Passer au contenu

Pour la première fois, des médecins arrivent à mettre un patient dans un état d’hibernation

Vous êtes dans un état critique après un accident et vous ne refuseriez pas qu’on change votre sang en liquide glacé pour vous sauver ? Des médecins américains mandatés par le gouvernement n’ont pas posé la question mais ont réussi, pour la première fois, à maintenir un patient dans un état d’hibernation pour le sauver.

Passengers, un film de 2016, avec Chris Pratt et Jennifer Lawrence.
Dans le film Passengers (2016, Morten Tyldum), les protagonistes se réveillent après être restés en biostase (Crédits : Sony Pictures).

« Soyons clairs : nous n’essayons pas de trouver un moyen pour envoyer des personnes sur Saturne, a déclaré Samuel Tisherman, professeur de médecine à l’université du Maryland, aux États-Unis. Nous tentons simplement de gagner plus de temps pour sauver des vies ». Mandaté par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux, ce dernier utilise aujourd’hui une technique connue des amateurs de films de science-fiction, pour éviter la mort trop rapide de patients dans des états graves – n’ayant que 5% de chances de survie. La biostase, ou « animation suspendue », consiste à placer une personne dans un état physiologique proche de l’hibernation. Elle se différencie de la cryogénisation qui exploite de très basses températures. Dans le cas de la biostase, tout le sang d’une personne est remplacé par du liquide extrêmement froid, proche de la glace, afin de réduire très rapidement sa température corporelle de 37°C à 10-15°C. A ce moment-là, le cerveau reste intact mais cesse de fonctionner et l’activité métabolique se suspend sans que la personne puisse être considérée comme morte. Elle est plutôt stabilisée dans un « arrêt temporaire réversible de la vie ».

Ce procédé a donc été réussi pour la toute première fois sur un patient dans le cadre d’une opération selon le New Scientist.  L’issue de l’ensemble de l’opération n’a en revanche pas été communiquée pour le moment. Samuel Tisherman et son équipe avaient pratiqué cette technique afin de préserver en urgence les fonctions vitales de plusieurs personnes atteintes d’un arrêt cardiaque sérieux ou de lésions graves, amenées dans un état critique au bloc opératoire. La biostase leur permet de gagner environ deux heures de plus, un temps précieux pour effectuer de lourdes opérations et éviter la mort du patient. Cette technique n’a été mise en œuvre que sur des personnes dont les chances de survie étaient si faibles qu’il n’existait aucune autre alternative possible pour les sauver dans le temps qu’il leur était imparti. La méthode d’« animation suspendue », même réussie, peut être périlleuse. Le professeur de médecine explique que la « re-perfusion » – c’est-à-dire le retour du sang chaud dans le corps du patient pour conclure la biostase – peut endommager les cellules refroidies. L’empêcher reste encore un mystère. Le professeur Tisherman devrait révéler tous les détails de ses expériences à la communauté scientifique en fin d’année prochaine.

[amazon box=”B072Y8SV1R”]

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

3 commentaires
  1. Heu si ce n’est pas possible d’être certain de pouvoir sortir le patient de sa stase sans danger c’est pas de l’hibernation. C’est u e mort plus douce.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *