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Critique : Jupiter Ascending – Space Opérette

Andy Wachowski et Lana Wachowski reviennent en 2015 avec leur nouveau film : Jupiter Ascending. Nommé Le destin de l’univers en français (paye ton titre moisi),…

Andy Wachowski et Lana Wachowski reviennent en 2015 avec leur nouveau film : Jupiter Ascending. Nommé Le destin de l’univers en français (paye ton titre moisi), le film promettait énormément au départ. Puis il nous a fait très peur, avec une sortie repoussée de huit mois. Au final, nous n’avons pas un chef-d’oeuvre, ni même un navet intersidéral. Juste un film bancal qui ne va pas au fond de son sujet.

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Critique garantie sans spoilers

Les Wachowski nous refont le coup de Matrix avec ce Jupiter Ascending. Un univers beaucoup plus vaste que celui que nous connaissons, un personnage principal Élu et promis à un destin grandiose, un mentor qui l’amène à découvrir ses vraies capacités, des gunfight à foison. Bref, le scénario n’est pas d’une originalité folle, surtout de la part de réalisateurs ayant donné vie à la trilogie Matrix qui traitait du même sujet.

Pourtant, les Wachowski ont voulu faire les choses différemment. Au lieu de nous jeter au visage un univers connu pour mieux le tordre à la moitié du film, ils mettent ici cartes sur table dès les premières minutes. Pas de mystère, la Terre n’est qu’une des nombreuses planètes habitées de la galaxie et va être au centre d’un complot politico-capitaliste pendant les deux heures du film.

Jupiter Jones, notre héroïne
Jupiter Jones, notre héroïne

L’espace, frontière de l’infini

Si l’histoire en elle-même ne surprend pas, il faut avouer que l’univers qui nous est proposé est d’une richesse rare. Un univers dense, épique, avec ses propres règles et enjeux. En un tout petit peu plus de deux heures, le monde présenté par Ascending nous émerveille par sa beauté et sa cohérence. Et pour réussir à le développer, le rythme du film ainsi que les dialogues sont tout aussi denses. Malheureusement, nous voulons en voir plus. On sent que les Wachowski n’ont fait que permettre aux spectateurs de ne toucher leur création que du bout des doigts. Rageant de ne devoir rester qu’en surface.

Il y a de tout dans Jupiter Ascending. Du Star Wars, du Star Trek, du Flash Gordon et même du Dune. Le tout donne un melting pot réussi, avec sa propre personnalité et ne reniant absolument pas sa part de kitsch. Car oui, dans Jupiter Ascending, vous croiserez des loups-garous de l’espace et des dinosaures flingueurs. Le tout se fait naturellement, sans (presque) jamais perdre le spectateur. Presque, car vous le verrez, une séquence particulière saute aux yeux tant elle jure avec le reste (la scène de l’administration), mais la catastrophe est tout de même largement évitée.

L'univers se montre travaillé et dense
L’univers se montre travaillé et dense

Ventre mou

Développer un univers si vaste engendre tout de même une oeuvre au rythme bâtard. Si le début part sur les chapeaux de roues, le tout s’empêtre dans un gloubiboulga narratif par la suite. Un gloubilbouga qui ennuie, qui met en place des péripéties juste pour allonger la durée du film, tant elles paraissent désuètes face à l’enjeu principal. Puis, miracle, le dernier quart du film redémarre à cent à l’heure, nous donnant un final explosif et surtout magnifique. Mais jamais, oh grand jamais, le film arrive à nous faire renouer avec les meilleurs moments de la trilogie Matrix.

Whoooooo, c'est quoi ça ?
Whoooooo, c’est quoi ça ?

Si l’univers paraît légèrement survolé, c’est également le cas avec les personnages, qui manquent cruellement d’épaisseur. Que ce soit Jupiter (Mila Kunis), Stinger, campé par un Sean Bean en mode automatique (va-t-il encore mourir ? ¯_(ツ)_/¯ ) ou même le méchant Balem incarné par Eddie Redmayne, tous se montrent très peu travaillés. Balem, justement, est le cliché du méchant classe du cinéma Hollywoodien. Gestes maniérés, voix d’un cancéreux de la gorge, rêves de pouvoir… Ce n’est pas la première fois que les Wachowski nous font le coup, mais nous étions en droit d’espérer qu’ils ne tombent pas dans ce piège à nouveau.

