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Cinéma : Ces soldats passés à la postérité grâce au cinéma

Le film de guerre est un genre majeur du cinéma, l’accompagnant quasiment depuis ses débuts. Et si les progrès de ce dernier nous ont permis de retranscrire de mieux en mieux l’horreur des combats, la focalisation sur un personnage permet au public de mieux se projeter dans un conflit.

C’est ainsi que les producteurs et réalisateurs se sont intéressés à la véritable histoire de certains soldats et généraux pour fonder la structure de leur film.

L’histoire ancienne est ainsi devenue un incroyable réservoir de héros, alimentant quasiment chaque année les salles de biopic plus ou moins inspirées. De grandes figures comme Alexandre, Gengis Kahn, Spartacus, Jeanne d’Arc ou William Wallace (avec Braveheart) ont marqué le grand public dans les salles obscures et à la télévision.

Les conflits plus modernes ont eu aussi droit à ce traitement, mais la glorification d’un soldat en particulier est devenue plus difficile, car elle sous-entend une forme d’approbation à la politique du pays engagé.

Cependant, des films basés sur l’action de soldats moins connus du grand public ont mis en lumière des faits d’armes héroïques retranscrits dans des œuvres qui valent le détour. À l’occasion de la sortie de Horse Soldiers au cinéma, nous vous proposons d’en (re)découvrir quelques-uns.

[nextpage title=”D’après une histoire vraie”]

Lawrence d’Arabie

Il existe des histoires si extraordinaires qu’il faut les voir pour les croire. C’est probablement la pensée qui a animé David Lean lors de la réalisation de Lawrence d’Arabie, sorti en 1962. Considéré comme un chef-d’oeuvre du cinéma, ce film iconique a remporté sept oscars, dont celui du meilleur film. Il a également permis à Peter O’Toole (et Omar Sharif) d’être élevé au rang de légendes du cinéma.

Le véritable Thomas Edward Lawrence

Le film est certes romancé, mais il retrace avec brio la vie de l’officier Thomas Edward Lawrence. Cet officier britannique a réussi à fédérer les tribus arabes du chérif Faycal ibn Hussein afin qu’elle se révolte contre l’armée turque de l’Empire ottoman. Un plan incroyablement ambitieux duquel va découler la fondation d’une nation arabe indépendante. Une épopée inoubliable, dont l’intérêt reste intact, ne serait-ce que pour constater comment la politique occidentale a façonné le monde au-delà de ses propres frontières.

Stalingrad

Stalingrad est un des grands films de guerre du début des années 2000. Réalisé par Jean-Jacques Annaud (Le Nom de la Rose, La Guerre du feu, L’Ours…), le film retrace la boucherie que fut la bataille de Stalingrad, où périrent environ 1,5 million de soldats.

On y suit l’affrontement entre Vassili Zaïtsev, un jeune tireur d’élite soviétique promu héros du peuple face au major König, un tireur d’élite allemand chevronné. Jude Law et Ed Harris composent un duo réaliste et complémentaire, au cœur d’une méticuleuse reconstitution d’un conflit aux proportions dantesques.

On peut certes critiquer l’emploi de la langue anglaise ou une histoire d’amour un peu superficielle, mais la mise en scène l’emporte sur le reste. On vous conseille de coupler ce visionnage avec le très bon “Stalingrad” de Joseph Vilsmaier (1992) pour comprendre pourquoi cette bataille a changé la face du monde.

[nextpage title=”Des personnalités hautes en couleur”]

American Sniper

Tiré de l’autobiographie homonyme du tireur d’élite américain Chris Kyle, American Sniper figure parmi les films majeurs de 2014. Ce long-métrage retrace la carrière militaire d’un tireur d’élite lors de la deuxième guerre d’Irak. Surnommé « La Légende » par ses coéquipiers ou « Le Diable de Ramadi » par les insurgés, il est devenu le sniper américain faisant le plus de victimes, avec 160 décès confirmés.

Le film d’Eastwood, qu’une partie du public a perçu comme une propagande aux accents réactionnaires, nous plonge au cœur de la guerre pendant plus de deux heures grâce à une mise en scène impressionnante, qui ne devrait pas créer des vocations. Si le conflit est vu par les yeux d’un patriote (le meilleur rôle de Bradley Cooper), le réalisateur interroge sur l’impact psychologique qu’un tel record peut avoir sur un homme, aussi entraîné qu’il soit.

Chris Kyle, lors d’une séance de dédicace. Crédits / Cpl. Damien Gutierrez

Les opinions discutables du véritable Chris Kyle n’apparaissent pas vraiment dans le film, qui se focalise plutôt sur les mécanismes qui l’ont déterminé à faire cela. Il dresse alors le portrait d’une Amérique post 11 septembre, en proie à un stress post-traumatique à l’échelle nationale.

Black Hawk Down

L’intervention américaine de 1993 en Somalie ne serait pas aussi connue sans le film de Ridley Scott, sorti en 2001. Le long-métrage retrace la première bataille de Mogadiscio, qui fut particulièrement traumatisante pour l’opinion américaine, qui découvrira les cadavres de plusieurs soldats US traînés dans les rues de la capitale à la télévision.

Venu prêter main-forte à l’ONU qui fournissait de l’aide humanitaire sur place et capturer un seigneur de guerre somalien, un détachement de rangers et de Delta est attaqué par les factions du général Farrah Aidid (qui vient de faire chuter le président de la Somalie). Cette opération qui devait durer 30 minutes tourne mal lorsque deux hélicoptères de type Black Hawk sont abattus, et que les unités américaines décident d’aller secourir les pilotes. La ville est barricadée et se transforme en souricière pour les soldats.

Matt Eversmann, ici à droite. / Crédits : Wikimedia Commons

Ridley Scott arrive à retranscrire la tension montante d’une mission qui tourne mal, et nous plonge dans la violence des combats de rue. On aurait aimé avoir plus d’informations sur la terrible situation de la Somalie à cette époque, mais le réalisateur livre avant tout une bombe de mise en scène. On y suit le périple du sergent-chef Matt Eversmann, qui a par la suite témoigné à de nombreuses reprises sur son expérience vécu là-bas. Marquant.

Tu ne tueras point

Bien qu’on ait des choses à en redire, il faut bien admettre que le visionnage de Tu ne tueras point laisse un souvenir persistant dans la rétine. Retraçant la vie de Desmond Doss, le film de Mel Gibson dresse le portrait d’un objecteur de conscience ayant reçu la médaille d’honneur pour avoir sauvé à lui tout seul 75 personnes lors de la bataille d’Okinawa.

Se décrivant lui-même comme un fervent religieux (adventiste du septième jour), ce dernier a sans cesse refusé de prendre les armes pour tuer, se confrontant même à l’administration militaire. Il a néanmoins réussi à participer à l’effort de guerre en devenant infirmier, un poste à risque sur le champ de bataille, car ces derniers étaient particulièrement visés.

Desmond Doss, à droite / Courtesy of the Desmond Doss Council

On peut pester contre un personnage principal parfois présenté comme un simplet ou un sous-texte religieux manichéen, mais les scènes de batailles sont les plus réalistes que l’on ait vus depuis Il faut sauver le soldat Ryan. En évitant de se reposer complètement sur des effets spéciaux numériques, les équipes du studio ont réussi à proposer un véritable choc visuel, qui cristallise la violence des combats du Pacifique.

Horse Soldiers

Horse Soldiers est prévu pour le 31 janvier prochain, mais on peut déjà dire que son histoire est pour le moins originale. Inspiré du livre éponyme de Doug Stanton, le film retrace le récit véritable du capitaine Mitch Nelson et de ses onze collègues, envoyés en mission secrète en Afghanistan après les attaques du 11 septembre 2001.

Leur objectif : aider les chefs de guerre locaux, notamment Abdul Rashid Dostan, à combattre les talibans dans les montagnes. Conscient du dénivelé particulièrement extrême du paysage afghan, ils vont mener leur opération à cheval.

Une stratégie audacieuse, qu’on devrait découvrir dans ce film porté par un casting solide, composé de Chris Hemsworth (Thor Ragnarok, Au coeur de l’Océan etc…), Michael Shannon (Take Shelter, Nocturnal Animals…) ou encore Michael Pena (End of Watch, Fury…). Si la mise en scène à l’air au point, on espère aussi en apprendre plus sur les relations entre les différentes tribus afghanes, loin d’être toutes acquises aux actions des talibans.

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