Passer au contenu

Interview : Maily, grande gagnante du concours de character design organisé par Creads

Aujourd’hui, nous vous proposons une interview de Maily, la gagnante du concours Character Design organisé par Creads à l’occasion de la dernière Japan Expo. Passionnée par…

Aujourd’hui, nous vous proposons une interview de Maily, la gagnante du concours Character Design organisé par Creads à l’occasion de la dernière Japan Expo. Passionnée par l’Asie, cette illustratrice professionnelle de 28 ans est à cheval entre deux cultures : elle sillonne la France et la Chine depuis 4 ans. Depuis toute petite, Maily se réfugie dans le dessin pour extérioriser ses émotions et exprimer ses idées. Aujourd’hui, elle nous présente son parcours atypique et donne ses conseils pour une illustration réussie !

dsc05543-copy

Bonjour Maily, tu es notre grande gagnante du concours Character Design, peux-tu te présenter ? D’où vient ta passion pour l’Asie ?

Je m’appelle Maily, j’ai 28 ans, bientôt 29. Je pense que ma passion pour l’Asie a été inconsciemment transmise par ma mère. Quand j’avais 8 ans, je lui disais que je voulais un mari chinois ! Vers mes 17/18 ans, j’ai découvert les mangas et c’est là que j’ai vraiment commencé à dessiner. Je n’avais jamais fait de grand voyage de ma vie et le tout premier que j’ai fait, j’étais seule, avec mon billet et mon sac à dos, j’avais alors une vingtaine d’années et c’était pour m’envoler pour le Japon fin 2008. Je suis restée 1 mois là-bas, c’était merveilleux. Je pense que ça a été une révélation !

Tu as un parcours assez atypique, peux-tu nous parler de ton expérience en Asie ?

Au lycée, j’ai rencontré un professeur qui était enseignant chez Eurasiam, une école de manga. Il m’a dit que j’avais du potentiel et que je pouvais rentrer dans cette école une fois mon bac en poche. C’est vraiment ce qui m’a motivée. J’ai passé 2 ans à Eurasiam, puis l’école nous a envoyés 6 mois à Tokyo pour y étudier les illustrations de manga, au côté de Mr Tanaka, un scénariste japonais, mon groupe et moi sommes restés 6 mois en totalité. C’était très intéressant de voir la façon de travailler des japonais. Puis, nous sommes partis en chine à la rencontre de Benjamin xiao pan. Cela a été pour moi une vraie révélation.

J’ai pu apprendre des techniques chinoises et au-delà des clichés, que les français ont de la Chine, j’ai découvert des personnes très chaleureuses ! J’y suis retournée seule en 2014 pour en apprendre plus aux côtés de Benjamin !

As-tu rencontré des difficultés dans ton parcours ?

J’ai eu quelques mauvaises expériences en Chine, notamment avec une entreprise d’illustration mais rien ne m’a dégoûté de la Chine pour autant. En effet, en 2015, j’ai trouvé un boulot d’illustratrice où je travaillais entre 15 et 17h par jour pour 150€ par mois. J’ai fait ça pendant 4 mois avec mon petit copain qui est lui aussi illustrateur (et Chinois !). Au total, nous avons fait 600 dessins pour un client sachant qu’il fallait parfois recommencer 30 fois le même dessin. On m’interdisait de rentrer chez moi sauf le week-end, je devais dormir à l’entreprise. Je suis bosseuse et très optimiste donc je ne montre pas mes faiblesses. Le dessin c’est ma passion, même si cela reste un vrai métier à part entière, je ne me vois pas faire autre chose.

Tout à l’heure tu parlais des techniques chinoises que tu as apprises, peux-tu nous en dire plus ?

L’école Eurasiam avait un partenariat avec l’artiste Chinois Benjamin Xiao pan, j’étais très excitée à l’idée de le rencontrer, c’est vraiment une référence dans le monde entier ! C’est un auteur de BD et un illustrateur. J’ai été très surprise de découvrir qu’il utilisait des techniques vraiment simples. C’est lui qui m’a transmis la passion des couleurs et il m’a enseigné la règle des 4 (car en digital painting il y a forcément des règles à respecter) à savoir : la lumière, l’ombre, la couleur neutre et la réflexion de la lumière. Aujourd’hui, Benjamin n’enseigne plus car il a décidé de réaliser des films d’animation. J’ai eu différents profs (3 ou 4 au total) qui nous enseignaient tous la règle des 4 mais avec leur propre style, et bien d’autres techniques. Benjamin par exemple a un style très coloré, très vif.

Benjamin Xiao pan (à gauche) et une salle de cours (à droite)
Benjamin Xiao pan (à gauche) et une salle de cours (à droite)

Peux-tu nous montrer quelques unes de tes réalisations et nous parler de tes techniques, inspirations ? Combien de temps passes-tu en moyenne sur une création ?

Je suis influencée par d’autres artistes mais aussi par les dessins de mes professeurs, de la forêt de Brocéliande en Bretagne (une forêt mythique de la légende arthurienne), de diverses légendes, des films et des dessins -animés que je regarde (comme hayao miyasaki), des livres que je lis, de mes voyages, d’une émotion ou d’un rêve, et bien sûr de mes deux chats.

Ma technique pour une illustration, est de la dessiner dans sa globalité en respectant la règle des 4, puis de travailler les détails. Pour la BD, je réalise chaque illustration à part et je les assemble ensuite en fonction de mon story-board (plan prédéfini).

J’utilise principalement Photoshop et pour une création je peux mettre 1 ou 2 mois en travaillant entre 7 et 15h par jours. Je suis assez perfectionniste ! Sur chacune de mes illustrations, j’applique la règle des 4 citée plus haut.

« Shooting Star » et « Magical Girls » de Maily
« Shooting Star » et « Magical Girls » de Maily

As-tu apprécié de participer au concours ?

Creads est le seul concours que j’ai remporté mais j’ai déjà participé à un concours international en 2013 qui s’appelait “lettre d’adieu du paradis”. Je me suis éclatée sur l’illustration de Creads, il faut dire que la tablette était une vraie source de motivation ! J’ai passé entre 10 à 15h par jour dessus pendant 2 semaines. J’ai connu ce concours par un de mes anciens profs qui travaillait chez AnimeLand.

« Miya running cats »
« Miya running cats »

Quels sont tes conseils pour réussir une illustration ?

Pour moi une illustration réussie c’est quand j’ai le sentiment qu’il n’y a plus rien à ajouter.

Pour que l’ensemble soit harmonieux, je veille à toujours respecter la règle des 4 apprise lors de mon séjour en Chine. Sinon, il n’y a pas de secret : il faut bosser tous les jours, se noter les idées, faire des croquis, ne pas lâcher prise, voilà mes conseils ! L’un de mes professeurs en France disait : le dessin c’est 99% de travail et 1% de talent.

« Kyle Vandzant » et « Gardian » de Maily
« Kyle Vandzant » et « Gardian » de Maily

Merci Maily ! Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Un contrat chez Ki-oon en 2018 ??

J’ai trouvé un poste pour apprendre le dessin à des enfants de 9 et 13 ans en Chine. Si tout va bien, je repars fin septembre. Je vais en profiter pour perfectionner mon style et mon niveau et travailler sur mes différents projets mais j’aimerais beaucoup commencer à vivre de mon métier de dessinatrice en 2018.

J’aimerais également enseigner la couleur afin de transmettre ce que Benjamin m’a appris dans différentes écoles d’art et pourquoi pas faire un petit stage à l’école des Gobelins pour y apprendre l’animation et la 3D ?

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

5 commentaires
  1. Oh.. Comme c’est étonnant, une fille jeune et jolie qui gagne..
    Je n’aime pas. C’est trop criard et chargé. Des approximations dans les proportions anatomiques.

    1. Vous trouvez que, dans les mangas, les proportions sont respectées ?
      Les yeux sont disproportionnés, les jambes, sans fin, les mains filiformes etc…
      Je trouve qu’il serait plus avisé d’encourager Maily à persévérer, elle a fait un choix pas simple en optant pour cette voie.

      1. Justement le manga impose une rigueur énorme pour tout. Et notamment dans les proportions, même si le style est susceptible de les déformer.
        S’engouffrer dans ce style est courageux car les élus sont rares…

  2. bravo mais..

    ..vu le niveau des autres œuvres et qu’elle se dit professionnelle, ça n’a pas été compliqué pour elle de gagner. si en plus elle possède une communauté/des connaissances dans le milieu qui l’encourage(nt), pas dur d’avoir des votes.

    ça me ferait penser aux vidéastes du net ou aux collectionneurs d’ami(e)s facebook/twitter qui te spamment “l’ordre” de voter pour eux afin de gagner un concours.

    concours co-organisé par Animeland, et dans votre interview on peut lire “j’ai connu ce concours par un de mes anciens profs qui travaillait chez AnimeLand”.
    pas vraiment crédible ce concours ou alors il n’avait que pour seul but de mettre en valeur cette demoiselle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *