Passer au contenu

Ce masque de plongée Decathlon peut-il vraiment servir d’appareil respiratoire d’urgence ?

Une start-up italienne a mis au point des modifications, obtenues par imprimante 3D, pour relier un masque Easybreath de Decathlon à un système respiratoire. L’idée est d’aider les hôpitaux italiens et d’autres pays à faire face à une éventuelle pénurie d’équipements liés aux symptômes respiratoires du COVID-19. La firme française préfère néanmoins attendre l’avis des autorités sanitaires avant d’encourager son utilisation.

Masque de snorkeling Easybreath
Crédits : Subea / Decathlon.

[Article mis à jour le 25/03/2020 à 13h50]

L’Italie est aujourd’hui le pays le plus touché par la pandémie de pneumonie virale COVID-19. Même après quatorze jours de confinement, le nombre de malades et de victimes ne cesse d’augmenter. En conséquence, les hôpitaux italiens arrivent à cours d’équipements susceptibles de sauver la vie de certains malades présentant les symptômes respiratoires liés au coronavirus SARS-CoV-2. Le docteur Renato Favero, ancien directeur de l’hôpital Gardone Valtrompia, a eu l’idée d’exploiter le masque facial Easybreath, conçu par Subea et vendu par Decathlon, et de le modifier pour le transformer en appareil respiratoire. Ce masque, qui couvre l’ensemble du visage, permet, grâce à un tuba, de pratiquer le “snorkeling“, une pratique de plongée en eaux peu profondes. Le docteur Favero a ainsi contacté la start-up italienne Isinnova qui a mis au point des embouts et des valves capables de se greffer au masque pour le relier à des systèmes de ventilation. Les créations d’Isinnova – déjà brevetées – peuvent être obtenus par une simple impression 3D : les plans et la technique d’installation (voir ci-dessous) sont disponibles à tous.

La firme française ne veut néanmoins pas encourager cette pratique tant que son fonctionnement n’a pas été approuvé par les autorités médicales. Comme le rappelle Decathlon dans un communiqué, “l’utilisation (du masque Easybreath) initiale demeurant la pratique du snorkeling, (il est recommandé) de ne pas modifier le masque par soi même ; cela pourrait impacter son fonctionnement, notamment concernant les flux d’air. Decathlon, en solidarité et en responsabilité, accompagne techniquement certains centres de recherche en France, comme à l’étranger, dans le but de réaliser des tests et ainsi voir si le produit peut – ou non – être adapté, notamment en partageant le plan 3D du masque Easybreath.” Si le fonctionnement de ce masque modifié était finalement avéré suite à ses premiers tests en situation dans les hôpitaux italiens qui osent l’utiliser (comme, actuellement, l’hôpital de Chiari dans le nord du pays), il faudrait encore que les modifications soient validées par les autorités sanitaires.

Le 25 mars, Decathlon a souligné sur son compte Twitter officiel (voir ci-dessus), que le groupe avait “naturellement accepté de partager (ses) plans 3D et (ses) informations techniques aux projets les plus sérieux et avancés” mais que ses dirigeants n’étaient pas “médecins, et (qu’ils n’ont) pas les compétences pour appuyer un usage dans le domaine médical, mais (qu’ils se tiennent) à la disposition des centres de recherche.”

[amazon box=”B078144VYG”]

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

14 commentaires
  1. Je sais plus dans quel film américain que j’ai vu récemment, des scientifiques portaient les masques de décathlon pour simuler des combinaisons hasmat!

  2. En temps de guerre on n’a plus le temps de se tenir au protocol, c’est comme demander a une ambulance de respecter le code de la route avec un patient mourrant, mais en France on prefere attendre…

  3. Ce que tu dis est malheureusement vrai.

    Pour autant dans le domaine médical tu as des règles à respecter.
    Pour les dispositifs médicaux, puisque dans ce cas précis, on peut parler de dispositif médical, il y a tout un règlement extrêmement contraignant en cours de mise à jour (UE 2017/745 et suivant, qui va être mis en application dans les prochaines semaines) qui explique toutes les normes et tests à mettre en oeuvre avant une AMM.

    Pour les médicaments, tu as toutes les phases d’études 1 à 4 à respecter avec des tailles d’échantillon différentes à chaque fois. Ca prend du temps mais c’est ce qui permet de garantir un bon modus operandi, et dans le meilleur des cas zéro effets secondaires pour là aussi obtenir le sésame de l’AMM.

  4. le problème c’est l’argent.

    si une personne ayant utilisée ce masque venait à mourrir, les
    avocats pourraient se faire un plaisir de se retourner sur le
    fabricant.
    alors sans autorisation sanitaire de l’État, le fabricant ne peut se dédouaner.

    et pour ton exemple d’ambulance, une ambulance tout feux allumés grille un feu rouge et percute une voiture qui vont ensemble percuter mortellement des passants. le patient dans l’ambulance décède également.

    qui va payer ?

    bref, c’est l’argent qui fout le ******** />

  5. Bah la société d’ambulance qui doit payer dans ce cas-là.
    Les ambulances ne sont pas des véhicules légalement prioritaires.
    Donc pas de raison de griller un feu.

    Les seuls véhicules habilités à bruler des feux rouges sont la Police nationale ou municipale, la gendarmerie, les douanes, les pompiers, SAMU & SMUR, et parfois des ambulances privées sur demande expresse du SAMU.

    Bref d’une manière générale, si le gyrophare est orange, ils sont prioritaires. S’il est bleu non.

  6. @Jean Bobby, en temps de guerre, je parle d’une vrai guerre, ou d’une énorme catastrophe NBC, tu n’as pas le temps de te tenir au protocole et faire des tests. Tout comme tu ne sors pas t’aérer ou faire ton footing.
    Dans une guerre, ou un scénario apocalyptique, on est en mode survie, et plus le temps passe et plus ta survie devient une importance vitale. Tu n’as pas le temps d’attendre que l’état vienne à ton aide car il y a des millions de personne qui sont aussi dans le besoin. Tout le monde est déborder.
    Devant le manque de moyen et de temps, si tu veux survivre, tu passe en mode débrouillardise. Tu te démerdes pour trouver une solution pour rester en vie, tu t’adaptes au fur et à mesure, sans aucune garantie de succès, mais tu apprends bon gré, mal gré de tes expériences /erreurs, au péril de ta vie ou celle de tes être cher.
    ça passe ou ça casse.

    imagines dans un tel scénario de catastrophe NBC, tu as survies par chance avec tes enfants, mais que le gouvernement envoie des message au monde entier disant ne pas pouvoir venir en aide avant 1 mois, si tout va bien (ne jamais croire à un gouvernement qui ne cherche qu’à rassurer en ces temps là) faute de moyen.
    ta famille et toi avez le matos nécessaire, mais pour tenir qu’une semaine…
    Que vas tu faire? rester là à attendre en espérant que quelqu’un vienne en aide? ou te démerder pour survivre? tu vois des gens tenir avec les moyen du bord, mais sans aucune garantie, malgré cela tu vas quand même tester car c’est une question de vie ou de mort.
    Mieux vaut avoir tenter et dire j’ai fais tout ce que j’ai pu que de dire ***** je crève là, j’aurai dû essayer de bricoler un équipement, cela aurait peut être pu marché”

    En temps de guerre pareil, si on vous dis que c’est une question de vie, resté chez vous, ne sortez pas, sous risque de vous faire abattre par l’ennemi. Je suis persuadé que plus de la moitié des personnes qui sortent en ce moment, ne sortirait plus pour se promener ou faire leur footing. Seulement pour chercher à manger ou médicament, ou docteur (au péril de leur vie).
    Après il y aura toujours une infime partie de personnes qui préféreront sortir ou attendre (dépendant du scénario dit plus haut) car ils sont claustrophobe ou on leur a dit d’attendre, etc

    Les gens (pas tout le monde, mais j’en connais au moins 5 dans le voisinage) me font marrer à applaudir tous les soir à 20h les personnels médicaux, mais qui sortent se promener comme si de rien n’était ou se disent “on sera là pour me soigner!”, alors que tout le service est déborder, et certains du personnel médical commencent à tomber peu à peu.

    En Italie, ils sont débordés, et n’ont plus les moyens. Ils font avec les moyens du bord car c’est une question de survie tout simplement. Ils n’ont pas le temps d’attendre les certifications et autres. Faut essayersur le terrain, tu ne peux pas te permettre d’attendre. Tu marches ou tu crèves!

  7. en temps de guerre, quand ta survie est en jeu, tu essaies tout ce que tu peux pour rester en vie tout en sachant qu’il n’y a aucune garantie.

    Là, ils l’ont fait car ils n’ont plus rien d’autres sous la dent et il savent bien que ce n’est pas un vrai masque respiratoire Mais c’est une question de vie ou de mort!

    De plus, ce masque ne sert qu’à respirer en service réanimation !!! personne sur le terrain n’a parler de masque pour filtrer le virus .
    Et comme à la base le masque sert à respirer sous l’eau, ben un adaptateur permettant l’air d’arriver via des bonbonnes ne devrait pas poser de problème

  8. en temps de guerre, quand ta survie est en jeu, tu essaies tout ce que tu peux pour rester en vie tout en sachant qu’il n’y a aucune garantie.

    Là, ils l’ont fait car ils n’ont plus rien d’autres sous la dent et il savent bien que ce n’est pas un vrai masque respiratoire Mais c’est une question de vie ou de mort!

    De plus, ce masque ne sert qu’à respirer en service réanimation !!! personne sur le terrain n’a parler de masque pour filtrer le virus .
    Et comme à la base le masque sert à respirer sous l’eau, ben un adaptateur permettant l’air d’arriver via des bonbonnes ne devrait pas poser de problème

  9. Sauf que si on manque de matériel respiratoire et que les médecins doivent commencer à dire comme en Italie “trop vieux / trop malade, peu d’espoir, passe au suivant”; je pense qu’il seraient nombreux à essayer, agrément ou pas.

  10. Si ça se branche sur une machine CPAP, pourquoi pas réutiliser simplement les masques pour les machines d’apnée du sommeil ? C’est dans l’absolu les mêmes machines et certifiées déjà comme outil médical ?

  11. Quelle bêtise j’ai écrit … c’est l’inverse, bleu prioritaire (et tournoyant, pas clignotant) …
    😅

  12. Sauf qu’il y a pas que les cas critiques qui se jetteraient dessus , il n’y a qu’à voir les files d’attentes de gens bien portants pour les essais de la Chloroquine ^^’

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *