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Fusion d’AT&T et Time Warner : le deal est validé

Deux ans après le rachat de Time Warner par le géant des télécommunications AT&T pour 85 milliards de dollars, les autorités américaines viennent de valider cette opération qui accouche d’un mastodonte des médias et de l’entertainment.

À l’heure où Netflix redessine le paysage télévisuel américain et mondial, c’est un colosse des médias et d’internet qui vient de naître. Le candidat Donald Trump avait promis de s’opposer à cette fusion s’il était élu président (la chaîne ennemie CNN, détenu par Time Warner, dans le viseur), laissant au ministère de la Justice le soin de s’opposer à cette méga fusion, mais un juge fédéral n’a rien trouvé à redire à ce deal dantesque, l’autorisant sans condition le 12 juin dernier. Comme l’a expliqué l’avocat de AT & T, maître Daniel Petrocelli, le gouvernement américain n’a pas su apporter « la moindre preuve crédible » qu’une telle fusion puisse se faire au détriment des consommateurs. Celle-ci devrait être bouclée le 20 juin au plus tard.

Tuyaux et contenus

AT&T et Time Warner, c’est le mariage des tuyaux et du contenu, stratégie désormais privilégiée par les opérateurs télécoms pour diversifier leur offre de contenu sur Internet et mobile afin de pallier le déclin de la télévision payante et contrer les nouveaux riches de l’industrie venus du numérique comme Netflix et Amazon Prime.

Time Warner, c’est HBO (les séries Game of ThronesWestworldGirlsTrue Detective, etc.), les studios Warner Bros (et donc DC Comics et les licences Batman, Superman, Justice League & Co, mais aussi Harry Potter et récemment Ocean’s 8), New Line Cinema (avec les sagas Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit) mais aussi les chaînes CNN et E! Entertainment.

AT&T de son côté n’est rien de moins que le premier câblo-opérateur US et le deuxième opérateur mobile. Grâce à cette opération, AT&T s’offre également une partie de la plateforme de streaming Hulu (The Handmaid’s Tale), dont Time Warner détient 10% avec Disney, NBCUniversal et la 21th Century Fox.

En 2015, AT&T rachetait DirecTV (télévision par satellite) pour 48,5 milliards de dollars, devenant ainsi le premier diffuseur de télévision payante aux États-Unis (et dans le monde) en termes d’abonnés, devant Comcast.

Le choc des titans

Comcast et NBC Universal ont scellé leur avenir commun en 2009 (finalisée en 2011) et l’opérateur s’est s’offert DreamWorks Animation pour 3,8 milliards ; Verizon a racheté Yahoo pour une poignée de milliards (non sans ristourne), après l’achat d’AOL en mai 2015 pour 4,4 milliards. Pour rappel, AOL avait un temps fusionné avec Time Warner en 2000, avant que ce dernier ne décide de s’en séparer en 2009. Avec leurs acquisitions dans les médias et le divertissement, les FAI US se mettent directement en concurrence avec des créateurs de contenus venus du numérique comme Netflix et Amazon Prime donc, mais aussi Google, Facebook et Apple qui entament leur mue de créateurs de contenus.

Si le ministère de la Justice n’a pas caché sa déception à l’énoncé de la décision du juge Richard Leon, nommé par les Républicains pour statuer sur la fusion, ce feu vert a donné des ailes à Comcast. Déjà détenteur du studio Universal, le groupe média s’est positionné contre Disney, toujours en attente d’un accord des autorités de la concurrence pour d’acquérir les actifs cinéma et séries de la 21st Century Fox. Un nouveau deal qui, s’il était validé, laisse augurer une bataille de titans sur le terrain des médias, d’internet et du divertissement.

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