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La Maison-Blanche met son veto au rachat de Qualcomm par Broadcom

L’administration Trump brandit la sécurité nationale des États-Unis pour mettre un stop à la méga fusion entre l’entreprise singapourienne et le fleuron américain de la technologie mobile.

Qualcomm se faisait désirer depuis de long mois : ostensiblement courtisée par Broadcom, le géant américain des puces électronique n’a jamais fait preuve d’une folle envie de se faire racheter, du moins de se brader. Aux dernières nouvelles, Broadcom posait 142 milliards de dollars (environ 115 milliards d’euros) sur la table, dettes incluses, et pas un centime de plus.

L’assemblée générale des actionnaires de Qualcomm devait se prononcer dans les prochains jours. Maline, l’entreprise singapourienne tentait d’y faire élire des administrateurs susceptibles de la soutenir. Las, avant même la conclusion d’un accord entre les deux entreprises, Donald Trump vient de briser le rêve américain de Broadcom. C’est non. Raison invoquée : La sacro-sainte sécurité nationale.

America First

Basé sur l’avis du Comité américain sur les investissements étrangers (CFIUS), le décret présidentiel publié ce lundi 12 mars estime qu’en cas de rachat, des « preuves crédibles » démontrent que Broadcom « pourrait prendre des mesures qui menaceraient la sécurité nationale des États-Unis ». Qualcomm travaille notamment avec la Défense et les services secrets US.

En outre, toutes les personnes proposées par Broadcom pour intégrer le conseil d’administration de Qualcomm sont disqualifiées d’office pour se présenter aux élections en tant qu’administrateurs.

Ce veto est en adéquation avec la politique protectionniste de l’administration américaine. En septembre dernier déjà, toujours sur recommandations du CFIUS, Trump s’était opposé au rachat de Lattice, une société américaine de semi-conducteur, par une entreprise étatique chinoise soutenue par un fonds d’investissement US.

Une redomiciliation en question

Broadcom se dit « en profond désaccord avec l’idée que [l’]acquisition proposée de Qualcomm soulève la moindre inquiétude en matière de sécurité nationale ». Cet argument n’a pas lieu d’être, puisque l’entreprise prévoit de déménager son siège social de Singapour aux États-Unis d’ici le 3 avril. Un déménagement fait précipitamment pour le CFIUS, mais pourtant acté lors d’une entrevue entre Donald Trump et Hock Tan, le PDG du groupe, en novembre dernier.

« Les préoccupations de sécurité nationale des États-Unis ne sont pas un risque de rejet puisque Broadcom n’a jamais eu l’intention d’acquérir Qualcomm avant de finaliser la redomiciliation », assure l’entreprise.

Contrer la Chine

Le Comité américain sur les investissements étrangers craint qu’avec une telle fusion, Qualcomm, détenteur de nombreux brevets, abandonne ses investissements dans la 5G au profit de la Chine. Huawei, soupçonné d’espionnage par l’administration américaine au profit du gouvernement chinois, aurait ainsi le champ libre pour devenir le leader du secteur.

La firme américaine est assise sur une montagne de brevets qui lui rapporte des milliards de dollars. Pour exemple, depuis 2007 et l’arrivée de l’iPhone, Apple s’est acquitté de 28 milliards de dollars de redevance pour ses technologies 3G et 4G.

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1 commentaire
  1. Quand il s’agit de racheter une entreprise étrangèr,e il s’indignerais d’un refus pareil. Par contre dans l’autre sens on doit pas s’indigné… USA où nombril du monde

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