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[Impressions] Secret of Mana Remake : sa majesté des souches [PS4, PS Vita, PC]

Équivalent avec des nains et des chevaliers de la madeleine d’un écrivain qui aimait les virgules, Secret of Mana a marqué les détenteurs d’une Super Nintendo…

Équivalent avec des nains et des chevaliers de la madeleine d’un écrivain qui aimait les virgules, Secret of Mana a marqué les détenteurs d’une Super Nintendo dans les années 90. Deuxième épisode d’une longue lignée qui s’est écroulée sur la fin, il cachait en lui une notion d’aventure captivante. Son remake plein de 3D tente de redonner ce sentiment aux joueurs d’époque et à ceux qui n’y avait jamais touché. C’est gentil.

À l’image de nombreux RPG ou assimilés des années 90, l’exposition ne prenait pas des heures à se mettre en place, et la première péripétie arrivait comme si de rien n’était, dans une sobriété amusée. Les premières minutes de Secret of Mana voyaient un jeune héros, qu’il était possible de nommer, chuter d’un tronc improvisé en pont dans une rivière. Affolés, ses compagnons courraient au village chercher de l’aide pendant que le garçon mettait la main sur une épée mystérieuse en contrebas, arme qui semblait s’adresser à lui. Une fois de retour dans ses pénates, suite à des combats d’apprentissage contre des lapins étranges, les choses s’accéléraient : tremblement de terre, boss, bannissement de son hameau, etc. Propre, efficace, imparable.

Le remake voit les choses d’une manière plus moderne par le biais de cutscenes – qu’il est impossible de passer – qui prennent leur temps et se parent d’un doublage. Pourquoi pas dans l’idée, cela permet d’adapter la narration à un public plus habitué à ce genre d’enrobage, mais il est un tantinet narquois de ne pas proposer de synchronisation labiale. Les personnages s’expriment sans ouvrir la bouche à un seul moment, ce qui donne l’impression, bien entendu terrifiante, de se trouver dans une dimension parallèle de ventriloques. Très doués certes, mais ce n’est pas le propos. Autant qu’un rajout, quel qu’il soit, soit bien intégré au projet. Ici, il dessert le jeu et reste un doublage brut qui n’amène aucune plus-value en l’état, tout comme l’apport de la 3D. Les modèles de personnages sont propres, et les décors extérieurs conservent cet aspect généreux et fouillé de l’épisode original, mais les intérieurs souffrent d’une transposition littérale qui ne leur réussit pas du tout.

Dans la version de base, les maisons, châteaux et autres bâtiments n’étaient pas aussi fournis en détails que l’étaient ceux de Seiken Densetsu 3 par exemple, mais le manque de finesse des tableaux accrochés aux murs ou des portraits permettait d’y projeter son imaginaire. Ils étaient indéfinissables, mais jamais moches. Le remake de Square leur a donné une définition actuelle et les a transformés par la même occasion en ornements pas bien jojos, tout comme le mobilier ou les autres petits éléments de décoration qui apparaissent grossiers. Le passage à la 3D sur ce point précis ne fonctionne pas ; le jeu perd sa chaleur. Tout du moins sur les environnements visités dans le court temps alloué à l’essai, sur une version peu avancée. Sujette à de nombreux bugs, à des plantages et à un framerate qui couine devant 4 « lapyns » – c’est comme cela que sont renommés les lièvros – cette build 1.0 navigue dans le domaine du doute, même si ces problèmes devraient pour la plupart être réglés dans la version finale,ou via quelques patches indispensables.

Du système de combat au menu « en roue » autour du personnage dirigé, les bases sont toujours ancrées, seuls les menus ont gagné en clarté et permettent de régler le comportement des autres membres de son équipe ou de vérifier le niveau des armes avec davantage de souplesse. La question majeure pour le moment concerne l’I.A, qui n’était pas un modèle de comportement à l’époque et surtout le pathfinding qui avait introduit le concept de la crise de nerf dans les foyers les plus paisibles. Sur ces éléments, la démo proposée ne donnait pas l’occasion de se faire une idée du travail accompli. Les interrogations se maintiennent sur ce remake, qui en l’état ne provoque pas l’enthousiasme, mais peut tabler encore sur quelques mois pour mûrir. Ce qui sied pour le mieux à une histoire de plante. Sortie prévue en février prochain.

Secret of Mana Remake, sortie sur PS4, PS Vita et PC, le 15 février 2018

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2 commentaires
  1. Rien que pour avoir retiré le marchand danseur, ce sera boycott.
    Ajouter à ça la DA chibi degueulasse, et le doublage adostrophique du héros façon Morty (le ptit fils de rick), autant se relancer la version snes.
    Au moins, ils ont limité le massacre en gardant les zics.

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