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[Test] Splatoon 2 – Calmars flemmards [Switch]

Véritable vent de fraîcheur marine lors de sa sortie en 2015, Splatoon est resté un succès confidentiel à cause de la plateforme maudite sur laquelle il est sorti, la Wii U. Dans une volonté compréhensible de vouloir donner une vraie chance à cette ludothèque qui avait tout de même quelques excellents jeux, Nintendo a décidé de rempiler avec un Splatoon 2 sur la Switch, quelques mois seulement après la sortie de la machine hybride. Néanmoins, ne vous laissez pas berner. Aussi réussi que le jeu puisse être, l’aspect de suite de ce Splatoon 2 s’arrête bien au nom.

Petit rappel des faits pour ceux, nombreux, qui n’ont pas attrapé la vague d’il y a deux ans. Splatoon est un jeu de tir en arène à la troisième personne. Deux équipes de quatre joueurs armés jusqu’aux dents s’affrontent, mais attention, on ne tire pas à balles réelles. Les mitraillettes, les pistolets, les grenades, les fusils, les gatlings, les tourelles, les rouleaux, les seaux, les mines et j’en passe sont remplis d’encre. À la fin des trois minutes qui limitent une partie, le nombre de « frags » ne compte pas, seule la surface repeinte avec sa couleur a de l’importance. Évidemment, c’est toujours mieux d’empêcher ses adversaires de repeindre en s’en prenant directement à eux, d’autant qu’ils meurent dans une grosse explosion de peinture à l’avantage de celui qui a liquidé, mais ce n’est pas l’objectif principal.

Quand tant t’acculent, faut pas que tu seiches

Autre particularité, la propension qu’ont les inklings (les personnages que vous contrôlez) à se transformer à l’envi en calmar. Sous cette forme, il est possible de nager extrêmement vite dans l’encre, que ce soit au sol ou aux murs, et de recharger votre propre réserve. Cette solution de repli donne ainsi des joutes très rythmées, mélange entre le gunfight et le dog-tag, ou deux adversaires se tournent régulièrement autour avant que l’un ou l’autre ne finisse par prendre l’avantage. Ajoutez à ça des attaques spéciales, comparables aux « ultis » d’Overwatch, dont la jauge d’activation se remplit au fur et à mesure qu’un joueur repeint de la surface au sol.

Tout ça concerne les parties ordinaires, accessibles à tout un chacun. Il existe également un mode « match pro » qui se déverrouille après avoir pris quelques niveaux. Il propose des variantes de règles intéressantes, comme la protection de zones données pendant un certain temps, un mode « expédition risquée » dans lequel il faut accompagner un convoi jusqu’au bout du camp adverse et un mode « mission bazookarpe » dans lequel une équipe doit s’emparer d’un immense bazooka et le placer sur le piédestal situé dans le camp opposé en moins d’une minute.

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Seulement voilà, tout ce qu’on vient de décrire pourrait tout à fait décrire Splatoon premier du nom. À cela la raison est simple : Splatoon 2 est peu ou prou dans la continuité de Splatoon. Aucun changement critique au niveau du système de jeu n’est à noter, seulement quelques légères retouches au jeu original. Citons un contenu légèrement revu à la hausse, une nouvelle boutique d’améliorations temporaire, un système de personnalisation de l’équipement un peu plus poussé, quelques nouvelles armes, quelques nouvelles cartes, quelques légères modifications sur les règles des certains modes, ainsi qu’un arsenal de capacités spéciales entièrement revues. On parle donc d’ajouts qu’il n’aurait pas été choquant de trouver dans une grosse mise à jour du jeu de base ou même d’un DLC à petit prix.

Le vrai Splatoon 2 n’est pas encornet

En somme, hormis deux modes dont on va parler peu après, ces changements sont minces pour une suite. Difficile de ne pas avoir un sentiment de redite quand on se lance pour la première fois dans le jeu et qu’on repasse par les exactes mêmes étapes. On fait quelques parties, on monte au niveau 4 : on débloque les boutiques de vêtements. On fait d’autres parties, on monte au niveau 10 : on débloque les matchs pro. On passe de temps à autre sur le mode solo histoire de se faire la main sur les différentes armes. Bref, c’est Splatoon, l’original, de nouveau. Le jeu est désormais sur Switch, certes, avec tous les avantages que la plateforme apporte (mobilité, multijoueur local), certes aussi, mais on reste sur ce que le premier Splatoon nous avait déjà offert il y a deux ans.

Heureusement, le premier épisode avait déjà connu un très grand nombre d’ajouts de contenu très réguliers. Bénéficiant de cela, Splatoon 2 arrive donc avec un énorme avantage par rapport au premier. Il faut se souvenir qu’au début, Splatoon ne proposait que cinq arènes et un unique mode de jeu en match pro. À la fin de la campagne de mises à jour, pas moins de seize arènes et trois modes en matchs pros étaient présents. Splatoon 2 connaîtra le même destin que son prédécesseur, à la différence qu’il démarre avec huit arènes (dont six nouvelles) et les trois modes en match pro déjà disponibles.

Évidemment, dans cet océan de similitudes, il serait injuste de ne pas parler des deux nouveautés principales du jeu. Il y a tout d’abord le mode solo, entièrement refait bien qu’identique dans son principe. Il sera demandé au joueur de repousser l’armée octarienne (de vilains poulpes) dans une longue campagne composée de 32 niveaux inédits, mêlant plateforme, quelques puzzles et tirs croisés avec l’ennemi. La direction artistique, tant visuelle que sonore, est dans ce mode encore plus folle que dans tout le reste du jeu, où elle est déjà particulièrement loufoque. Et je ne vous parle même pas des boss qui vont du grille-pain géant au samouraï à monocycle.

On passe un vrai bon moment dans ces tableaux qui évoqueraient presque un Super Mario Galaxy dans leur construction à chaque fois basée sur une ou deux idées de game design déclinées dans de nombreuses variations. On y croise des mécaniques de jeu uniquement utilisées dans ce mode comme des rails sur lesquels il est possible de grinder, des matelas sur lesquels il est possible de rebondir, des langues de belle-mère qu’il est possible de dérouler, des balises sur lesquelles il est possible de se projeter grâce à de l’encre… Encore plus que pour le premier épisode, les level designers ont fait des merveilles dans ce qui reste une excellente mise en bouche du jeu avant de se lancer dans le grand bain des matchs en ligne.

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Enfin, il y a le mode Salmon Run. Il s’agit tout simplement d’un mode coopération dans lequel quatre joueurs devront remplir une mission d’importance : récolter des œufs de salmonoïdes. Derrière ce nom barbare se cache tout simplement une version monstrueuse d’un saumon. Ici, ils se déplacent sur la terre ferme, possèdent différentes formes, se battent avec des poêles à frire et veulent en découdre avec vous.

Les poulpes aux œufs d’or

L’équipe doit coopérer pour, d’une part, résister à trois vagues d’ennemis qui se déplacent lentement vers elle, mais aussi, d’autre part, récolter des œufs dorés que lâchent les boss vaincus. Ces derniers apparaissent ponctuellement et ne sont sensibles qu’à certains types d’attaques. Pour l’un, il faudra lancer une grenade bien sentie dans l’entrebâillement de ses réacteurs. Pour l’autre, il faudra l’immobiliser pour l’attaquer par l’arrière. Les types de boss sont assez nombreux et la coordination sera la clef pour les vaincre. Les œufs dorés sont de surcroît très gros. Lâchés trois par trois, un joueur ne peut en transporter qu’un à la fois et devra le ramener à un panier central avant de pouvoir en prendre un nouveau. Un quota d’œuf devra être ramassé à chaque vague sous peine de voir la mission s’arrêter prématurément. Sort qui attendra aussi une équipe entièrement décimée par les salmonoïdes d’ailleurs. Heureusement, un coéquipier peut relever un de ses camarades tombés au combat en l’aspergeant d’encre.

Des événements aléatoires peuvent également survenir durant un Salmon Run. Sans citer toutes les festivités qui peuvent survenir, notez simplement que le brouillard peut se lever, que la marée peut monter ou que les salmonoïdes peuvent entrer dans une rage incontrôlable. Chaque run réussi sera sanctionné de points qui feront monter le rang du joueur, ainsi que la difficulté de la mission suivante. Toutefois, ces points permettent également de remporter de nombreux lots, dont des pièces d’équipement, d’améliorations temporaires pour les matchs en ligne et même de rondelettes sommes d’argent.

Est-ce que ce mode saura justifier l’achat de Splatoon 2 sur la durée ? Impossible à dire avec aussi peu de pratique. Ce mode est entièrement nouveau et est plutôt élaboré, cependant, on peut douter des chances de réussite d’une équipe qui se formera en ligne, au débotté, sur les missions les plus ardues. Il y a fort à parier que l’intérêt de ce mode Salmon Run se trouvera plutôt dans les missions entre amis, avec la possibilité de s’organiser directement à la voix. Cette coordination renforcée sera plus que nécessaire dans les niveaux de difficulté les plus élevés de ce mode coopération dont il est encore difficile de jauger le potentiel.

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Notre avis

À l’instar d’un Mario Kart 8 Deluxe, Nintendo n’est vraiment pas doué pour récompenser ses fans de la première heure. Splatoon 2 est simplement ce qu’aurait été le premier opus sur une plateforme à succès, après plusieurs années de mises à jour ou un DLC d’envergure. Évidemment, le jeu est bon. Évidemment, la recette a été éprouvée. Toutefois, comment ne pas être un peu amer quand, après avoir dépensé une première fois pour essuyer les plâtres, on se retrouve à devoir payer une seconde fois uniquement pour avoir le droit de faire à nouveau partie de la fête ? À tous ceux-là, je vous laisse avec votre cas de conscience. Vous savez à quoi vous aurez droit, au tarif qui vous sera réclamé. Pour tous les autres, ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de goûter aux joies des joutes encrées, vous êtes certainement les plus chanceux car le choix est bien plus aisé. Aussi, je ne peux que vous inciter à vous y mettre, car Splatoon 2 n’en reste pas moins un très bon jeu de tir convivial, compétitif et coloré.

Splatoon 2 sortira le 21 juillet prochain sur Nintendo Switch pour un prix conseillé d'environ 50 euros.
Note : 8  /  10
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