Passer au contenu

Actions et réaction de la Silicon Valley après le décret anti-immigration de Trump

Le décret anti-immigration signé par Donald Trump vendredi a déclenché une vague d’indignation à travers le monde ainsi qu’une pagaille incommensurable. La Silicon Valley, riche de sa mixité (et d’ingénieurs venus des quatre coins du globe), est partie vent debout contre cette mesure qui pénalise son industrie et l’économie américaine tout entière. Une industrie dont certains de ses plus illustres fondateurs et/ou dirigeants sont issus de l’immigration.

silicon-valley-polemique-trump-immigration

Les citoyens et réfugiés de sept pays à majorité musulmane – Iran, Irak, Yémen, Lybie, Somalie, Soudan et Syrie – sont interdits d’entrée aux États unis pendant 90 jours au moins, et de manière indéfinie pour les ressortissants syriens. Le processus d’admission des réfugiés du monde entier est quant à lui stoppé pendant 120 jours.

Tel en a décidé le nouveau président des États-Unis, Donald Trump. Un décret anti-immigration justifié par la lutte contre le terrorisme.

« Nous ne voulons pas laisser s’infiltrer quelqu’un qui cherche à nous nuire. C’est tout. Je sais que dans certains cas cela va causer des inconvénients », a ainsi justifié Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, dimanche soir.

Un tollé international

Des inconvénients, le mot est faible, tant la stupeur générée par l’annonce a semé la confusion à travers le monde. Des centaines de personnes ont été empêchées de rentrer aux États-Unis après un séjour dans l’un des pays visés, même munis d’un visa valide ou de la carte verte (la fameuse Green Card de résidence permanente).

trump_muslim_ban_silicon_valley

Une juge fédérale de New York a bien suspendu le décret (suivie par une juge de Virginie), permettant ainsi aux personnes coincées dans l’aéroport JFK, et munies d’un visa valide, d’entrer aux États-Unis ou de ne pas être expulsées par les autorités américaines vers leur pays d’origine, mais cela ne représente qu’un grain de sable à l’échelle planétaire.

Une mesure-choc très vite dénoncée, notamment sur la toile avec le hashtag #muslimsban, et contestée par les poids lourds de la Silicon Valley, certains ne manquant pas de rappeler qu’avec un tel décret, leur famille n’auraient jamais pu s’installer aux États-Unis.

La Silicon Valley monte au créneau…

Mark Zuckerberg confie sur sa page Facebook que ses propres grands-parents viennent aussi bien d’Allemagne, d’Autriche et de Pologne, quand les parents de sa femme Priscilla sont des réfugiés de Chine et du Vietnam.

Sans jamais véritablement attaquer Donald Trump, Zuckerberg rappelle que « Les États-Unis sont une nation d’immigrés, et nous devrions être fier de ça […] nous en tirons tous avantage quand les meilleurs et les plus brillants du monde entier peuvent vivre et travailler ici ».

En novembre dernier, l’initiative Fwd.us (Forward USA), lancée en 2013 par le CEO de Facebook, expliquait que « Près de 40 % des 500 plus grosses entreprises américaines ont été fondées par des immigrants ou leurs enfants », à l’instar de Steve Jobs pour Apple ou Sergey Brin de Google).

… riche des apports de l’immigration

La Silicon Valley n’a jamais caché ses craintes de voir Donald Trump s’installer dans le bureau ovale, sa politique de lutte contre l’immigration en bandoulière. Des craintes aujourd’hui fondées qui les poussent à sortir du bois.

« Apple n’existerait pas sans l’immigration », a fustigé Tim Cook en référence à son prédécesseur Steve Jobs. « Je partage vos préoccupations. Ce n’est pas le type de politique que nous soutenons », indique-t-il dans le memo interne à ses employés.

Sundar Pichai, PDG de Google et d’origine indienne, s’est également fendu d’une note aux Googlers dans laquelle il estime qu’au moins 187 employés pourraient être concernés par cette mesure. Il leur demande de rejoindre les États-Unis au plus vite avant de risquer d’en être empêchés.

« C’est douloureux de voir le coût personnel de ce décret sur vos collègues, a-t-il écrit. Nous avons toujours exprimé publiquement notre opinion sur les questions d’immigration et continuerons à le faire ».

