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Prise en main : eFootball PES 2020

Pro Evolution Soccer 2019 a permis à un public plus large de constater que la licence redevenait une alternative viable au mastodonte d’EA. Ce nouvel épisode veut enfoncer le clou.

Depuis trois ans, les développeurs de Konami fournissent de beaux efforts pour redorer le blason de la licence PES. Petit à petit, elle a réussi à attirer les fans de la première heure certes, mais également des joueurs lassés du peu d’évolutions proposées par FIFA. Ressusciter une licence de football n’est pas une mince affaire, surtout quand le budget est infiniment plus limité que son concurrent. Mais depuis environ trois ans, Konami garde le meilleur de chaque opus pour livrer un titre de plus en plus équilibré. L’épisode de l’année dernière marquait d’ailleurs un tournant assez clair en ce sens, en proposant un gameplay solide et vraiment agréable.

Le japonais veut « finir » son travail sur cette génération de console en beauté avec eFootball PES 2020 (on a encore du mal avec le nom). Nous avons pu poser brièvement nos mains sur la build de l’E3 pour une dizaine de matchs et nous focaliser sur les secteurs qu’il a voulu renforcer.

Disons-le tout de suite, l’aspect graphique ne fait pas de bond en avant. Ce sera certainement le cas pour FIFA 2020 et cela parait assez facile à comprendre. Les générations de consoles actuelles touchent à leurs fins et ne proposent donc que des améliorations mineures. On apprécie toutefois grandement les nouveaux menus (violacés), qui arborent une sobriété bienvenue. L’écran titre propose sept icônes pour autant de modes. L’ensemble et lisible et fluide. Enfin, on serait tenté de dire.

Les graphismes de la licence ont fait un joli bond en avant depuis deux ans maintenant. Les visages des joueurs populaires sont criants de vérité malgré des regards parfois un peu vides. Tatouages, cicatrices, coupe de cheveux… Rien ne manque et les amateurs n’auront aucun problème à reconnaître le onze de leur équipe favorite. C’est toujours moins le cas si vous supportez une petite équipe chilienne, mais c’est le lot de tous les jeux de football.

Le gros du travail des dernières années a certes été récupéré, mais les développeurs ont malgré tout effectué un joli travail sur les effets lumineux en général. La teinte du jeu est plus sombre, mais donne l’impression d’apercevoir plus de détails. L’image parait donc encore un peu plus réaliste et fera honneur aux téléviseurs supportant le HDR. On attend les annonces concernant les licences manquantes, mais on ne se fait pas trop d’illusions. Il est néanmoins très facile de résoudre le problème grâce au superbe travail de certains fans de la communauté (CYPES pour n’en citer qu’un). On attend avant de s’exprimer pleinement sur l’atmosphère des stades qui nous parue bonne, sans pour autant impressionner.

PES se défend sur le terrain, et c’est une nouvelle fois ici que les changements sont notables. Contrairement à ce qu’on peut lire çà et là, il ne faudra pas réapprendre à jouer, notamment si vous pratiquez depuis un ou deux ans. Cependant, Konami a décidé d’adopter un tempo légèrement plus lent, ce qui n’est pas pour nous déplaire. L’année passée, la vitesse de certains joueurs (Ronaldo, Sané, Bellerin) faisait parfois penser à une compétition d’athlétisme. Ces stars ont toujours l’air particulièrement efficaces, mais le ralentissement se fait un peu mieux sentir.

Certains testeurs reprochaient la trop grande facilité du jeu en tiki-taka, mais il nous a paru plus compliqué à mettre en place. Le dosage des passes demande un peu plus de tact, et le déchet semble plus important qu’auparavant. Comme ses prédécesseurs, cette version prône un retour à une forme d’académisme qui passe par la construction, et où la dernière passe est aussi importante que le but. Le studio s’est d’ailleurs entouré d’Andres Iniesta pour l’occasion. Un moyen de souligner sa plus grande force : le toucher de balle.

