-again ).
    Non, tous les étudiants ne codent pas un jeu tous seuls, on est bien d’accord, mais la façon dont cette histoire est scénarisée pose problème.

    1) Barbie va faire un jeu, mais elle ne sait pas coder, des hommes vont le faire pour elle (et le fait que ce soit des hommes n’est pas un hasard)
    2) Barbie a un virus sur son ordi et ne sait pas quoi faire, elle va demander de l’aide à des hommes après avoir demandé un conseil à sa prof certes (donc elle est trop bête pour appliquer ce que la prof lui a dit??). Remarquons effectivement que l’auteure (et oui c’est une femme…) manque effectivement de culture informatique puisqu’on a du mal à comprendre comment Barbie peut être étudiante en info avec toutes ses lacunes…
    3) Grâce au code fait par les hommes, Barbie présente un super jeu et s’en attribue tout le mérite…

    Comme le disent beaucoup d’articles sur le sujet (et je conseille vraiment le post de Pamela Ribon), c’est une illustration frappante de la façon dont on présente la relation à la technologie des femmes…

  7. 1 – donc elle fait un projet avec 2 mecs qui suivent sa conception, c’est ça le problème ?
    2 – elle a foutu en l’air son PC et celui de sa pote, il faut un autre PC. Mais je comprends bien que pour une féministe hardcore il faudrait qu’elle se dėmmerde toute seule, après tout qui demanderait de l’aide à un ami dans son cas ? (Moi)

    Quand pour trouver un problème il faut aller aussi loin, on peut penser qu’un gosse ne verra pas la différence. La seule manière pour que ça soit passé aurait été de supprimer tous les personnages masculins non accompagnés d’une femme. C’est remplacer un sexisme par un autre.

  8. @vaal: le problème que moi je vois c’est que sur la boite c’est marque “Barbie: ingénieure Informatique” pas “Barbie: chef de projet/designer ou commercial”.
    Au final, elle n’écrit pas une ligne de code, n’a aucune notion basique de sécurité informatique, et des que ça va pas sa seule solutions c’est d’appeler les deux mecs au sourire colgate.
    Mattel aurait pu profiter de l’occasion pour essayer de casser l’image de la “poupe Barbie” qui est jolie mais je sais rien faire de ses dix doigts mais au final c’est juste une insulte non seulement pour l’image de la femme, mais d’autant plus pour l’image de la femme dans le monde de l’informatique en renforçant l’image de la pauvre incapable qui manipules les gens pour faire son boulot.

  9. Je suis complètement d’accord avec vaal.

    Ça devient n’importe quoi de se scandaliser pour un rien.
    Bientôt, on va interdire Martine parce que c’est une fille qui fait la cuisine.

  10. Je suis complètement d’accord avec vaal.
    Ça devient n’importe quoi de se scandaliser pour un rien.
    Bientôt, on va interdire Martine parce que c’est une fille qui fait la cuisine.

  11. Imaginons Ken étudiant en informatique qui ne sait pas coder et qui panique comme un gamin parce que son ordi a chopé un virus, vous diriez que ce n’est pas crédible, que ce mec n’est pas informaticien. Mais là vous ne voyez pas le problème, sérieusement?

  12. Non mais rassurez-moi, vous trollez là??
    Le bouquin est censé parler de Barbie ingénieur en informatique et présente une nana naze en informatique et MAIS NON C’AY PAS SEXISTE??

  13. D’accord avec Sorsha.

    Si Barbie est ingénieure informatique y’a aucune raison qu’elle ne sache pas coder. (Pas forcément toute seule mais pas coder tout court.)

  14. MOUAIS.
    Cf votre texte: “la poupée plastique doit réaliser un jeu vidéo, sauf qu’elle n’y comprend rien. Elle préfère s’occuper du design et laisser le code aux garçons.”

    Mis à part que si vous lisez le contenu de l’image, c’est bien Barbie qui code, et que ça l’énerve qu’on croie qu’elle ne s’occupe que du design.

  15. Sorsha croit toujours qu’être ingénieur en informatique c’est forcément coder. Un type qui te pond une spec pour un algo n’écrira pas forcément une seule ligne de code. Il est ingénieur en informatique. Il fait de la conception = design en anglais. Il peut être très compétent voire indispensable. Des gars comme ça j’en connais quelques uns.
    Si je remplace le “il” par “elle” c’est sexiste ?
    Faut voir qu’être ingénieur en informatique peut aussi sortir de l’idée étriquée que certains défenseurs de l’ouverture d’esprit s’en font.
    Une chose pour finir, sur le virus. Déjà ça relève d’une conception datée de l’informatique (franchement ça vous est arrivé à vous ?), pour donner un ressort au scénario qui permet de faire entrer les 2 mecs (adjoints invisibles même pas récompensés) en scène, histoire de faire comprendre qu’un jeu ça se fait pas tout seul, et que les mecs ça mord pas (dans l’informatique il y a une légère surreprésentation…). Admettons. Barbie panique un peu. Si c’était Ken ?

    Ken lui aussi a les boules. Il vient de flinguer son PC et son backup. Il demande de l’aide à son/sa prof (je ferai pareil si j’avais un/une prof d’info à disposition), qui le dirige vers deux jolies filles, qui lui réparent son PC avec un sourire jusqu’aux oreilles – il en a du bol, le Ken. C’est pas tous les jours que ça arrive. En plus elles lui codent gratos son projet. Il a présente le logiciel qu’il a conçu pour en récupérer tout le mérite.

    Dit comme ça, ça sonne toujours sexiste, mais dans le même sens, marrant non ?… toujours la faute des mêmes, faut croire. Surtout avec les bonnes oeillères.

    Comme je disais, la seule manière de représenter un homme dans ce contexte sans déclencher la polémique chez les enragés (neutre pluriel) aurait été de l’accompagner d’une femme. Sexisme.

  16. @vaal : je suis ingénieure en informatique, je n’ai pas vraiment besoin d’une leçon, je te remercie.
    C’est drôle que ce soit toi qui parles d’oeillères. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir… Tu as lu la BD originale avant d’en parler au moins?
    En l’occurrence, dans la BD, Barbie est étudiante en info. Tu en connais beaucoup des étudiants en info qui ne savent pas coder?

  17. @sorsha : pourquoi une ingénieure dévaloriserait-elle alors le boulot d’une confrère, en connaissance de cuase qui plus est ? Si je n’ai pas de leçon à te donner, pourquoi dénigrer le boulot de conception ?
    Pour info ça va faire 4 fois que je lis le post de “Pamie” (pas la BD entière, les extraits choisis apparemment) et j’ai toujours le même sentiment. Qu’on se fout de ma gueule. Le commentaire est blindé d’appréciations très personnelles de la situation qui sortent complètement du contexte. Pamela Ribon a apparemment eu des problèmes avec des collègues masculins qui la dévalorisaient, et c’est regrettable. Est-ce que ça a l’air d’être le cas ici ? Ken et Steven sourient tout le temps et apportent leur aide. Comme les gens normaux à qui je demande de l’aide quand j’en ai besoin.

    Barbie fait la conception d’un projet. Selon toi, comme on ne la voit pas coder, elle est “naze en informatique” – alors ma question est la suivante : qu’est ce que ça change pour une gamine de moins de 10 ans qui ne sait même pas ce que ça représente ?
    Le “code” n’est même pas évoqué dans le post de Pamela Ribon. On ne sait même pas si elle sait coder ou non, pas plus que pour les 2 autres. Peut-être le concept de “code” était-il trop obscur à expliquer au public du bouquin, et a donc été rempacé par le concept de “design” qui sonne mieux pour les profanes. C’est un préjugé de ta part que de dire qu’elle ne sait pas coder.
    On sait juste qu’elle a “besoin de l’aide des garçons”. Peut-être qu’elle ne compte pas faire le projet toute seule (perso ça m’est arrivé dans mes études d’avoir des travaux de groupe, mais j’avoue, je suis pas une flèche dans le domaine : les filles réussissent peut-être mieux toutes seules ?). Peut-être que par la suite, elle fait plus que le “design” d’ailleurs. On n’y passe pas assez de temps pour savoir, tant mieux vu les connaissances de l’auteure.
    Je t’accorde un point : le plantage informatique pour cause de virus, c’est pas très fin, mais il faut bien un élément perturbateur dans le récit.
    Sinon, je reste sur ma position quant au public se sentant outré par cette histoire.

  18. @vaal : comme tu es un mec, tu ne vois pas le problème. Jusque là, pas de soucis. Ce qui est dommage, c’est que quand des femmes, concernées et ayant rencontré des difficultés dans leur boulot dues au sexisme, t’expliquent qu’elles y voient un problème et t’expliquent par A+B pourquoi, tu refuses d’écouter.
    Si tu relis bien la BD, Barbie dit quand même “I’m only creating the design ideas,” Barbie says, laughing. “I’ll need Steven and Brian’s help to turn it into a real game!”
    On est toujours dans le même schéma, les femmes sont créatives et les hommes sont techniques.
    Si tu penses que ce genre de choses (parce que la société est imprégné de ce genre de petits messages qui n’ont l’air de rien) n’influencent pas les filles (et Barbie, c’est bien avant 10 ans), tu te trompes. Ça s’appelle le déterminisme social.

  19. @Sorsha : tu me traites de mansplainer ?… quand il n’y a plus que ça…

    Le problème tient à ce que tu rapportes tes propres préjugés (comme cette chère Pamie dont les expériences ont été assez négatives…) à un bouquin qui sera lu par un public entièrement différent de toi.
    Après je vais répéter un point : si l’auteure avait été un peu plus maline, elle n’aurait mis que des femmes dans son histoire (ou des mecs “accompagnés”) histoire de calmer les féministes en furie. Un seul mec non accompagné et elle se fait défoncer par les puristes comme toi. A la limite un damoiseau en détresse, bien impuissant comme il faut, histoire de bien rentrer dans le même schéma que les représentations machistes.
    C’est du sexisme, dans l’autre sens. Et la seule chose que ça renforce c’est que les filles devraient rester éloignées de ces garçons qui ne méritent pas vraiment d’avoir un rôle dans les histoires de leur héroïne.
    Le féminisme, c’est la lutte pour l’égalité des sexes, et pour réussir, cette lutte doit rassembler. Les femmes n’y arriveront pas seules puisque c’est un changement sur l’ensemble de la société ; les hommes doivent être inclus et se sentir inclus. Dès qu’on sort de cette vision, il est facile de se laisser entraîner dans une vision revancharde qui ne rassemble pas. Si tu en doutes, regarde un peu la manif pour tous pour comprendre ce qui se passe quand la notion de progrès social n’est pas inclusive.
    C’est ce que moi je vois, en tant que mec partisan de l’égalité des sexes, et qui refuse de se targuer de féministe à cause du sens complètement dévoyé du terme et de la connotation “extrémiste torse poil qui pisse dans les bénitiers” (Femen).

  20. @vaal

    T’as bien raison : Quand une femme te parle de son expérience du sexisme dans la vie ou le monde du travail, la chose la plus stupide à faire c’est de l’écouter.
    Non, toi tu es quelqu’un de posé, qui ne se laisse pas envahir par ses émotions. Toi tu sais ce qui est sexiste ou non. Et tu es le mieux placé pour le savoir.

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