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Face au succès de l’iPhone, les Mac ne seraient plus la priorité d’Apple

Dans un long article revenant sur les déceptions provoquées par l’annonce et la sortie des derniers MacBook, Bloomberg explique, témoignages de sources internes à Apple à l’appui, pourquoi la firme de Cupertino se désintéresse de plus en plus du monde des ordinateurs.

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A écouter Tim Cook, Apple aurait dans ses cartons « de super ordinateurs de bureau ». Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue tant les derniers MacBook ont déçu les fans de la marque, trop chers, trop peu innovants et surtout trop peu autonomes. On a beaucoup reproché à Apple son manque de panache, sa frilosité à sortir de sa zone de confort. Si l’on en croit Bloomberg, ces déceptions ont pour origine la place qu’a prise aujourd’hui les appareils mobiles au sein de l’entreprise américaine. Comme ils assurent près de 75 % des revenus de la société, les Mac sont aujourd’hui relégués au second plan.

Des hésitations, des reculades et un certain manque d’ambitions

Mark Gurman, le journaliste de Bloomberg explique en effet avoir contacté plusieurs employés ou anciens employés de la branche Mac d’Apple qui lui ont expliqué qu’il régnait actuellement un certain malaise dans le département. Selon lui, l’équipe derrière les différents ordinateurs d’Apple n’aurait plus les faveurs de Jony Ive. Ce dernier, qui est aujourd’hui l’un des cadres les plus influents et les plus importants d’Apple, se concentrerait essentiellement sur les iPhone et sur iOS. Conséquence directe, les décisions prises par l’équipe dirigeante d’Apple manquent de cohérence et d’une ligne directrice claire.

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Bloomberg cite plusieurs exemples pour appuyer ses propos. La batterie du dernier MacBook Pro, pour commencer. Les différents tests du nouvel ultrabook d’Apple soulignent tous la faible autonomie de l’ordinateur, jugée plus faible que le modèle précédent. Cela serait lié au choix de batterie. Initialement, les ingénieurs d’Apple avaient prévu une batterie entièrement nouvelle qui aurait épousé l’intérieur de la coque de MacBook. Mais cette batterie aurait raté un test important et plutôt que de repousser l’appareil et rater les fêtes de fin d’année, Apple a décidé d’utiliser un ancien modèle de batterie. Avec les conséquences que l’on connaît.

Comment avoir du poids quand on pèse 10 % des revenus d’une société ?

Autre exemple de reculade et d’hésitation d’Apple, lors de la conception du premier MacBook de 12 pouces, Apple aurait fait travailler ses ingénieurs sur deux prototypes. Le premier, un appareil assez épais avait pour nom de code « Stealth Bomber ». Le second, plus léger et très fin avait pour nom de code « Stealth Fighter ». C’est finalement le second qui a été choisi, mais le fait de travailler sur deux prototypes à la fois et d’en abandonner aurait fait perdre beaucoup de temps aux équipes de conceptions et provoqué le retard de la commercialisation de l’appareil.

Autre hésitation, autre reculade, les équipes Mac avaient initialement pour objectif d’améliorer le MacBook cette année en lui ajoutant un second port USB type-C ainsi qu’un capteur d’empreintes digitales Touch ID. Sous la pression de la direction et de l’équipe marketing, il n’en a pas été question et le seul ajout à la gamme a été l’arrivée d’une version or rose.

Les équipes de développement derrière les Mac se sentent de plus en plus délaissées. Elles font face à la toute-puissance de la branche mobile, qui impose ses vues parfois en dépit du bon sens. Les départs se multiplieraient au sein de la branche : « plus d’une douzaine d’ingénieurs et de managers travaillant sur le hardware des Mac sont partis pour rejoindre d’autres équipes ou d’autres sociétés durant les derniers 18 mois » explique Bloomberg. Et pendant ce temps, Microsoft (avec le très beau Surface Book), Asus (ZenBook 3) et même Razer (Blade Stealth) sortent des ultrabook séduisants, performants et souvent plus adaptés aux besoins des utilisateurs.


Le Surface Book de Microsoft, nouveau concurrent haut de gamme des ordinateurs d’Apple

Une année 2017 sans surprise ?

Le journaliste de Bloomberg considère que cela ne va pas changer à court terme. Selon lui, Apple ne préparerait rien de franchement excitant pour l’année prochaine : un nouvel iMac dont les seules nouveautés se résumeraient à un nouveau GPU en provenance d’AMD et des ports USB Type-C et de nouveaux processeurs pour les MacBook et MacBook Pro. La fin d’un âge d’or des ordinateurs d’Apple ?

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13 commentaires
  1. C’est mauvais pour eux ça. Quand tous les revenus viennent d’une seule gamme, c’est dangereux. Et au lieu de se diversifier, ils amplifient le déséquilibre.

