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Un data center endommagé par du gaz Inergen

En Roumanie, un des centres de données de la banque ING a été victime d’un étrange incident. Une explosion due au gaz a en effet forcé…

En Roumanie, un des centres de données de la banque ING a été victime d’un étrange incident. Une explosion due au gaz a en effet forcé l’arrêt de fonctionnement de ses distributeurs automatiques, de ses systèmes de paiement, de son site web et d’à peu près toutes ses opérations pendant une dizaine d’heures.

L’histoire est suffisamment inédite pour être racontée. Le data center a procédé à un exercice classique d’alarme incendie, durant lequel du gaz Inergen s’est propagé au sein du système de canalisation du bâtiment.

Ce type de gaz remplace avantageusement l’eau ou la mousse pour éteindre les incendies ; il est également plus pratique que les méthodes d’extinction traditionnelles, car il s’adapte parfaitement aux endroits clos et surtout, il n’endommage pas — normalement — les équipements. Sur le papier, c’est une solution idéale pour un centre de données. Mais voilà, tout ne s’est pas passé comme prévu.

Méchant son

Ce gaz, conservé dans des cylindres sous une forme compressée, a été propulsé dans le système de ventilation du data center… Sauf que la pression de ce système était très élevée, ce qui a provoqué un son extrêmement fort, de plus de 130 décibels, comme l’explique ZDnet.

Ce son a provoqué des vibrations dans les équipements du centre de données, avec comme conséquence du bris de matériel. Résultat : une dizaine de disques durs ont été détruits et le centre a basculé hors ligne pour limiter les dégâts. Pour ne rien arranger, la restauration des données a demandé plus de temps que prévu.

La banque a lancé une enquête pour connaître tous les détails de cette histoire baroque, et surtout pour faire en sorte qu’elle ne se reproduise pas.

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17 commentaires
  1. C’est pour ça que les gaz inertes ont été remplacés par d’autres technologies, comme le brouillard d’eau !

        1. Je vois bien que ça existe, mais je ne vois pas l’intérêt de cette solution par rapport aux autres disponibles.
          Si c’est bien de l’eau qui est vaporisée et non un quelconque fluide non conducteur, quid des éventuels court-circuits et dans un second temps de la corrosion ?

          1. Tu as le parfait exemple ici : le gaz inerte a la fâcheuse tendance à cramer les disques durs.
            Le brouillard d’eau permet d’étouffer le départ de feu, et les gouttelette diffusées sont trop fines pour créer des court-circuits.
            Tous les nouveaux DC sont construits avec ce type de système.

          2. “Tu as le parfait exemple ici : le gaz inerte a la fâcheuse tendance à cramer les disques durs.”
            Non, là c’est juste leur implémentation de ce système qui était foireuse. Tester une fois que les équipements de prod sont installés c’est un brillante idée.

            “Le brouillard d’eau permet d’étouffer le départ de feu, et les gouttelette diffusées sont trop fines pour créer des court-circuits.”
            Okay sur ce point d’accord, ça résout le problème court-circuit pendant l’extinction. Mais une fois l’incendie éteint, et l’eau évacuée au maximum. Comment est évacuée celle qui s’est logée dans les équipements ? Un gros purificateur d’air ? Et la condensation ?

            “Tous les nouveaux DC sont construits avec ce type de système.”
            Pas du tout, ou alors ça dépend vraiment du pays/région. Je ne sais pas si j’ose appeler ça une preuve, mais je n’avais jamais vu ou entendu parler de cette solution pour les data center. Et j’en ai vu quelques uns en prod ou en construction.

          3. Bonjour,

            La probabilité pour que ce type d’incident se produise lors de la percussion de bouteilles d’Inergen, mais également de FM200 (interdit désormais car inhibiteur) est proche de 100%.

            Le gaz sous très haute pression génère un sifflement qui, pour ceux qui ont le malheur de se trouver dans la pièce lors du déclenchement peut provoquer un évanouissement lié au volume et à la fréquence de ce son.

            Les conséquences matérielles sont toujours les mêmes: le matériel non fixé (par ex, goulotte fibre optique sur chemin de cable) est soufflé et les disques durs très rapide (>7200rpm) ont une facheuse tendance à ne pas supporter la fréquence du sifflement.

            Les supports de NetApp et EMC, pour ne citer qu’eux, sont des habitués de ces scénarios.

            Et oui, Julien a raison, le brouillard d’eau est une très bonne alternative au gaz inerte.

            Frédéric

  2. Le “bruit” d’un gaz qui a explosé?
    Que du gaz prenne feu et provoque une explosion avec le bruit qui va avec, d’accord.
    Mais un bruit qui explose?

    1. Surpression due à la libération du gaz inerte.
      La bonbonne de gaz inerte “explose”, libère le gaz pour étouffer le départ de feu
      => pression du à un gaz, en dB => bruit ?

    2. D’après l’article ce n’est pas un “bruit qui explose” mais un “bruit qui fait vibrer des trucs” (armoires ? connectiques ? ça on sait pas).

      1. En général c’est les HDD, et surtout les têtes de lecture, qui ramassent quand les bonbonnes de gaz explosent.

        1. Sauf que là aucune bonbonne de gaz n’a explosé (ou tu entends explosion dans le simple sens d’ouverture ?), la surpression (ou une particularité de la structure ou de l’installation) a fait que le “psshit” de sortie du gaz est devenu un gros “breum” prolongé, faisant vibrer les disques durs

    3. J’ai travaillé dans les DC, ce qui c’est passé est facilement explicable… Utiliser du gaz c’est l’une des meilleures solutions, mais il faut voir comment il est diffusé. C’est de la qu’est venu le problème, la système de diffusion a créer un très gros bruit continue qui a fait “vibrer” les têtes de lecture et ça les a bousillé le bordel 😀

  3. J’avais justement vu cette vidéo hier et ça a soulevé quelques commentaires.

    Cette vidéo ne montre que 2 choses :
    – Cela fonctionne pour éteindre un feu qui se serait déclaré en dehors d’une armoire
    – Les équipements fonctionnent encore 1h30 après l’arrêt du brouillard

    On a aucune idée de ce que cela donne si le feu se déclare dans une armoire.

    Si par chance l’eau n’a pas créé de court-circuits au bout de plusieurs jours, la corrosion s’occupera de finir le travail dans les semaines qui suivent.

    A moins d’avoir traité les équipements pour les rendre hydrophobes, je ne vois pas comment ils peuvent survivre sur le long terme.
    Et à moins d’avoir un partenariat spécial que je n’ai jamais vu chez HP ou Dell, la garantie sur ce même équipement saute à l’usage de ce système.

    Donc ce que je constate actuellement, c’est que cela éteint un feu au prix de l’équipement présent dans la salle. On sauve la salle et potentiellement le bâtiment, c’est déjà pas mal. Mais il y a mieux.

    1. J’ose penser que c’est couplé avec un système pour déshumidifier, vu que ce sont de toutes petites gouttelettes il ne doit pas être nécessaire d'”éponger”, du coup si les équipements fonctionnent encore 1h30 plus tard, c’est qu’ils fonctionneront encore après.

      (enfin, j’espère, sinon qui aurait été assez con pour acheter ça ?)

      1. Oui là je suis totalement d’accord, il y a sûrement quelque chose pour purifier l’air.

        Mais purifier l’air ça va bien quand c’est une humidité ambiante et non pas quand il y a des flaques d’eau. Or on voit bien les gouttes qui coulent sur les armoires, donc je ne vois pas pourquoi ce serait différent dans les équipements, surtout qu’ils sont ventilés et donc qu’un flux d’air humide les parcourt pendant l’arrosage. (on voit bien que c’est des armoires avec des grilles ouvertes et pas hermétiques).

        J’ai beau chercher, je ne vois aucun avantage à cette solution par rapport à une autre. C’est un système de sécurité grave et important qui ne fait que rajouter une couche de risque.

        (et pour répondre à ça, EDF ? :D)

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