Seul le personnage de Channing Tatum (en grande forme), semble tirer son épingle du jeu. Sorte de mentor et protecteur de Jupiter, Caine est celui qui nous permet de nous raccrocher au scénario (malgré son look improbable). Même si son histoire se montre intéressante, nous nous retrouvons encore à n’effleurer que sa surface. Dommage.

Channing Tatum et son look improbable...
Channing Tatum et son look improbable…

Verdict

Jupiter Ascending est loin d’être un film horrible, oh que non. Néanmoins, nous ne pouvons qu’être déçus face à cette trop grande ambition des Wachowski. Certes, il y a de l’épique, un univers vaste et une histoire qui a au moins le mérite de se laisser suivre. Néanmoins, on sent que deux heures de film ne sont pas assez pour tout nous faire découvrir. Il ne reste donc qu’un film un peu bancal qui n’arrive jamais à nous faire vibrer comme l’avaient fait Matrix ou Cloud Atlas. Mais un film sympa quand même.

"Bonjour, je m'appelle Balem et je suis un cliché sur pattes"
“Bonjour, je m’appelle Balem et je suis un cliché sur pattes”

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23 commentaires
  1. Hop ! je le note… Film à voir… plus tard… en bluray… Un dimanche après-midi pendant qu’il pleut dehors :D.

  2. Oué… en même temps, quand on voit l’affiche, on peut se demander si on va voir un film de science-fiction ou bien un gros navet à l’eau de rose genre les Feux de l’Amour…

  3. le coup de la jeune fille qui sauve l’univers parce que c’est son destin, ça ne prend plus… c’est juste que c’est le millionième fois… bref, soirée popcorn time et encore !

  4. L’esthétique du film est vraiment gay, mais alors vraiment super gay, bien plus gay que 300. Le directeur artistique doit être une vraie folle. Si ça plaît tant mieux pour eux mais je ne suis pas sûr que ce soit un bon choix pour un machin qui se veut être un blockbuster.

  5. Serait-il possible que le manque de fond au sujet cache l’ambition d’une trilogie ? Car ça me semble étonnant quand même, pour un film des frères W. ! (mais l’affiche me faisait peur et me voilà déjà rassuré, cet article ne mentionnant pas Hunger Games ou équivalent).

  6. Je suis allé voir ce film en avant première car j’ai gagné des places. Je suis un grand fan de SF (trop peut-être) et j’ai trouvé ce film… nul simplement. Comme dit plus haut aucune consistance des personnages mais en plus un tas d’incohérences… Et si je vous disait pourquoi le gars aide la fille au début vous ne me croiriez pas… (indice : il veut récupérer quelque chose^^)

  7. Pas vraiment étonnant si ?

    C’est à penser qu’ils ne feront jamais rien d’aussi bon que les Matrix.

    Avec Cloud Atlas, ils s’étaient déjà perdus dans quelque chose de trop compliqué pour eux. L’idée était pourtant bonne mais mal exploitée.

    Peut-être qu’ici ils ont voulu faire plus simple et qu’ils se sont finalement enfoncé dans quelque chose de trop simple (?). N’étant ni fan de Kunis ni de Tatum, je ne fondais déjà aucun espoir dans ce nouveau film. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai lu la critique (en diagonale), en général je ne lis jamais aucun avis avant d’aller voir un film mais bon là… Au moins, je ne serai pas déçu.

  8. Le coup de l’élu, ou de la naissance royale cachée, ça pue la réplique “ce qui compte, ce n’est pas ce qu’on fait, mais qui on est, même si on l’ignore”. J’aurai plutôt la morale inverse.

    Je vous laisse aussi jeter un oeil à Cloud Atlas, film tellement ultra piraté avant son lancement que son producteur allemand est au bord de la faillit. Il faut voir ce film pour se dire que les Wachowski savent lire autre chose que de la philo de terminale ou les évangiles pour s’inspirer. Entre le contemplatif (c’est à dire chiant, long, lent, et beau) comme 2046 de Wong Kar-Wai (j’adore) et la La belle histoire de Claude Lelouch.

    J’ai tendance à croire aujourd’hui que la SF, c’est toujours mieux quand ce n’est pas scénarisé comme un film d’action pourri. 42 vaincra !
    ,

  9. Voyons les choses en face.

    Matrix, super film. A marqué une génération.
    Matrix 2, nul.
    Matrix 3, nul (et encore, le mot est faible).
    Speed racer, tout au plus moyen.
    Could Atlas, nul.

