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[Critique] Independence Day : Resurgence

Vingt ans. Il aura fallu vingt ans à Roland Emmerich pour nous offrir une suite à son blockbuster décérébré mais sympa de 1996 : Independence Day….

Vingt ans. Il aura fallu vingt ans à Roland Emmerich pour nous offrir une suite à son blockbuster décérébré mais sympa de 1996 : Independence Day. Vingt ans de réflexion qui lui ont été nécessaires pour réaliser le même film… mais en moins bien.

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Critique avec (un peu de) spoilers

Le scénario du premier film se montrait simple : les aliens arrivent sur Terre, Oncle Sam leur botte les fesses. Resurgence ? C’est pareil, mais avec une touche d’uchronie. L’humanité a bien évolué depuis la guerre de 96, construisant des bases dans le système solaire et utilisant la technologie alien pour améliorer son quotidien. Mais lesdits aliens n’ont pas dit leur dernier mot et il faut faire face à l’évidence, la première attaque n’était que l’oeuvre d’éclaireurs. La Terre est donc face à son plus grand défi, encore, lorsqu’un vaisseau plus gros que la Lune apparaît sur les radars.

Les vieux de la vieille sont de retour
Les vieux de la vieille sont de retour

L’univers au détriment des personnages

La première partie du film sert à présenter ce nouvel univers construit par Emmerich. Un univers qui prend son temps à se mettre en place mais qui a le mérite d’approfondir certains aspects, comme le conflit s’étant déroulé avec les derniers aliens après 96, où la mise en place d’une force de défense terrienne dirigée par David Levinson (Jeff Goldblum). Néanmoins, la construction de cet univers se fait au détriment des personnages, peu attachants et caricaturaux à souhait. Par exemple, Jessie Usher, qui joue Dylan Hiller, n’est caractérisé que comme le fils de Will Smith, héros du premier film. De même, Emmerich nous ressort ses archétypes de personnages habituels, comme le héros maladroit au grand cœur, le père prêt à tout pour sauver les siens, le(s) rigolo(s) de service, le gros badass. Chacun des personnages ne dépasse jamais sa fonction première, tel un levier nécessaire pour faire avancer un scénario moins maîtrisé que celui du premier volet. Par exemple, nous aurions aimé en savoir plus sur ce seigneur de guerre africain spécialisé dans la traque d’aliens. De même, les dialogues au ras des pâquerettes tentent de singer ceux des blockbusters des années 90, sans jamais atteindre leur niveau.

L’univers, lui, a le mérite d’évoluer, de poser de nouveaux enjeux et de nous faire découvrir des nouvelles facettes des méchants aliens. A titre d’exemple, il est intéressant de voir le fonctionnement des vaisseaux aliens, leur intérieur et la hiérarchie de ces monstres, qui n’étaient que des entités muettes et belliqueuses dans le film de 1996. De même, de nouvelles problématiques apparaissent, nous y reviendrons. Il est également intéressant de voir qu’Emmerich délaisse un peu le côté patriotique pour parler à tous.

Les nouveaux personnages ne sont pas très intéressants
Les nouveaux personnages ne sont pas très intéressants

C’est la taille qui compte

Le premier film avait séduit les foules grâce à ses effets spéciaux, révolutionnaires pour l’époque. Emmerich n’a pas bougé d’un iota sur ce point, voulant nous impressionner toujours plus. Néanmoins, le cinéma a changé et les effets spéciaux ne sont plus un argument de poids comme dans les années 90. Pire, certains aspects se montrent moins réussis que dans le premier film. Par exemple, les aliens, maintenant entièrement en 3D, se montrent moins palpables, moins organiques qu’il y a vingt ans.

Mais qu’importe, le réalisateur y va à fond, n’hésitant pas à enchaîner les plans emblématiques comme il sait si bien le faire. Par exemple, l’attaque du vaisseau mère embrasse à fond le grand-guignol, quitte à en devenir illisible tellement les éléments à l’écran se montrent démesurés. Et Emmerich aime la destruction, balader ses personnages dans des environnements qui se disloquent, comme à son habitude (ID4, Godzilla, Le Jour d’Après, 2012). Néanmoins, il fait ici preuve d’un étonnant recul, n’hésitant pas à rendre ces destructions improbables, à tel point qu’elles étonnent ses personnages, comme Jeff Goldblum qui se lasse de voir les aliens toujours viser les monuments. Bref, Resurgence tient toutes ses promesses à ce niveau, ne s’embarrassant d’aucune limite et souhaitant rentabiliser la place de cinéma du spectateur.

Ici, vous voyez 0,00000000000001% du vaisseau alien
Ici, vous voyez 0,00000000000001% du vaisseau alien

Un film de transition

A la fin du visionnage, un constat s’impose : Resurgence se traîne pas mal de soucis, nous l’avons dit. Mais le plus gros reste cette impression que ce second volet ne représente qu’un film de transition. Emmerich introduit pas mal de choses dans son univers, comme (PETITS SPOILERS) d’autres races aliens ou un conflit à l’échelle galactique… Des problématiques qui ne sont qu’effleurées pour mieux préparer une suite. Ce qui est dommage, c’est que nous sentons que c’est bien cette histoire que le réalisateur voulait raconter. Une histoire qui ne pouvait prendre forme qu’en relançant la franchise avec un film similaire au premier. Un sentiment de gâchis qui pourrait s’atténuer dans les prochaines années si un troisième volet était mis en chantier.

Will Smith

Verdict

Independance Day Resurgence est massif, bruyant et parfois vulgaire. Réédition moderne du premier film, il n’apporte pas grand-chose à la saga et au cinéma en général. Néanmoins, le spectateur ne s’ennuie pas devant un film aussitôt vu, aussitôt oublié. Un film qui semblait nécessaire pour un Emmerich qui, à la vue de la fin de Resurgence, n’a qu’une envie : réaliser un troisième volet qui pourrait se montrer beaucoup plus intéressant.

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