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Les secrets des éruptions de glace d’Europe, lune de Jupiter, dévoilés

De l’océan de glace qui recouvre Europe jaillissent des “plumes.” Aujourd’hui, les chercheurs savent comment celles-ci se forment.

Vue d’artiste d’une “éruption de glace” à la surface d’Europe, l’un des satellites naturels de Jupiter, en arrière-plan (Crédits : Justice Blaine Wainwright / Stanford University).

Avec plus de 3 000 kilomètres de diamètre, Europe est parmi les plus grandes lunes des 79 satellites naturels connus de Jupiter, la plus massive planète de notre système solaire. Les astronomes, notamment grâce à l’ancienne sonde spatiale de la NASA, Galileo, la savent être recouverte d’une épaisse couche de glace. Des chercheurs américains de l’université de Stanford affirment aujourd’hui qu’elle n’est pas inerte : elle serait ponctuée d’éruptions de glace salée, à la manière d’un cryovolcan. Ils publient aujourd’hui une étude détaillée dans la revue Geophysical Research Letters sur leur fonctionnement.

Les chercheurs ont esquissé un modèle physico-chimique permettant d’expliquer l’existence de ces éruptions, capables de former des “plumes” de glace de plusieurs kilomètres de haut. Ils ont retracé le scénario aboutissant à une telle éruption, en partant de l’hypothèse que la chute d’une météorite à la surface d’Europe pourrait modifier la température de sa calotte glaciaire. Le cratère Manannán de 29 kilomètres de diamètre en serait par exemple le témoin. Selon les astrophysiciens, le refroidissement du cratère tout juste formé après l’impact aurait généré des poches d’eau salée, piégées dans la glace – et non, sous la croûte géologique d’Europe, comme certains scientifiques le pensaient. Ces poches, une fois exposées à une température glaciale, seraient soumis à une énorme pression conduisant à une éruption cryovolcanique.

Pour trouver des traces de vie, les scientifiques devront creuser davantage

“Comprendre comment ces plumes de glace se forment est d’une importance capitale pour savoir si de futurs sondes envoyées sur Europe pourront y détecter ou non des traces de vie extraterrestre” souligne surtout l’un des chercheurs, Gregor Steinbrügge, dans un communiqué de Stanford. En effet, depuis plusieurs années, la présence confirmée de sel dans l’océan de glace porte les chercheurs à croire que la lune de Jupiter pourrait peut-être abriter une forme de vie. Cependant, selon eux, pour qu’elle subsiste, il faudrait qu’elle soit à l’abri des températures glaciales à sa surface, et qu’elle reste au chaud au niveau de sa croûte sous-jacente. Avec cette nouvelle étude, les chercheurs savent désormais que les plumes de glace jaillissent directement depuis la surface d’Europe et non depuis sa croûte. Elles n’ont donc pas de grandes chances de comporter d’éventuelles traces de vie extraterrestre. Il reste quand même un espoir : dans quelques années, l’Agence aérospatiale américaine (NASA) lancera la sonde Europa Clipper dont la mission est d’examiner les conditions environnementales d’Europe de plus près.

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