    Et quand je vois la bande annonce de Jupiter Ascending, mon spider sense m’alerte que ça risque de suivre la terrible série de leurs navets…

  10. Bonjour, très bel article je suis allé le voir hier et c vrai que c bien tout ça. de bien belles images mais un petit goût de ”il manque quelque chose ”’.mais on passe un bon moment et je regrette pas .Il y a aussi un petit quelque chose du 5 e élément en plus des autres films que vous citez

  11. J’ai vu le film et j’ai beaucoup aimé.
    Les critiques américaines n’aiment pas pour la plupart. Je peux les comprendre, eux les lèches bottes des gris et des lézards. Les petits français lécheurs de bottes américaines rigolent à s’ouvrir le ventre. La Terre aussi poussière soit elle nous appartient de droit divin.
    J’aime le Créateur de toute mon âme ainsi que tous les hommes tordus ou droits. A l’image de la récureuse de chiotte, nous pouvons retrouver notre souveraineté en nous libérant de l’esclavage des familles prédatrices qui ne sont rien sans notre soumission.
    Les femmes et hommes de Bien absolu sont le destin de l’univers.

  12. Parfaitement d’accord avec cette analyse du film. Ce film est un très bon divertissement et surtout une orgie visuelle. Mais les graphismes ne font pas tout non plus et même si l’univers est très riche, l’histoire en elle-même manque un peu d’originalité et reprend beaucoup trop les thèmes de Matrix. Le duo Tatum/Kunis manque lui clairement de profondeur et ne permet pas à Jupiter Ascending d’en faire une oeuvre majeure du Space Opera.

  13. A mon goût, bon film ! La critique (je veux dire, en dehors de cet article) a été sévère avec. Sans doute car le film nous renvoie à notre propre attitude envers les animaux… 😉

  14. Euh, t’avais fumé quoi avant d’écrire ça ? Ce film est nul, nul à en pleurer. Les dialogues sont plats, les personnages sont kitsch et ridicules (des “lycantans”) franchement, sans déconner. C’est cliché jusqu’au bout, incohérent de A à Z, la seule chose réussie c’est les effets spéciaux, mais ça ne suffira jamais à faire un bon film, même pas un bon film à popcorn.

  15. bon de tout façon un film qui commence par les réalisateurs/créateur/acteurs/producteurs..de X/Y/Z ect ect ect c’est qu’il a peut d’autre argument à vendre…..
    – face pile, je regrette de ne pas être aller le voir au ciné… pour l’esthétisme… même si c’es baroque, c’est du beau baroque… l’image est (globalement) belle les décors grandioses ,
    – “face” face; je suis content de l’avoir “torenter” même la loc du DVD aurait êtes trop chère payer pour cette bouse…. 1/8em de twilight, (le gentil toutou lycanthrope) 2/6em de divergente et d’ hunger game (la petite destinée à sauvée tout le monde) un soupçon de dune (déco des vaisseau), un zest de starfighter( réveillez vous les viocs) et j’en passe et de bien meilleur…
    – bref effectivement on souhaiterai découvrir bien plus de cette univers, mais oublier cette t’ite conne près-pubère et son chien de garde, a “la suit” a présente ces respects à sa “fille/sœur/mere”, puis à sont “fils/frere… ect” cadet, et enfin a l’ainé, a chaque fois Médor la tire de ce mauvais pas à coup de flingue, le sociopathe de service inexistant et factuel (dans le style il est une pale copie d’ Ozymandias, (qui lui même est l’ombre de celui de la BD) (êtres l’ombres d’une ombres, ca devient bien insubstenciel)
    reste la scène de l’administration iconoclaste et déplacer, qui n’a rien a foutre la, …. mais apporte une touche de “fraicheurs”, même si elle doit beaucoup a H2 et plus encore à “buttle alias tuttle”… (et n’oublions pas les 12 travaux de notre petit gaulois “national”)

    ok on ne peut pas faire un film qui ne ressemble “à rien” sinon, justement, ca ressemble “à rien” et la parodie est la plus basse forme de flatterie…. mais la a ressembler à trop ca fini aussi par ressembler à pas grand chose

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