    1. Je ne suis pas un pro en économie mais…c’est quand même spécial qu’une marque aussi puissante arrive à se diriger vers ce genre de danger sans s’en rendre compte :/ ?

      1. Oh, moi non plus je ne suis pas un pro mais c’est du bon sens : comme on dit, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier.
        J’imagine que les actionnaires ne voient pas à si long terme. À court/moyen terme, les iPhones sont rentables, donc on ne perd pas de temps à essayer de se maintenir au niveau de la concurrence pour le reste (comme dit dans l’article, ça doit coûter très cher). Peut-être aussi qu’ils se disent qu’en concentrant tout sur l’iPhone, ils arriveront à gagner des parts de marché ; peut-être qu’ils ont prévu un téléphone tellement génial pour 2017 qu’ils sont sûrs de leur coup… On peut tout imaginer, mais oui, je suppose qu’ils ne sont pas idiots et qu’ils ne font pas ça à l’aveugle, mais ça reste une prise de risque.

        1. Ils ont plus qu’à espérer qu’il ne leur arrive rien du type “batterie qui prend feu” sur les prochains iPhones, ou bien je donne pas cher de leur peau…

      2. Pas forcément, quand tu as une 30-40ène de chefs de projets qui ont la tête dans le guidon et un management à l’arrache sans-queue-ni-tête, tu peux ne plus voir les erreurs commises.

  2. Quel succès ? Ça fait trois trimestre consécutifs que l’iphone est en perte de vitesse et l’iphone 7 suit le même chemin, même les fournisseurs des composants sont en déficit !

    1. C’est masqué pour le moment pas les hausses de prix a chaque nouvelle “génération”… donc ça passe presque inaperçu, et la chute est là, mais lente… les gens mettent du temps à ouvrir les yeux …

  3. Sur le fond, on imagine bien que le journaliste – pigiste ? – de cet article n’a probablement jamais eu à gérer une entreprise.

    Car comment, en toute logique, imaginer qu’une société ( société de profits ) accepte de délaisser un marché représentant 10% de son CA ?

    Je ne dirige pas une multinationale mais, d’expérience, je peux affirmer que je surveille en permanence mes secteurs d’activités et ce même pour une partie représentant 1% de mon CA.

    Et pour conclure, si l’ordinateur de bureau représente 10% du CA d’Apple, prenez l’ensemble de ce CA et calculez ce que cela représente concrètement. Des millions de dollars…
    Si ils décident malgré tout de se séparer de cette activité, c’est pour un nouveau secteur rapportant plus que ces 10%. Et l’iPhone ne peut prétendre au titre, actuellement…

    1. Ce n’est pas le pourcentage de CA qui est déterminant mais la rentabilité qui en découle. Tu as beau avoir des millions de CA, tu peux avoir à la fin une rentabilité négative (charges fixes trop important…). Ce sont des données internes de l’entreprise mais il se peut que ce secteur soit beaucoup moins rentable et qu’Apple essaye de faire des économies de conception et de vendre le produit plus cher pour essayer de rentabiliser ce secteur (vendre moins, baisser les coûts de production et vendre plus cher peuvent être plus rentable), pour autant il tente de recentrer sur le secteur le plus rentable, la partie Iphone et iOS. C’est un choix plus risqué du fait de la spécialisation mais en même temps, ce risque permet une meilleure rentabilité donc un choix raisonné.
      Les journalistes proposent une analyse en citant une source, certes cela manque de détail mais ce phénomène se ressent quant on voit Microsoft et sa branche surface prendre du marché, sachant que la demande n’augmente pas et à même tendance à baisser sur ce marché, cela signifie que Microsoft prend des parts sur les autres concurrents et sûrement à Apple. Apple ne va rien abandonné mais moins investir pour le moment.

  4. J’ai personnellement acheté les derniers macbook pro… J’apprécie vraiment macOS bien plus que windows… Mais clairement, si les ordinateurs apple perdent de plus en plus du terrain, il se pourrait bien que ça soit mon dernier mac et qui dit dernier mac dira aussi dernier iphone… Car perso j’ai toujours considéré que ça allait de paire, je sais pas si Apple en a bien conscience…

    1. On est d’accord l’intérêt c’est l’environnement et la synchro Apple, à partir du moment où on a plus de Mac, ça sert plus à grand chose d’aller payer un iPhone hors de prix alors qu’on trouve un équivalent Android pour bien moins chère.

  5. Apple a “ouvert” le hardware de ces Mac quand ils sont passés sous architecture Intel, pourquoi ne pas envisager qu’ils arrêtent juste la production d’ordinateurs au profit d’un MacOS distribué sur d’autres machines ?
    Ah oui c’est vrai, la politique ridiculement fermée d’Apple…

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