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SpaceX : Un carton (quasi) plein pour un lancement stratégique de Falcon Heavy

Tôt ce matin, SpaceX a tenté un lancement très ambitieux, avec des implications sur plusieurs tableaux. Avec un succès quasi-total : retour sur une matinée chargée pour l’entreprise d’Elon Musk.

© SpaceX

De l’aveu même d’Elon Musk, il s’agissait du “lancement le plus difficile jamais tenté”. Force est de constater que le programme était excessivement ambitieux : la fusée Falcon Heavy -la plus puissante du catalogue SpaceX- devait transporter pas moins de 24 satellites ( et une voile solaire qui doit être testée) vers quatre orbites différentes. Un exploit technique, dont la première partie (la livraison) a été effectuée avec succès. Le déploiement des satellites devrait prendre environ six heures supplémentaires, au terme desquelles il sera possible de dire définitivement si la mission est un succès ou un échec.

Ce lancement était absolument stratégique pour SpaceX, qui joue sur plusieurs tableaux en même temps. En premier lieu, améliorer le monstre de puissance qu’est la Falcon heavy capable de transporter 64 tonnes de charge utile en orbite. Cette fusée, la plus puissante depuis la légendaire et surdimensionnée Saturn V, prépare le terrain pour les voyages interstellaires prévus par SpaceX. L’entreprise travaille d’arrache-pied en vue des premiers voyages vers Mars, qu’elle compte démarrer à l’horizon 2024.

Le déploiement des satellites – © SpaceX

Le second objectif est au centre de la philosophie de SpaceX, qui en a d’ailleurs fait l’un de ses principaux arguments marketing : Elon Musk ne supporte pas le concept de fusée à usage unique, et multiplie les tests où chacune des pièces de la fusée doit être récupérée. Sur ce point, la mission est un quasi-succès : alors que deux des modules se sont reposés avec succès (ce qui commence à devenir une habitude), le module central, lui, a raté sa cible. Il a donc terminé sa course avec perte et fracas dans l’océan Atlantique.
A ce jour, SpaceX n’a donc toujours pas réussi un atterrissage intact du module central d’une fusée Falcon Heavy. Mais au vu des progrès constants réalisés en la matière par l’entreprise depuis leur première absolument historique en décembre 2015, on peut s’attendre à ce que ça ne soit qu’une question de temps. Cet “échec” est donc à relativiser, d’autant plus qu’à défaut, une autre première a été réalisée : la récupération du cône de tête, qui coinçait pourtant depuis un an et demi. D’après The Verge, ce cône a été rattrapé à l’aide d’un gigantesque filet monté sur un bateau. Il est fondamental car il protège l’ensemble du cargo : SpaceX va donc le rapatrier pour étudier les dégâts et déterminer s’il pourrait potentiellement voler à nouveau.

Mais le dernier objectif est probablement le plus important des trois en termes de stratégie d ‘entreprise : SpaceX souhaite devenir un partenaire certifié de l’U.S. Air Force. C‘est dans le cadre d’une mission nommée Space Test Program 2 réalisée pour le Département de la Défense que ce lancement a été réalisé, avec l’objectif de faire ses preuves devant l’administration américaine. Un tel partenariat serait une opération retentissante autant en termes économiques qu’au niveau de son image, pour l’ entreprise spatiale privée numéro un au monde. Il est donc capital pour l’entreprise de prouver sa capacité à déployer du matériel en orbite en pouvant assurer un taux de réussite quasi-parfait, dans des délais raisonnables, et à un coût le plus bas possible.

La fusée réutilisable, le mantra de Space X

C’est notamment pour cela que SpaceX attache autant d’importance à rendre ses appareils réutilisables. Elon Musk a résumé très sobrement la problématique :

Imaginez que vous ayez des millions de dollars en cash sur une palette lancée dans les cieux, qui va s’écraser dans l’océan. Essayeriez-vous de la récupérer? Oui. Oui, vous essayeriez.

A l’heure actuelle, le principal frein à la démocratisation des voyages en orbite terrestre est le prix effarant des fusées.

Un des boosters en train de ré-atterrir – © SpaceX

Ainsi, alors que la Falcon Heavy est très peu chère comparée à certains appareils similaires, elle coûte tout de même entre 90 et 150 millions de dollars… par lancement. Pour multiplier les lancements, et donc les expériences, déploiements et transits, une seule solution : réduire les prix. C’est là que cette stratégie prend tout son sens :en récupérant autant de modules possible à chaque lancement, il est possible de les réutiliser et donc de baisser drastiquement le coût par lancement ! Cela représente évidemment un défi technique hallucinant, surtout que SpaceX ne cherche pas à atterrir n’importe où mais vise des bateaux-drones qui servent de spatioport aux modules. Ceux-ci mesurent environ 50×90 mètres : une tête d’épingle quand il s ‘agit de les viser depuis une orbite, qui explique pourquoi SpaceX n’a toujours pas réussi à faire atterrir intact le module central de sa Falcon Heavy.

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7 commentaires
  1. pas mal de petites fautes dans cet article …
    Le Core du 1er vol commercial a réussi son atterrissage mais s’est abimé durant le transport de bateau.
    Le module Core n’est pas énorme … c’est une F9 comme les sides-boosters (qui ont effectivement rejoint cap Canaveral)

  2. il me semble que lors du deuxième lancement d’une Falcon Heavy, SpaceX a réussi un 100% à savoir récupérer les deux booster à terre et l’étage principage en mer #OfCourseIStillLoveYou

  3. Et ce n’est pas la Falcon Heavy qui sera utilisée pour Mars… Ça manque de sérieux cet article

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