Passer au contenu

Test : Sony Alpha 9, un produit de rupture

Jusqu’à maintenant le photographe de sports qui cherchait un appareil performant n’avait pas d’autres choix que de se diriger du côté de Canon ou Nikon avec…

Jusqu’à maintenant le photographe de sports qui cherchait un appareil performant n’avait pas d’autres choix que de se diriger du côté de Canon ou Nikon avec des produits chers, mais aussi relativement lourds. C’est le cas par exemple des Canon EOS 1DX Mark II ou Nikon D5.

Sony a décidé de chambouler cette hiérarchie avec son tout nouvel Alpha 9 qui, non seulement, est moins cher que ses concurrents directs, mais se retrouve dans un boitier relativement compact puisqu’on parle d’un appareil hybride. Avec ainsi des rafales à 20 images par secondes, le Sony Alpha 9 se démarque aussi avec un capteur plein-format rétro-éclairé. Aussi, autant vous le dire tout de suite, il a tout pour lui et pourra vous permettre d’effectuer quasiment n’importe quel type de photographie.

Caractéristiques

Si vous suivez ce que fait Sony dans le monde de la photo, vous devez déjà connaître la gamme des Sony Alpha 7. Du coup, lors de la première prise en main de l’Alpha 9, vous pourrez penser qu’il s’agit d’un Alpha 7. Seuls les plus geeks d’entre vous pourront voir les quelques différences, par exemple un petit joystick dédié à la sélection des collimateurs ou encore un écran tactile. Du coup, c’est surtout dans ses entrailles que se fait la différence avec les Alpha 7. L’Alpha 9 propose ainsi un capteur plein-format rétro-éclairé de 24 mégapixels (et je rêve déjà d’un Alpha 9 avec un capteur de 42 Mégapixels comme l’Alpha 7 R II). Ce capteur CMOS permet ainsi des rafales de 20 images par seconde et pour ce faire, il embarque de la mémoire sur le capteur même. La sensibilité n’est pas en reste puisque ça peut monter jusqu’à 204.800 ISO. Bien évidemment, on retrouve les multiples molettes et boutons totalement programmables, une griffe-flash (pas de flash intégré, mais qui en a besoin avec une telle sensibilité ?). En parlant de molettes, celles de sélection des modes ou des vitesses ne pourront s’activer qu’avec un bouton-pressoir. Si cela peut s’avérer contraignant pour le grand public, il est bon de savoir que ses réglages ne pourront pas être modifiés aléatoirement. Dans un sac par exemple.

Prise en main

La prise en main est agréable. Évidemment, avec cette taille de boîtier, tout dépendra forcément de l’objectif que vous aurez dessus. J’ai eu la chance de le tester avec le GM 24-70mm F/2.8 qui est tout simplement excellent, mais qui est bien trop lourd. Je l’avais avec moi et très honnêtement, il déséquilibre totalement le boîtier qui en devient trop petit. Et c’est peut-être là que certains professionnels vont tiquer et forcément investir dans un grip en option. Si cela reste toujours plus léger que la concurrence, on perdra les avantages d’un encombrement réduit. Maintenant et peut-être parce que je ne suis pas un photographe sportif et professionnel, j’ai trouvé que tous les boutons étaient plutôt bien placés et je n’ai pas trop eu à me plaindre. Idem pour le menu de l’Alpha 9 que j’ai trouvé bien moins confus que lorsque j’avais testé l’Alpha 7R II.

D’ailleurs, cela me fait penser que l’Alpha 9 propose enfin un écran tactile. Ce dernier est précis et lumineux. En revanche, vous ne pourrez pas régler vous-même le niveau de luminosité et vous devrez faire confiance aux réglages automatiques de l’Alpha 9. Ce qui dommage sur cet écran, c’est que Sony n’a pas poussé le vice plus loin. Si l’écran peut servir à la mise au point pendant vos opérations avec le support du tactile, cela ne sera pas le cas avec les menus par exemple. Cela laisse une sensation de tactile à mi-chemin et c’est désagréable. À côté, j’ai trouvé intéressant le fait de désactiver le capteur de présence sur le viseur électronique quand l’écran n’était pas totalement plaqué sur l’Alpha 9. En effet, sur les Alpha 7, ce capteur était plutôt très sensible, ce qui fait désactivait l’écran dès lors qu’il captait quelque chose et quand vous utilisez l’écran en contre-plongée par exemple, on se retrouve souvent avec quelque chose sur ce capteur. On finit sur le viseur électronique qui est toujours précis, mais qui est plus grand que celui des Alpha 7

Connectiques

Côté connectiques, Sony propose avec son Alpha 9 du WiFi bien évidemment, mais aussi du Bluetooth. Et parce que l’Alpha 9 est un appareil à destination de la photo sportive, il y a également un port Ethernet pour transférer plus rapidement les grands flux de photos liés à la prise de clichés en rafale. Plus classique, vous avez une sortie casque, une entrée micro, une sortie Micro-HDMI et un port Micro-USB. Si on peut recharger l’appareil via le port Micro-USB, je ne comprends pas que Sony n’a pas encore opté pour de l’USB Type-C. Du coup, cela me fait penser à l’autonomie, je n’ai pas mesuré, mais une journée entière de photos avec quelques 200 photos, des rafales et quelques vidéos en 4K m’a donné 80 % de batterie restante en fin de journée ! Impressionnant ! L’autonomie est souvent un des points noirs des appareils photo hybrides. Eh bien sachez que Sony a trouvé la solution et ce n’est pas plus mal.

On finit avec les ports mémoires SDHC/SDXC. Il y en a deux, ce qui est bien, mais les deux ne sont au même niveau puisque le second port n’est que UHS-I (contre de l’UHD-II pour le premier port). Pourquoi ? Tout simplement pour supporter les Memory Stick de Sony ! Sérieusement, on est en 2017, qui utilise encore les cartes Memory Stick ? Après, je chipote parce que je n’en ai pas forcément besoin de toute cette vitesse, mais c’est une question de principe.

[nextpage title=”Performances et Photos”]

Des rafales

Pour ce qui est des performances, je ne suis pas un spécialiste de la photo sportive mais comme vous vous en doutez, le Sony Alpha 9 est une bête de course. Il démarre super vite et propose des rafales jusqu’à 20 images par seconde (jusqu’à 225 photos en RAW + JPEG ou 378 photos juste en JPEG). Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est qu’il n’y a plus « d’écran noir » entre chaque prise de vue (sur les réflex traditionnels, c’est dû à la montée de miroir). Du coup, on a aucune interruption entre les prises et très franchement, ça change vraiment le shooting. En revanche, et parce que l’Alpha 9 doit tout stocker temporairement dans sa mémoire tampon, il est nécessaire d’attendre quelques secondes après le shooting pour tout enregistrer sur les cartes mémoires. Aussi, juste après la séquence, il va vous falloir attendre un peu le temps que la mémoire tampon de l’Alpha 9 se vide.

AF

En terme de qualité, vous pouvez photographier en 12-Bit ou 14-Bit, choisir d’utiliser un obturateur mécanique ou électronique. L’autofocus est bien évidemment super rapide et surtout, la plage de fonctionnement de l’autofocus recouvre quasiment toute la surface de visée (93% pour être exact). Après, ce n’est pas non plus ce que j’ai utilisé le plus dans la mesure où je fais partie de la vieille école avec le bon vieux collimateur central. Petite note pour le petit joystick pour l’autofocus qui s’est avéré super pratique, c’est juste dommage que Sony n’ait pas jugé utile de faire comme Panasonic en utilisant directement l’écran tactile, cela aurait économisé un joystick dédié. Maintenant, en mode sport, il va falloir faire confiance à l’autofocus de l’Alpha 9, j’ai beau changer de collimateur assez rapidement, ce n’est pas assez pour le sport et l’Alpha 9 va bien plus vite. Dans mes premiers essais, je ne l’avais pas fait, j’étais un peu à côté en terme de mise au point.

Qualité

On finit avec la qualité même des photos. Je n’ai pas grand-chose à ajouter en soi puisqu’on est en présence d’un capteur plein format de 24 Mégapixels, ce qui est largement suffisant pour n’importe quelle photo en vrai. Il est de plus rétro-éclairé, ce qui le rend encore plus performant dans des conditions de faible luminosité. Je n’ai pas fait de mesures mais de ce que j’ai shooté avec, je peux vous le dire, je n’ai pas noté de problèmes jusqu’à 6400 ISO et on peut monter tranquille jusqu’à 12800 ISO voire 25600 ISO si besoin et les photos resteront exploitables. Et là, je parle de mes photos en JPEG. En RAW, on peut pousser jusqu’à 51200, j’en suis sûr.

Mais mieux que des mots, quelques clichés pris avec l’Alpha 9 :

Sony Alpha 9 - Photos de Test

Et quelques rafales, mais j’en ai un peu bavé avec les réglages, car ce n’est pas le type de photo que je pratique, donc ce n’est pas encore au point. Mais vous aurez une idée comme ça :

Sony Alpha 9 - Rafales

[nextpage title=”Galerie et Conclusion”]

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

Vous l'aurez compris, ce n’était pas un test technique mais plus une grosse prise en main de ce nouvel Alpha 9. S’il se destine avant tout aux photographes de sport, son côté couteau suisse lui permet d’être à l’aise dans toutes les situations. Evidemment, si vous faites du paysage seulement, vous regarderez sans doute ailleurs, avec des appareils plus en adéquation avec votre pratique de la photo mais si vous cherchez un appareil capable d’être à l’aise dans tous les domaines, l’Alpha 9 ne vous décevra pas.

D’un point de vue purement technique, le Sony Alpha 9 représente une avancée considérable dans le monde des hybrides puisqu’il est le premier à vraiment concurrencer les réflex dédiés. Le parc optique doit encore s’étoffer mais on est bien en présence d’un produit de rupture dans le monde de la photo. Reste le prix qui n’est pas grand public (plus de 5000 euros !) mais dans le domaine, il reste moins cher que la concurrence directe.

Note : 9  /  10
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *