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Le Ministère de l’Education décide de suspendre les sorties scolaires chez Apple et Microsoft

En avril dernier, un reportage diffusé sur France 2 suscitait, assez logiquement, une vive polémique. On y voyait une classe de jeunes écoliers se rendre dans un magasin Apple pour une sortie scolaire. Officiellement, le but était « de suivre une initiation au codage informatique ». Une visée pédagogique plus que commerciale. Vraiment ? Beaucoup en doutaient.

Capture du reportage de France 2

Publicité déguisée

À la fin de cette « sortie scolaire », un vendeur remettait alors un t-shirt et une clé USB à l’effigie d’Apple aux enfants, certains des employés confiant par ailleurs que cela faisait « une super pub » à la marque. Pour Paul Devin, inspecteur de l’Éducation nationale et secrétaire général du SNPI-FSU, cela va bien à l’encontre du principe de neutralité : « Un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ne peut pas faire de la promotion pour un objet commercial. Il n’y a pas besoin d’Apple pour enseigner. » Le Ministère de l’Éducation a ainsi promis « d’examiner » ces fameuses sorties. Et après étude, il a été conclu qu’il fallait mettre en « stand-by » ces initiations.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a donc opté pour plus de fermeté puisque son cabinet a annoncé avoir mandaté les directions académiques du numérique « pour regarder, sortie par sortie, ce qui s’y passe, et faire la part entre l’intérêt pédagogique des activités proposées et la pression commerciale à laquelle les enfants peuvent être exposés. »

Le 7 mai dernier, un des porte-paroles de l’Éducation nationale expliquait à nos confrères de Marianne : « On ne peut pas parler de suspension à tout jamais. Il n’y a pas d’interdit à amener les enfants dans des ateliers de programmation, de robotique ou sur l’intelligence artificielle, dès lors qu’ils ne sont pas soumis au monopole d’une marque. »

Flickr Matt Buchanan

Quelle solution annexe pour les professeurs ?

Mais Apple, qui se défend d’apporter « un complément à l’enseignement que les élèves reçoivent à l’école », n’est pas le seul dans ce cas. Son concurrent de toujours, Microsoft, a lui aussi tenté de voguer sur ces sorties scolaires (plus ou moins ?) pédagogiques. Depuis 2012, la firme créée par Bill Gates met à disposition des professeurs « une classe immersive » à savoir « un espace ouvert qui accueille les élèves de tout niveau pour une expérimentation en différents ateliers et une production de travaux » comme cela est marqué sur le portail internet de l’Académie de Paris.

Reste que les professeurs, souvent intéressés par de nouvelles propositions et sorties scolaires intéressantes pour les élèves, aimeraient avoir des alternatives. L’informatique est un domaine prédominant dans la société actuelle, il peut être dommageable de couper les relations avec ces géants du marché. S’il est nécessaire de protéger les écoles et les enfants des propositions « pédago-commerciales », dans tous les secteurs, encore faut-il trouver des solutions alternatives.

C’est désormais ce à quoi doit s’atteler le Ministère de l’Éducation qui masque un problème pour en dénicher un autre. Apple et Microsoft n’ont, de leur côté, pas souhaité communiquer sur le sujet.

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17 commentaires
  1. Çà ne suffirait pas.
    Il est plus que prouvé que le changement est difficile, et qu’une personne ayant commencé a coder sur un mac a de forte chance de continuer sur un mac, tandis qu’une personne ayant commencé sur windows a de forte chance de continuer sur windows…

  2. Çà ne suffirait pas.
    Il est plus que prouvé que le changement est difficile, et qu’une personne ayant commencé a coder sur un mac a de forte chance de continuer sur un mac, tandis qu’une personne ayant commencé sur windows a de forte chance de continuer sur windows…

  3. Mouais.. Je ne suis pas spécialement pro Apple mais perso quand étant gamin je suis allé visiter l’usine Pasquier et que je suis ressorti avec un pitch je n’ai pas forcément vécu ça comme de la propagande 🙂

  4. dans un apple store on y voit pas vraiment de l’informatique, juste la marque … pas de développeurs dans une boutique…
    Il y a de meilleurs options, il suffit de réfléchir quelques secondes, il y a des entreprises qui sont déclarées comme éditrices de logiciels, c’est là qu’il faut aller.

  5. dans un apple store on y voit pas vraiment de l’informatique, juste la marque … pas de développeurs dans une boutique…
    Il y a de meilleurs options, il suffit de réfléchir quelques secondes, il y a des entreprises qui sont déclarées comme éditrices de logiciels, c’est là qu’il faut aller.

  6. nan mais sérieux, pour une sortie pédagogique sur les métiers de l’informatique, il faut pas vraiment être une lumière pour aller dans un apple store …

  7. nan mais sérieux, pour une sortie pédagogique sur les métiers de l’informatique, il faut pas vraiment être une lumière pour aller dans un apple store …

  8. Apple édite des logiciels aussi, et les Apple Store ne sont pas que des magasins, justement Apple déploie un programme d’apprentissage du code à l’école : https://www.apple.com/fr/education/teaching-code/  (ce dont parle l’article donc)

    C’est très bien que l’état se penche sur la question. Je ne trouve pas ça normal aussi que les enfants soient aussi formatés, tout comme je trouvais encore plus anormal d’avoir fait toute ma scolarité (sauf en école d’ingé) uniquement sur OS Microsoft (même pas mentionné qu’autre chose existait).
    Dans l’idéal, il faudrait apprendre en utilisant le maximum de solutions open source. En l’occurrence Swift est open source mais pas les Mac/iPad, il pourrait être intéressant de continuer le travail sur Ubuntu, mais j’imagine la galère des enseignants qui ne sont pas calés dans le domaine.

    Après il existe des petites entreprises qui font aussi des apprentissages de code pour les primaires.

  9. Apple édite des logiciels aussi, et les Apple Store ne sont pas que des magasins, justement Apple déploie un programme d’apprentissage du code à l’école : https://www.apple.com/fr/education/teaching-code/  (ce dont parle l’article donc)

    C’est très bien que l’état se penche sur la question. Je ne trouve pas ça normal aussi que les enfants soient aussi formatés, tout comme je trouvais encore plus anormal d’avoir fait toute ma scolarité (sauf en école d’ingé) uniquement sur OS Microsoft (même pas mentionné qu’autre chose existait).
    Dans l’idéal, il faudrait apprendre en utilisant le maximum de solutions open source. En l’occurrence Swift est open source mais pas les Mac/iPad, il pourrait être intéressant de continuer le travail sur Ubuntu, mais j’imagine la galère des enseignants qui ne sont pas calés dans le domaine.

    Après il existe des petites entreprises qui font aussi des apprentissages de code pour les primaires.

  10. Ce serait déjà ça, interdire les goodies ça me parait primordial.

    Oui difficulté de changer de plateforme c’est vrai, c’est toujours comme ça dans le code. Dans mon domaine (électronique) dans les années 90 Motorola fournissait gratuitement aux écoles des starter kit et les soft pour coder sur leurs microcontrôleurs, du coup en sortie d’école on choisissait prioritairement leurs micro. A part solution d’apprentissage clé en main full open source, je ne vois pas trop comment faire autrement. En primaire il y a moyen de le faire je pense, à niveau plus élevé c’est pas toujours possible, et dans ce cas pourquoi pas montrer un certain nombre de plateformes/marques différentes.

  11. Ce serait déjà ça, interdire les goodies ça me parait primordial.

    Oui difficulté de changer de plateforme c’est vrai, c’est toujours comme ça dans le code. Dans mon domaine (électronique) dans les années 90 Motorola fournissait gratuitement aux écoles des starter kit et les soft pour coder sur leurs microcontrôleurs, du coup en sortie d’école on choisissait prioritairement leurs micro. A part solution d’apprentissage clé en main full open source, je ne vois pas trop comment faire autrement. En primaire il y a moyen de le faire je pense, à niveau plus élevé c’est pas toujours possible, et dans ce cas pourquoi pas montrer un certain nombre de plateformes/marques différentes.

  12. "(…) à nos confrères de Marianne"
    Euh… Je savais pas qu’il y avait des Blogger chez Marianne :#

  13. "(…) à nos confrères de Marianne"
    Euh… Je savais pas qu’il y avait des Blogger chez Marianne :#

  14. Bein tu donne toi même la solution du coup. Montrer plusieurs plateformes/marques différentes. Imposer qu’une démonstration d’une plateforme/marque soit suivie, dans la même année scolaire, par une démonstration d’une plateforme/marque concurrente.

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