On s’était bien régalé de ce côté-là avec la version 2019, mais ce PES rajoute de nouvelles animations assez jouissives. C’est évidemment le cas sur les contrôles, encore plus variés et réalistes, quel que soit l’angle d’arrivée de la balle.

Ici encore, le niveau du joueur influe beaucoup sur sa capacité à rattraper proprement le cuir, ou à le faire circuler directement, mais certains mouvements raviront les puristes. Contrôle du tibia, du pectoral, talonnade puissante, passe en aile de pigeon, la balle peut rebondir deux fois avant de retomber sur le gazon.

Cela insuffle une vraie fluidité à l’ensemble, même pour les spectateurs. La nouvelle caméra dynamique, à défaut d’être la plus ergonomique, renforce vraiment l’impression d’assister à une vraie rencontre. Jeu de foot oblige (un match ne dure que dix minutes) le box to box est mis à l’honneur, mais au fur et à mesure des épisodes, Konami a donné plus de moyens aux défenses, et les derniers trente mètres nous paraissent un peu plus complexe à pénétrer.

C’est visiblement sur ces moments que le développeur nippon s’amuse le plus à travailler. Sur cet instant si gratifiant où les milieux se mettent à marcher, et accélèrent brusquement pour trouver la faille et faire une passe. Une double pression sur R2 permet d’ailleurs d’envoyer la balle loin devant et de tenter une accélération bien utile. C’est dans cette optique qu’ils ont développé le « dribble en finesse »

Ce dernier permet, en pressant le stick analogique droit, de dribbler dans des surfaces pas plus larges qu’une tête d’épingle. Une sensation très agréable même si cela n’est pas si simple à réaliser. On a hâte passer plus de temps sur la question, tout en espérant qu’il ne s’agit pas là d’une nouvelle killer feature, qui puisse à la longue déséquilibrer le jeu.

Cela n’a néanmoins pas l’air d’être le cas, puisque les « tricoteurs » feront fassent à un pressing défensif important si l’IA est élevée. Ne vous attendez cependant pas à ce que la défense s’enclenche toute seule. Mais un harcèlement à la limite de la faute devient plus intéressant, car les frappes nécessitent désormais plus de tact et de dosage pour être cadrées. Une bousculade ou un tirage de maillot avant de l’enclencher et elle finira très probablement dans les tribunes. L’angle du pied qui touche le ballon a vraiment son importance et c’est un bon point. On devrait voir quelques extérieurs bien sentis dans les mois à venir.

On en profite d’ailleurs pour constater que les chocs entre joueurs ont une nouvelle fois fait l’objet d’un beau travail. On a presque mal lorsque l’on voir deux protagonistes à équidistance de la balle se ruer inévitablement l’un sur l’autre. La protection de balle est plus réaliste et le porteur du ballon n’hésite pas à pousser un joueur avec la main, voire lui donner un vrai coup de hanche pour avoir le temps nécessaire de frapper ou faire une passe. On espère donc que cela va favoriser un peu plus le jeu en pivot, qui n’était pas aussi efficace autrefois. Une chose est sure, les équipes de niveau égal devront se battre pour poser le pied sur le cuir, et on espère que l’arbitrage sera un poil plus sévère.

Nous n’avons pas pu nous essayer à d’autres modes, dont nous nous garderons de parler. Konami communique beaucoup sur la refonte de la Ligue des Masters, qui pourra notamment permettre d’utiliser des coachs légendaires comme Cruyff ou Maradonna. Des discussions à choix multiples sont évoquées et on a hâte de voir comment tout ça est mis en scène.

Même constat sur MyClub, qui est désormais le concurrent plus abordable (tant mieux) de FUT, et qui sera attendu au tournant, notamment sur les questions de matchmaking et de gestion d’équipe.

L’impression générale est (très) bonne, et c’est désormais aux développeurs de tout faire pour peaufiner le tout au maximum. Il pourrait s’agir d’un excellent moyen de pousser de nouveaux joueurs en quête de nouveautés à faire la transition. On espère que cela se jouera plus sur le terrain vert que celui du marketing. Rendez-vous le 10 septembre.

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