Passer au contenu

Facebook suscite la polémique en censurant la photo de « la fillette au napalm »

Nouvelle polémique pour Facebook qui use (et abuse) de son pouvoir de censure sur la plateforme. Si bien, qu’un grand journal norvégien attaque le réseau social…

Nouvelle polémique pour Facebook qui use (et abuse) de son pouvoir de censure sur la plateforme. Si bien, qu’un grand journal norvégien attaque le réseau social et Mark Zuckerberg en l’accusant d’abus de pouvoir.

facebook_censure_photo_fille_napalm
Flickr : Alessio Jacona

Facebook abuse-t-il de son pouvoir de censure ? Oui, à en croire l’accusation portée par le plus grand quotidien de Norvège, l’Aftenposten, sur sa Une du 9 septembre.

Le journal, par la voix de son PDG, Espen Egil Hansen, dénonce Facebook et son illustre CEO Mark Zuckerberg, « l’éditeur le plus puissant du monde », dans une lettre ouverte pour avoir censuré la célèbre photographie communément appelée, « la fillette au napalm ». Une grave erreur de jugement selon Hansen.

Une photo mondialement connue censurée

Mondialement connue, cette photo a été prise le 8 juin 1972, dans les derniers soubresauts de la Guerre du Vietnam par le photo-journaliste Nick Ut de l’agence AP. Cette image lui vaudra la plus haute distinction du journalisme américain, le prix Pulitzer.

Sur cette photo, des enfants courent, fuyant les bombardements de l’aviation américaine, pétries d’effroi. Au centre de la photo, une fillette, Phan Thị Kim Phúc, connue sous le nom de Kim Phuc, nue, brûlée, qui deviendra l’un des symboles des ravages de cette guerre dont les parties prenantes portent encore les stigmates.

« Certains historiens estiment même que l’impact de cette photographie sur l’opinion a contribué à accélérer la fin de la guerre du Vietnam », rappelle très justement Pixels.

Facebook invoque la “nudité”

Comment Facebook en est-il venu à censurer cette photo historique ? Quelques semaines auparavant, Tom Egeland, un écrivain norvégien, partage cette photo et six autres lors d’une discussion autour des photographies qui ont changé l’histoire de la guerre. Peu de temps après, le compte d’Egeland est suspendu temporairement et la photo supprimée. Idem, lorsque le journal Aftenposten évoque cette censure dans un post, photo à l’appui.

facebook_censure_photo_guerre_vietnam

Raison invoquée ?

« Toutes photographies affichant les organes génitaux de personnes entièrement nues, des fesses ou la poitrine d’une femme entièrement nue, seront supprimées ». Le réseau social rappelant préalablement au journal que Facebook « place des limites sur la nudité, afin de limiter l’exposition des différentes personnes utilisant Facebook à du contenu sensible », et lui demande donc de « retirer ou de pixeliser » la photo incriminée.

Un abus de pouvoir ?

« Moins de 24 heures » plus tard, la photo était supprimée et le compte suspendu. Un argument qui soulève l’indignation du quotidien. « Si vous ne faites pas la distinction entre de la pornographie infantile et une photographie documentaire de guerre, vous promouvez la bêtise et échouez à rapprocher les êtres humains », tance Hansen dans sa lettre ouverte adressée à Mark Zuckerberg.

Il prévient qu’il ne se conformera pas à la demande du réseau social de supprimer cette photo de la guerre du Vietman. « Ni aujourd’hui, ni dans le futur. Je pense que vous abusez de votre pouvoir et j’ai du mal à croire que vous y avez vraiment réfléchi ».

v
Le post d’Aftenposten censuré par Facebook

Il estime en outre que « Les médias libres et indépendants ont un rôle important dans la publication d’informations, y compris des images qui peuvent parfois être dérangeantes, et que l’élite dominante et parfois même les simples citoyens ne peuvent supporter. C’est peut-être justement pour cette raison que leur rôle est important. […] Les médias ont la responsabilité de réfléchir à ce qu’ils publient, au cas par cas. Cela peut être une lourde responsabilité. […] Ce droit et ce devoir, que tous les journalistes du monde doivent exercer, ne devraient pas être sapés par un algorithme codé dans votre bureau californien. »

Une éditorialisation régulièrement critiquée

L’approche éditoriale de Facebook a récemment été critiquée après des accusations de partialité autour de la gestion des trending topics (uniquement accessible aux États-Unis).

Une polémique que Facebook a tenté d’éteindre en remplaçant son équipe éditoriale par un algorithme… tout sauf infaillible.

Ce n’est pas la première fois (et sans doute pas la dernière) que Facebook est attaqué sur sa politique de modération. Une modération stricte pour tout ce qui touche de près ou de loin (donc) à la « nudité » (rappelons nous la polémique autour du tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet) mais qui reste très perméable aux contenus les plus violents, abjects et haineux, notamment les contenus de propagande djihadiste de l’organisation terroriste Etat islamique.

