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Crise sanitaire : comment Taïwan parvient à maîtriser l’épidémie

C’est une réalité : certaines nations limitent mieux l’épidémie de coronavirus SRAS-CoV-2 que d’autres. Si ce n’est évidemment pas une compétition, Taïwan semble mener une gestion de crise sanitaire particulièrement efficace malgré ses désavantages.

Le marché nocturne de Keelung, à Taïwan (Crédits : 3005398 / Pixabay).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) surveille l’évolution d’une épidémie pour le reste du monde mais, elle ne fait que conseiller les nations de la planète à agir contre elle. Les différents gouvernements sont libres de prendre les mesures qu’ils souhaitent pour lutter contre l’épidémie. Certains punissent les lanceurs d’alerte et s’y prennent tardivement comme la Chine. D’autres, au premier signe de danger, se referment complètement sur eux-mêmes, parfois de manière agressive, comme le Vietnam ou la Russie. Quelques pays parviennent, d’une façon ou d’une autre, à réellement limiter l’épidémie comme Taïwan.

Expérience et transparence

Pourtant très proche de la Chine, foyer de la pandémie actuelle de pneumonie virale COVID-19, le pays insulaire n’a pour l’instant comptabilisé qu’un peu plus de cent cas d’infection depuis le début de cette crise sanitaire. Du fait de ses relations conflictuelles avec la Chine, Taïwan ne profite pourtant pas de l’aide des Nations unies ou de l’OMS. Son gouvernement ne peut donc se reposer que sur ses propres moyens et son expérience de précédentes crises. En cela, d’après Wired, Taïwan a montré qu’il avait retenu les leçons de la première épidémie de SRAS qui l’avait frappé de plein fouet en 2003. Grâce à sa loi pour le contrôle des maladies transmissibles, la gouvernement a pu enclencher des mesures de suivi des dossiers médicaux et des déplacements de ses citoyens. À la limite de l’éthique en matière de surveillance et d’exploitation des données personnelles, cela lui a néanmoins permis de surveiller la propagation de l’épidémie et d’agir en conséquence, en temps réel.

Par ailleurs, les autorités auraient fait preuve d’une grande transparence en direction des plus de 23 millions d’habitants de l’île. Le vice-président taïwanais, Chen Chien-jen, a délivré plusieurs messages riches en information sur les réseaux sociaux (comme celui ci-dessus). Ancien épidémiologiste, il avait endossé le rôle de ministre de la santé lors de l’épidémie de 2003. Des chercheurs taïwanais, qui ont analysé la gestion de crise dans leur pays, ont même qualifié ce dernier “d’exemple de société capable de répondre rapidement à une crise et de protéger les intérêts de ses citoyens.” Ils ont aussi profité pour souligner à quel point il était difficile pour les gouvernements de prendre des décisions en pleine crise et d’agir dans l’incertitude et dans une situation de course contre-la-montre. “Ces décisions doivent être culturellement et socialement appropriées”, remarquent-ils. Selon eux, à l’avenir, il est impératif de reconnaître rapidement l’ampleur de la crise, d’informer quotidiennement et ouvertement le public et de lui offrir un maximum de conseils de santé.

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