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Huawei et la Chine veulent ajouter un interrupteur à Internet

Et si les adresses Internet n’étaient plus astreintes à leur localisation physique ? Et si elles pouvaient être bloquées au bon vouloir d’un gouvernement ? Telles sont les propositions du nouveau standard pour les communications Internet, “New IP”, apportées par Huawei et le gouvernement chinois.

Crédits : skylarvision / Pixabay.

La Chine veut-elle entraîner l’Internet vers un nouveau changement de paradigme ? Depuis les années 1970-1980, les communications par Internet fonctionne sur la base d’une suite de protocoles appelée TCP/IP. Chaque ordinateur, chaque objet et chaque site Internet existe sur la Toile sous la forme d’une adresse IP (pour “Internet Protocol”) – masquée sous un nom de domaine, dans le cas des sites web. Chaque entité numérique connectée est ainsi soumise à la même identification de base. En 2020, l’Internet est très différent et inclus des entités de moins en moins tangibles, qu’il devient de définir par une simple adresse IP. Pour y remédier, l’Union internationale des télécommunications (UIT), agence de l’Organisation des nations unies, est à la recherche d’une nouvelle définition du réseau Internet mondial d’ici 2030. Mandaté par le gouvernement chinois, l’opérateur et constructeur, Huawei, aurait répondu à l’appel avec une proposition de modifications des sacro-saints protocoles Internet : le New IP.

Avec son New IP, Huawei voudrait se débarrasser d’un réseau Internet “trop fragmenté” et “trop lent”, vis-à-vis de nouvelles technologies qui requièrent des communications plus dynamiques. Parmi ces nouvelles technologies, Huawei aurait cité les objets connectés ou encore l’hologramme. Pour les premiers, Huawei pense parvenir à les attacher à un seul et même réseau interne, sous la forme d’une seule adresse New IP, afin de mieux les coordonner. Quant à l’hologramme, selon la firme chinoise, il ne peut pas être astreint à une seule adresse géographique spécifique et doit donc pouvoir, pour exploiter pleinement son potentiel, se reposer sur une adresse New IP “variable”. Ce nouveau protocole donnerait donc la possibilité à certaines entités d’exister indépendamment du reste du réseau Internet conventionnel. Cette vision des choses ne plaît pas nécessairement à tout le monde. Certains, comme Alissa Cooper, membre de l’Internet Engineering Task Force, interrogée par l’Australian Computer Society, soulignent que cela va à l’encontre de l’unicité et l’égalité fondatrices d’Internet.

Un interrupteur pour mieux contrôler ?

Pour octroyer au protocole New IP plus de dynamisme, Huawei imagine pouvoir y inclure des interrupteurs pour bloquer ou ouvrir l’accès à certaines adresses. Cet aspect pourrait sous-entendre que certaines entités dirigeantes, comme des gouvernements, auraient le pouvoir de censurer certaines communications et donc certains individus. L’Internet ne serait plus régulé de l’extérieur mais directement de l’intérieur, pour les pays et industriels qui adopteraient le New IP. Selon EnGadget, cela pourrait aussi ouvrir la voie vers un système d’autorisation d’accès vers certaines adresses. Pour l’instant, le standard New IP reste une proposition et sera étudié par l’UIT l’an prochain avant d’être débattu, voire adopté.

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