Vers une uniformisation des contenus

facebook_censure

Comme à son habitude, Facebook botte en touche en assurant faire au mieux pour satisfaire l’ensemble de sa communauté. Cette nouvelle polémique ne fait pas exception. Un porte-parole de Facebook a expliqué au Guardian que le réseau social faisait de son mieux pour trouver « un juste équilibre » entre la nécessité de permettre aux gens de s’exprimer tout en maintenant une « expérience sure et respectueuse pour l’ensemble de sa communauté mondiale ». « Nos solutions ne seront pas toujours parfaites, mais nous continuerons d’essayer d’améliorer nos politiques et la manière dont nous les appliquons », explique Facebook.

Un vœu pieux tant les disparités sont criantes d’un pays à l’autre. Alors que des milliards de personnes utilisent Facebook comme source d’information, le réseau social est tenté de lisser, voire d’uniformiser ses contenus afin de les rendre les plus compatibles possible avec cette communauté globalisée. Ou comment sacrifier la liberté d’information sur l’autel de la viralité.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

16 commentaires
  1. Perso, quand je suis
    en coloc chez quelqu’un (quand j’utilise un site tier pour augmenter mon
    audience), Même si je paye un loyer (je paye pour qu’on me fasse de la pub), je
    respecte les régles établis par mon propriétaire (la politique mis en place par
    ce site tier) et j’ai pas grand chose à dire puisque j’ai signé un contrat
    (J’ai coché la case “je suis en accord avec bla bla…”). Si je veux
    pouvoir fumer dans son apart (mettre des photos non souhaité par le tier), ben
    je m’achete mon propre apart (je develope mon site).

    Bref lachons facebook
    et ouvrons-nous aux internet (je suis sure que les 13ans s’imaginent que
    facebook c’est un “genre d’internet mais en moins compliqué”)

    1. sauf que tu peux changer d appart alors que facebook devient global et unique. Dans ce cas, il y a aussi des règles interdisant a de telles sociétés d utiliser un abus de pouvoir, et facebook est censé les suivre…
      ta comparaison est donc fausse, car tu compare des pommes et des poires

      1. La comparaison n’est pas si fausse.
        Chez moi je peux mater un match à poil sur mon canapé avec une bière. Mais pas quand je suis hébergé pour les vacances chez belle-maman. On adapte tous notre comportement à l’endroit où on est. Penser qu’on est chez soi sur Facebook c’est pas débile c’est juste complètement faux.

        L’erreur au fond c’est peut-être de penser que Facebook est un espace global et unique. Ce n’est jamais qu’un espace privé parmi d’autres. Lui donner autant d’importance… c’est vraiment pas très malin.

        Il y a une grande différence d’appréciation entre l’Europe et l’Amérique sur le concept de règle. Aux USA, quand la règle c’est de vérifier que le client est adulte avant de lui servir une bière, et bien on te demande ton ID card même si tu as 50 ans avec des cheveux blancs. Parce que c’est la règle. Et fatalement, en bon européen, on trouve ça débile. ^^

      2. En aucun cas facebook est global et unique. Personne n’est obligé d’utiliser facebook, le faire est un choix.
        Certes, c’est un réseau social qui a du succès et un public large, mais c’est son public, et si tu veux l’atteindre, tu respecte ses règles, c’est tout.

      3. ben non yen a d’autres des RS sur lesquelles communiquer. Par contre abus de pouvoir il n’y pas vu que toutes les regles sont ecrites a l’avance par FB. Ce n’est pas un abus de pouvoir de supprimer une image sur son site c’est au contraire son droit. L’avantage des pommes et des poires c’est que ce n’est ps si eloigne que ça en fait.

  2. Le pire pour moi ce n’est pas cette censure, c’est que les video ou des personne se font agresser comme certain fille dont vous avez peut etre vue la video, ou encor une video ou on voit une personne se faire attraper par un lion (je pense que cette personne est morte d’ailleur vue comment elle c’est fait prendre et trainer par terre) , et ne parlons pas des video de décapitation qui ont tardés a etre supprimées
    video signaler a facebook : We’ve reviewed the video you reported for promoting graphic violence and found it doesn’t violate our Community Standards.
    okkkk facebook …

      1. j’avais mis le lien ou la fille se fait tapper mais apparemment rien que sa c’est trop pour la modération de JDG ^^

  3. D’un autre côté des milliards de photos circulent sur internet, et certainement des millions sur Facebook.
    Il leur faudrait des armées de modérateurs pour pouvoir faire le tri de ce que les robots sont incapables de discerner.
    Alors ils ont choisi le moins compliqué, pas de nus quels qu’ils soient, artistiques ou pas. objectivement leur position se défend.
    Mais c’est vrai que les robots vont finir par tout lisser et on aura un internet totalement aseptisé, ce qui ne fera que renforcer le pouvoir de censure des multinationales quand cela les arrangera.

