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L’algorithme d’Instagram serait responsable d’une “prime à la nudité” selon Mediapart

Selon les résultats d’une récente enquête de Médiapart, la nudité ne serait pas tant bannie par Instagram mais serait même plutôt gagnante, en termes de visibilité.

Crédits : StockSnap / Pixabay.

“Les règles sont souvent faites pour être brisées” (dixit le général américain Douglas MacArthur), et parfois par la même plateforme qui les a mis en place. Les failles de l’algorithme d’Instagram, et en particulier du fonctionnement de son “shadow ban“, se dévoilent aujourd’hui dans une enquête de Médiapart menée par Nicolas Kayser-Bril et Judith Duportail (autrice de “L’Amour sous algorithme”). Elle a été effectuée avec l’aide des associations European Data Journalism Network et Algorithm Watch. Pour limiter les publications d’images obscènes voire complètement pornographiques, l’algorithme de vérification du contenu du réseau social peut procéder à un “shadow ban“, qui rend un compte invisible aux yeux des personnes qui ne le suivent pas. Lors de leur enquête, les deux journalistes se sont aperçus qu’en matière de nudité non seulement cette règle ne s’appliquerait pas toujours mais que les photos de nus pouvaient être favorisées par l’algorithme d’Instagram.

Comme le détaille l’enquête, l’algorithme du réseau social de l’entreprise de Mark Zuckerberg délivrerait à chaque image publiée un “score d’engagement qui correspond à la probabilité que tous les utilisateurs ont d’interagir avec un objet multimédia donné.” Plus le score d’engagement probable est élevé, plus le contenu aurait de chance de profiter d’un boost de visibilité de la part de la plateforme. L’algorithme donnerait son jugement selon des critères comme le genre, l’ethnicité ou le niveau de nudité de la photo. Comme l’expliquent les journalistes de Médiapart, “l’interface de programmation peut évaluer le niveau de nudité des personnes sur une image, en détectant des bandes de couleurs spécifiques, identifiées comme des nuances couleurs de peau.” Et, selon les résultats de l’enquête, la plupart du temps, la nudité serait gagnante sur Instagram. En moyenne, sur 1 737 publications analysées par les journalistes, “une photo de femme en sous-vêtement ou maillot de bain est montrée 1,6 fois plus qu’une photo d’elle habillée (et) pour un homme, ce taux est de 1,3.” Les journalistes attaquent ainsi Instagram de procéder à une sorte de “prime à la nudité” qui favoriserait certaines pratiques professionnelles douteuses chez les influenceurs et influenceuses. Par ailleurs, leur enquête révèle que tandis que Instagram contournerait son propre “shadow ban” en matière de nudité, elle le mettrait à l’inverse davantage en œuvre concernant les contenus des “personnes handicapées, obèses, racisées ou LGBT +”. Nous avons invité le service communication du réseau social à réagir et attendons une réponse de sa part.

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8 commentaires
  1. “Par ailleurs, leur enquête révèle que tandis que Instagram contournerait son propre “shadow ban” en matière de nudité, elle le mettrait à l’inverse davantage en œuvre concernant les contenus des “personnes handicapées, obèses, racisées ou LGBT +”.

    Quelle époque merveilleuse, qu’on en finisse: faites tout brûler.

  2. Quelle étude… Laissez moi expliquer le truc aux gens qui n’auraient pas compris : plus tu en montres, plus tu as de chances d’être vu par des gens qui ne te suivent pas, car l’algorithme met davantage en avant tes publications. Pourquoi? Et c’est là que tous les arguments brandis par les bien-pensants s’effondrent comme un chateau de carte… Parce que c’est ce que les gens veulent. Tadaaaam. Les gens cliquent plus sur des photos de jeunes femmes en bikini que sur des photos d’obèses torse nu. No kidding? Ca me surprend que ce genre d’étude surprenne encore des gens.

  3. Quel commentaire… qui démontre que vous êtes étroit d’esprit.

    L’étude ne surprend pas grand monde. C’est bien connu que les réseaux comme TikTok/Instagram/SnapChat prônent le narcissisme et l’hyper-sexualisation des plus jeunes, attirant ainsi la pédophilie.
    Mais malheureusement il faut ce genre d’étude pour convaincre et avoir un argument contre les éditeurs (ici Facebook) qui affirment le contraire : “c’est un environnement sain pour vos enfants faîtes nous confiance !”.

  4. Ces règles de censure sont l’oeuvre de détraqués sexuels.
    La nudité, c’est simplement notre corps tel que la nature l’a fait. Ceux qui n’y voient que de l’exhibitionnisme, de l’indécence, de la provocation, ont simplement la tête remplie de pensées glauques.

  5. C’est pas parce qu’une majorité de gens veulent quelque chose qu’il faut le donner obligatoirement à tout le monde , surtout quand ce n’est pas le but de la plateforme à la base . Ceux qui veulent cliquer sur des ” photos de jeunes femmes en bikini” ils peuvent aller sur des sites exprès .

  6. “il y a une brèche dans le navire : vite on se suicide” …. Si le fait d’être sur une mauvaise pente suffit à devenir nihiliste c’est triste !

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