Réactions en chaîne

Le fondateur de la firme, Sergey Brin, a rejoint les rangs de la manifestation de soutien aux personnes bloquées à l’aéroport de San Francisco samedi soir :

« Je suis ici parce que je suis moi-même un réfugié », aurait-il déclaré à Forbes pour expliquer sa présence parmi les manifestants. La 13e fortune des États-Unis (selon le magazine éco) est arrivée aux États-Unis à l’âge de 6 ans alors que ses parents fuyaient l’antisémitisme du régime communiste en URSS.

D’autres personnalités de la Silicon Valley ont dénoncé cette mesure et apporté leur soutien aux musulmans, à l’instar d’Elon Musk, fondateur et CEO de Tesla et Space X, et membre du conseil économique de Donald Trump, Jack Dorsey, CEO de Twitter ou Brian Chesky, d’Airbnb.

« L’interdiction générale d’entrée des citoyens de certains pays principalement musulmans n’est pas la meilleure façon de relever les défis du pays »

« Twitter est construit par des immigrants de toutes religions. Nous sommes avec eux, toujours ».

« Le décret (executive order) va à l’encontre de nos principes »

« Airbnb fournit des logements gratuits aux réfugiés et à à tous ceux qui ne sont pas autorisés aux États-Unis. Contactez moi si besoin urgent de logement »,a proposé Brian Chesky, co-fondateur et DG de la plateforme.

Des actions à venir ?

Beaucoup de déclarations donc, et quelques actions, comme l’appelle de ses vœux Sam Altman, à la tête de l’un des plus prestigieux accélérateurs de start-up (Airbnb, Dropbox ou Pintertest), Y Combinator. Sur son blog, il estime qu’« Il est temps que les sociétés high-tech prennent position ».

« Nous sommes maintenant à ce stade où quelque chose est en train de se mettre en place qui sera enseignée dans les livres d’histoire, et pas dans un sens positif […]. C’est une brèche ouverte dans le contrat de l’Amérique avec tous les immigrants du pays ».

Si la contestation est mondiale, peu se risquent à critiquer Trump nommément, les diatribes restant assez timorées.

Redd Hasting, le PDG de Netflix, fut l’un des plus virulents à l’encontre du président : « Les actions de Trump causent du tort aux employés de Netflix autour du monde. Et elles sont tellement non américaines qu’elles nous font de la peine à tous », a-t-il tancé sur sa page Facebook.

« Pire, ces actions vont rendre l’Amérique moins sûre (à travers la haine et la perte d’alliés) plutôt que de la rendre plus sure ».

Google, Apple, IBM, facebook, Twitter, tous des enfants d’immigrés

Certains internautes n’hésitant pas à expliquer que les terroristes Oussama Ben Laden (cerveau du 11 septembre), Ayman al-Zawahiri, chef d’Al Quaida ou Al-Zarqaoui, à la tête d’Al Quaida en Irak et à l’origine de Daech, auraient eu toute latitude d’entrer aux États-Unis, puisqu’ils sont respectivement Saoudien (d’origine yéménite), Egyptien et Jordanien, pays ne figurant pas dans le décret anti-immigration de Donald Trump.

D’autres ont tout simplement préféré rappeler au magnat de l’immobilier que les étoiles de la Silicon Valley ont été bâties par les immigrants de la première et deuxième génération : de Google, IBM (fondée par Herman Hollerith, fils d’immigrés allemands), Facebook, Amazon (Jeff Bezos, fils d’immigrés cubains ) en passant par Uber, LinkedIn (fondée par Konstantin Guericke, immigré allemand), Tesla (Elon Musk, immigré sud-africain) ou eBay (Pierre Omidyar, immigré français d’origine iranienne).

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

28 commentaires
  1. Bah, tout ce battage médiatique pour l’une des premières mesures d’une longue, très longue liste de décisions qui seront prises par ce président “atypique” ! Va falloir se préparer à bien plus lourd que ça à mon avis…

    1. pauvre merde et toi ton niveau intellectuel, ça donne quoi?une vie minable avec un poste minable et le salaire minable que tu mérites

      1. Haha ! Seigneur, c’en est à un niveau ou je ne sais même plus si tu trolles ^_^ Si ce n’est pas le cas, tu decrais te mettre au sport pour te détendre.

        1. “tu decrais te mettre au sport” ???
          t’es tellement derrière le Q de trump que tu ponds aussi des décrets ?

  2. Que le JDG traite du sujet car cela concerne les boites d’IT, je veux bien, mais là c’est carrément une tribune d’opinion, ayez au moins l’honnêteté de le présenter tel quel…

  3. Déjà que le JDG n’est pas doué pour faire des articles intéressants et sérieux dans le high tech et autres, vous n’allez pas oser vous lancer dans des sujets qui touchent la politique ?….

    1. Etonnant que vous n’ayez pas mis une photo bizarre de Trump, comme vous avez fait dans tous les autres articles le concernant. Idem pour d’autres personnalités, des photos qui rendent vos articles moins intéressants et plus enfantins…. Bravo à ce niveau là…

  4. ils étaient où ces gens, lorsque B. Obama a fait la même chose pour toute la population Irakienne sur une période deux fois supérieure?

  5. Et pendant ce temps là de véritables Américains Hommes, Femmes, Enfants sans distinction crèvent de faim dans leur propre pays, sans abris, ni le moindre soin …

    Oh je fustige pas les USA, c’est pareil chez nous …

  6. halalalaaaaa….
    On rentre dans le monde de la paranoïa avec un président pareille…. Tous les étrangers sont des terroristes….
    Belle mentalité…. en attendant, on en parle du nombre d’Américains ( je parle des gens ayants la nationalité américaine ) ayant une arme et s’en étant déjà servi? non? Car ce sont pas des terroristes? ok…..

    De plus, les vrais américains dont toute leur génération à toujours vécu aux EU, c’est pas les Indiens d’Amérique? ( désolé je connais pas le terme exacte )
    Si? Bah alors autant virer Trump et le laisser poireauter dans un de ses aéroports vu qu’il a des origines allemandes et écossaises…..

    1. Ferme-là, tu ne comprends pas ce dont tu parles.
      Pour qui est un minimum au courant de la situation qui nous occupe ici, le constat est absolu et indéniable: tu es un abruti.

        1. lol, merci pour l’info!
          je sens le mec frustré et qui s’est senti visé lorsque j’ai parlé de pro-poutine… xD

          1. Moi ? Heu oui Poutine, de ce que je connais d’après ses interviews plus personnelles, est quelqu’un que j’apprécie dans l’ensemble.

            Hors sujet, je vois souvent “frustré”, mais je ne comprends pas ce que ça signifie dans le contexte. J’imagine que c’est un genre d’insulte ou d’attaque ad hominem, mais j’ai du mal à voir le rapport avec le sens premier du mot qui est, comme le dit Wikipédia « une réaction émotionnelle à l’opposition ». Tu peux expliquer ?

          2. Comme tu le dis, “une réaction émotionnelle à l’opposition” tu n’es pas d’accord avec notre façon de voir ces 2 personnages et tu penses que ce que l’on dit est faux ce qui à l’air de générer de la frustration chez toi vu ta manière de répondre au sujet; donc non il ne s’agit pas d’une attaque “ad hominem” comme tu à l’air de le penser; ça rentre tout à fait dans le cadre! 😉

            Dès que l’on parle de Poutine ou de Trump t’arrive sur tes grands chevaux (pour preuve la réponse que tu viens de me faire lorsque j’ai eu le malheur de mettre “pro-poutine”)

            ps: tu sais a un moment faut savoir aussi se remettre en question,apparemment je ne suis pas le seul a t’avoir dit “frustré” il y a peut être une raison à ça plus simple que de se dire “j’ai raison les autres ont tord”; la solution la plus simple est souvent la bonne

          3. +10000…..bon, c’est “gamin”, mais c’est juste pour l’énerver encore un peu plus…

          4. 2 fois la même journée, décidément j’t’ai vraiment frustré! 😉

            merci au passage je m’en souviendrai de celle là 🙂

          5. Je te déconseille de faire de la psycho de comptoir, surtout en te basant sur 2 messages sur internet, il ne peut pas en sortir grand chose de pertinent 😉

            Pour “pair”, c’est le même mot que quand on parle des pairs de quelqu’un, ses pareils. Pour tort, c’est la même racine que tortueux, facile. Le tort est ce qui n’est pas droit, ce qui est faux.

          6. Sur tes 549 coms on a largement eu le temps de t’analyser; simple à comprendre même.

            Merci pour l’explication de texte quoi que inutile cette fois; tu ne m’apprends rien de nouveau…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *