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Titan : la NASA identifie une molécule n’existant qu’en laboratoire sur Terre

Le cyclopropénylidène, ou C3H2, ne se trouve dans aucune atmosphère connue et, sur Terre, n’existe qu’en conditions de laboratoire. Mais aujourd’hui, des scientifiques de la NASA affirment l’avoir détecté dans l’atmosphère de Titan, l’une des lunes de Saturne.

Crédits : NASA.

Avec ses nuages et ses rivières de méthane ainsi que son immense océan d’eau salée, Titan, l’un des satellites naturels de la planète Saturne, pourrait encore regorger d’autres bizarreries chimiques. Les scientifiques de l’Agence aérospatiale américaine (NASA) soupçonnaient déjà l’an dernier que l’atmosphère de Titan pourrait présenter des molécules biochimiques encore non-identifiées. Ils viennent aujourd’hui d’en détecter une : le cyclopropénylidène, C3H2. Comme ils expliquent dans leur étude correspondante publiée dans la revue The Astronomical Journal, ils l’ont identifié en scannant le spectre lumineux de l’atmosphère de Titan à l’aide du télescope ALMA (pour Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) – celui-là même qui avait permis la découverte de phosphine sur Vénus récemment – et en comparant les signatures physicochimiques avec des données compilées dans les archives de la NASA.

Comme son nom l’indique, le cyclopropénylidène est une molécule cyclique, à la manière des bases nucléotidiques qui composent l’ADN. Cette espèce chimique serait néanmoins très réactive et n’a été, jusqu’ici, détectée dans aucune autre atmosphère de notre système solaire ou d’ailleurs. Elle est tellement instable que, sur Terre, elle n’existe que dans des conditions de laboratoire. Autrement, elle a tendance à toujours s’associer à d’autres éléments chimiques pour former d’autres molécules. Selon Science Alert, le C3H2 resterait néanmoins stable dans le vide intersidéral, où la température est si froide que les interactions chimiques sont presque impossibles. La présence du cyclopropénylidène dans l’atmosphère de Titan, quatre fois plus dense que celle de la Terre, est donc véritablement inédite. Mais pour un satellite où le cycle de l’eau est remplacée par celui du méthane (CH4), elle ne semble pas si incongrue. “Nous pensons Titan comme un laboratoire vivant où se produiraient des cycles chimiques dont seule une ancienne version de notre Terre était capable”, a souligné l’astrobiologiste de la NASA, Melissa Trainer, dans un communiqué relayé par Science Alert.

En quête d’habitabilité

Les scientifiques américains se réjouissent donc d’en savoir déjà davantage sur les particularités atmosphériques de Titan : en 2027, la NASA lancera la sonde Dragonfly (libellule en français), qui explorera l’environnement du satellite en profondeur. “Nous tentons de savoir si Titan est habitable, a indiqué Rosaly Lopes, une géologue du Laboratoire de propulsion spatial de la NASA. Nous voulons donc connaître les composés chimiques que comporte son atmosphère mais aussi sa surface. Nous souhaitons aussi savoir quelles molécules se retrouvent dans son océan, où pourraient se trouver les conditions d’habitabilité.”

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