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Les caméras de surveillance pourront mesurer le port du masque dans les transports en commun

Les caméras de surveillance installées dans les transports en commun pourront servir à mesurer le taux du port de masque dans ces lieux où il est normalement obligatoire de l’avoir sur le visage. Mais cette surveillance à visée statistique suscite des inquiétudes.

Crédit : iqbal nuril anwar, Pixabay
Crédit : iqbal nuril anwar, Pixabay

Le décret 2021-269 paru cette semaine au Journal officiel autorise l’exploitation des systèmes de vidéoprotection pour l’évaluation statistique du port du masque de protection « dans les véhicules ou les espaces accessibles au public et affectés au transport public de voyageurs ». Autrement dit, sur les quais des gares, dans les bus ou encore dans les rames de métro. Le décret stipule que l’application de cette mesure durera une année.

La CNIL à la manœuvre

On l’a compris, il s’agit pour les autorités de calculer plus finement le taux du port du masque dans les transports en commun, ce qui leur permettra d’adapter les messages de prévention dans ces lieux publics. Le décret précise que les données collectées par le biais des caméras de surveillance ne peuvent être ni stockées ni transmises à des tiers, et que les images doivent être « instantanément transformées en données anonymes ».

Mais ces précisions ne font rien pour calmer les craintes des défenseurs des libertés, mises à mal depuis le début de la crise sanitaire, pour qui cette mesure pourrait servir à identifier des individus pour leur infliger des amendes, par exemple. Le malaise est d’ailleurs palpable au sein même du gouvernement : Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, a posté et supprimé dans la foulée un tweet se félicitant des « caméras intelligentes [qui] peuvent désormais être installées dans les transports en commun ».

Or, le décret ne fait pas mention de l’installation de nouvelles caméras « intelligentes », simplement d’utiliser les réseaux existants. Dans son avis rendu ce vendredi, la CNIL rappelle qu’elle avait demandé en juin dernier à ce que tous les dispositifs du type soient interrompus, « faute d’un encadrement légal suffisant ». Cet encadrement, c’est le décret. La Commission informatique et Libertés explique que les caméras ne doivent pas servir à poursuivre des infractions.

Surtout, la CNIL estime essentiel qu’une durée maximale d’un an soit prévue par les textes et qu’en tout état de cause, ces dispositifs ne pourront être utilisés que tant qu’une loi ou un décret imposera le port du masque pour combattre l’épidémie.

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12 commentaires
  1. Et la prochaine étape quelle est-elle ?
    On tend de plus en plus vers 1984 de G.O.
    Quand j’entends les gens vouloir des caméras partout pour ceci, pour cela, cela me fait flipper.

    C’est liberticide, c’est très inquiétant pour le futur.

  2. La majorité des gens n’en veulent pas. C’est pas parce qu’une c******e est écrite par un journaliste-escorte dans un journal de milliardaire que c’est un fait.

  3. “On tend de plus en plus vers 1984 de G.O.”

    A vrai dire, si on tient à comparer à 1984, ce serait prie. Dans 1984, les prolétaires, c’est à dire la majorité de la population, celle qui n’est pas membre du parti unique, n’est absolument pas surveillé.

  4. Ce qui tend vraiment vers 1984 c’est que la majorité des gens qui citent 1984 ne l’ont pas lu ^^
    Et , comme vous dites , il y a tellement de caméras partout pour de mauvaises raisons que celles ci ne sont pas les premières pour lesquelles il faudrait se plaindre …

  5. “La majorité n’en veulent pas”

    Je n’en suis pas si sûr, tu vas avoir toutes assoc ou groupes luttant contre le racisme qui vont se mêler à ce débat.
    Attention je ne dis pas qu’il ne faut pas lutter contre, ne pas interpréter, mais il faut savoir raison gardée.

  6. Bien-sûr dans l’exagération, il ne faut pas tout prendre au 1 er degré mais on y tend, on verra quand le passeport + les caméras seront en fonction.

  7. Liberticide ? vous confondez avec le caractère confidentiel de vos allées et venues, du moins en ville. Aucun système ne vous interdit d’aller où vous voulez, du moment que la loi vous le permet, évidemment.

  8. Sauf que le système permet de savoir TOUT ce que vous faites, où vous allez, avec qui et si vous respectez bien le marquage gouvernemental par le port du masque

  9. Justement, on n’y tend pas. Nous (le peuple) sommes bien plus surveillés que dans 1984.
    Je pointais juste cette tendance de comparer la surveillance d’un peuple à 1984, alors que la seule crainte que le peuple peut avoir dans le roman, c’est les éventuels bombardements, et absolument pas la surveillance du régime qui ne s’applique pas à eux.

  10. Toujours ce bon vieux réflexe pavlovien de citer 1984 dès qu’on évoque une caméra sur le domaine public.
    Dans la réalité, le matériel et les logiciels de traitement du service public sont bas de gamme et il faut l’autorisation d’un juge pour exploiter ces vidéos dans le cas d’un vol ou agression par exemple.

    L’URSS c’est du passé, si vous voulez actualiser votre référentiel d’un potentiel futur régime totalitaire, lisez plutôt 2084.

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