    1. Si on vous lit bien, la solution est donc très simple : il ne faut surtout pas faire confiance à Facebook, Twitter… et donc se tenir à l’écart de ces grands groupes… c’est ce que j’essaie de faire ! mais le problème c’est si on veut exister chez vous, le journal du Geek, il faut avoir un compte… facebook. En fait, si on veut mettre Facebook “hors combat”, il faut d’abord commencer par accepter d’en être membre, de suivre ses règles d’utilisation…. Bref, c’est l’ouroboros !

      1. “Si on vous lit bien il ne faut surtout pas faire confiance à Facebook, Twitter”

        Ce n’est pas ce que j’ai dit, mais c’est néanmoins ce que je pense.
        Je ne fais pas confiance à ces mastodontes du flicage et de la revente d’informations personnelles.

        “mais le problème c’est si on veut exister chez vous, le journal du Geek, il faut avoir un compte… Facebook”
        Vous n’êtes pas obligé d’avoir un compte chez eux, même s’ils vous y poussent outrageusement.
        Il vous suffit de commenter en temps qu’invité, c’est chiant mais c’est possible.
        C’est vrai que depuis leur cochonnerie de Disqus j’ai le sentiment de ne plus faire partie de la communauté puisque je nadhère pas à cette nouvelle formule.
        Mais ce n’est pas grave, la qualité des articles se dégradant je pense ne pas rester bien longtemps sur le site, alors que je suis un “ancien”.
        Et à voir les pseudos des lecteurs je pense qu’un certains nombre ont quitté le navire.

  4. Modération absurde de la nudité, meme artistique, meme informative, et pendant ce temps là Facebook reste totalement inactif devant l’utilisation massive de Facebook par les terroristes islamistes, pour recruter des jeunes dans le monde, pour diffuser des vidéos horribles, pour diffuser et promouvoir la haine meurtrière des islamistes, etc.
    Bravo Facebook. Je suis bien heureux de ne jamais avoir eu de compte sur ce réseau de caniveau qui est une véritable honte.

  5. Parlons en de l’uniformisation de l’information… Cette information est relayée partout avec la même fausse objectivité sensée soutenir l’opinion général à son habitude peu réfléchie. Les médias de l’information aujourd’hui n’ont plus vraiment de caractère. On trouve surtout la différence dans les commentaires souvent peu constructifs défendant sans grande subtilité tel ou tel parti politique. Peut être que l’objectivité de l’information n’a plus de sens aujourd’hui et qu’on a besoin de réelles réflexion autour des sujets d’actualité pour nous réapprendre à réfléchir. En fait facebook fait peur aux médias. La moi dre petite erreur est bonne à prendre pour démonter ce géant qui pourrait avoir une partie du monopole de l’information (heu c’est déjà le cas en fait…)
    Loin de moi l’idée de défendre facebook. J’y suis mais jai toujours eu un regard critique sur la manière qu’à ce géant de promouvoir les liens sociaux aseptisés, et par la même, une idée du bonheur basee sur la frustration lié à l’autre. Cependant, je suis d’accord avec la plupart des remarques concernant l’espace privé. Il est facile de s’offusquer des erreurs minimes d’un géant du web. C’est une cible facile, voir une bonne cible. Mais je trouve qu’il y a mieux à faire. J’aime beaucoup l’idée des internets de Sterne. Je crois à la démultiplication des darkwebs (injustement dévalorisés par cette apellation). Je crois aux “selfwebs” privés hébergés directement par nous chez nous. Les futurs réseaux sociaux seront des réseaux de réseaux de particuliers et pas ce qui n’est finalement qu’un gigantesque serveur de la Sillicon Valley. Ça ne sert à rien d’essayer de demoder une mode en pointant du doigts de fausses aberrations (le problème facebook n’est pas au niveau de sa modération plutôt bien gérée en fait). Il est plus efficace d’en créer une nouvelle pour rendre la précédente obsolète. Ici on plus que d’une simple mode mais bien d’un système entier, d’un mode de pensée, d’un retour aux fondements de l’internet.

    1. Un internet sans censure, sans loi ni limite… est-ce vraiment une bonne chose ? 10 minutes sur le darkweb (le vrai) suffisent pour se rendre compte que non.
      Un internet où on est en sécurité nulle part, un internet ou pédophile, terroristes et meurtrier peuvent se vanter en toute indiscrétion…
      Et, qui serait pret a héberger chez lui les données de parfait inconnu, sans pouvoir jeter un oeil dessus ? Ou l’inverse : qui serait pret a héberger ses donnée chez un parfait inconnu, qui pourrait potentiellement les récuperer ?

      Je pense que vous vous trompez. Les entreprises ne sont pas mauvaises. Ce sont les gens qui le sont. L’internet que vous décrivez ne ferait qu’aggraver le problème.

      Heureusement on en est loin. Technologiquement parlant, il n’est actuellement pas possible de le faire, et ne le sera probablement pas avant au moins 10 ans.

  6. Facebook fait bien ce qu’il veut, c’est gratuit et pas obligatoire, une compagnie privée et pas un service publique. Il y a des millions d’autres endroits où poster cette photo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *