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[Critique] Que vaut la saison 3 de Westworld ?

Westworld revient pour une troisième saison, cette fois-ci placée sous le signe de la science-fiction. La série opère un virage important dans son univers. Le pari est-il réussi ?

crédits :HBO

“Les plaisirs violents ont des fins violentes.” Dolores continue son émancipation dans le monde des humains et le personnage s’est affranchi des règles du parc. Elle s’apprête désormais à mener une bataille sans merci pour faire vivre son espèce et renverser la suprématie humaine. Cette nouvelle saison nous emmène pour la première fois en dehors de Westworld, dans un monde futuriste où les données sont reines. Dans sa construction narrative, cette nouvelle saison tranche résolument avec le reste de la série. Là où l’intrigue jouait sur les allers-retours dans le temps, Jonathan Nolan et Lisa Joy nous plongent cette fois-ci dans un récit beaucoup plus linéaire. Dans l’exposition de ses enjeux, le premier épisode est plus maîtrisé que ce qu’a fait la série par le passé, et c’est une bonne nouvelle. Sans préambule, Westworld nous plonge au cœur de cette très prometteuse intrigue, où cette fois-ci le créateur et son œuvre ne sont plus au centre du récit. Les mystères du labyrinthe sont désormais de l’histoire ancienne et dans ce futur dystopique c’est la notion de droit de choisir, de libre arbitre qui est interrogée par les scénaristes. On regrette tout de même que les créateurs aient balayé du revers de la main ce pan de l’intrigue, qui donnait à Westworld toute sa saveur. Dans ce Nouveau Monde, les puissants dominent et condamnent les plus pauvres à respecter un scénario bien inscrit. Si les thématiques abordées restent sensiblement les mêmes, la série prend une direction diamétralement opposée. Ils ont choisi d’aborder des thématiques plus contemporaines, comme celles des données numériques, non sans quelques difficultés. On l’apprenait dans la précédente saison, l’existence du parc n’avait pour but que de collecter des informations sur les visiteurs, et celles-ci vont jouer un rôle essentiel dans ce monde ultracontrôlé. Sans trop en dévoiler, on dira simplement que la série s’investit d’un message éminemment politique, qui malheureusement semble trop artificiel pour réussir à nous convaincre tout à fait.

Crédits : Westworld

Dans sa nouvelle saison, Westworld introduit de nouveaux personnages qui donnent un nouveau sens à l’intrigue. Pour mener à bien sa mission, Dolores va chercher de l’aide auprès d’un ouvrier, dont la vie est partagée entre son boulot et les missions illégales qu’il fait pour gagner de l’argent. Le personnage est construit en totale opposition avec celui de Vincent Cassel, qui sollicitera quant à lui l’aide de Maeve. Une construction en miroir qui promet de belles scènes de confrontations dans la suite de la série. Si les personnages restent magistralement écrits, la construction millimétrée des dialogues nuit à la vraisemblance de certaines confrontations et ne rend pas toujours justice aux jeux des acteurs. Vincent Cassel incarne une caricature du genre, entre magnat de la finance et créateur maudit. Si Anthony Hopkins avait la trempe d’un grand antagoniste, Cassel semble en légèrement en deçà.

Visuellement, cette nouvelle salve d’épisodes est franchement réussie. Jonathan Nolan passe une nouvelle fois derrière la caméra (pour un épisode) et si le cinéaste réussissait à donner aux paysages désertiques de Westworld une nouvelle splendeur, il parvient à mettre en images cette ville futuriste, aux accents de Blade Runner. Son sens de la mise en scène rend hommage aux enjeux qui se jouent à l’écran. Dans ses scènes d’action, cette saison de Westworld maîtrise son sujet et les chorégraphies sont à la hauteur de ce qu’elle nous avait offert jusqu’ici.

https://youtu.be/pDJbFA32_QY

Finalement, Westworld a opéré un virage réussi dans la science-fiction. Parfois engoncée dans le parc, l’intrigue retrouve une nouvelle liberté et s’accorde le droit d’explorer de nouvelles thématiques. Comme les intelligences artificielles, Lisa Joy et Jonathan Nolan se sont affranchis des règles et plus personne n’est à l’abri. La construction simplifiée du récit permet de se plonger pleinement dans le récit d’émancipation qu’est Westworld. “Les nouveaux dieux arrivent, et ils ne sont pas contents”.

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Notre avis

Pour Westworld, explorer l’extérieur du parc était un défi de taille. Si la science-fiction a toujours été au cœur du récit, la singularité de la série résidait dans son univers emprunté aux Western. Les longues étendues d’asphalte ont remplacé les plaines du grand ouest, dans un univers visuel maîtrisé. Si parfois le scénario reste en surface, on espère voir la série gagner en profondeur dans les 4 épisodes restants.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
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