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Du flop au top : Naoki Yoshida revient sur la renaissance de Final Fantasy XIV

Annoncée depuis quelques mois déjà, la nouvelle extension de Final Fantasy XIV : Shadowbringers rétablira l’équilibre entre le bien et le mal dans la région d’Eorzea. Avec une sortie prévue demain, on s’intéresse à la success-story du MMORPG emblématique de la licence, depuis son lancement chaotique jusqu’à son grand retour.

Crédits Square Enix

Sorti en 2010 dans sa version initiale, Final Fantasy XIV s’est rapidement heurté à la déception des joueurs. Malgré une licence forte et une réelle ambition de s’implanter sur le marché du massivement multijoueur, le MMORPG sauce Square Enix ne prend pas, et — il faut bien l’avouer, le résultat est assez catastrophique. Bugs à la pelle, système de jeu compliqué, contenu décevant : quelques semaines seulement après le lancement officiel de FFXIV, Yoichi Wada, alors patron du studio de développement, adresse une lettre d’excuse aux fans, et se sépare sans ménagement d’Hiromichi Tanaka, le producteur du titre.

Crédits Square Enix

Malgré ce premier échec cuisant, Square Enix semble malgré tout bien décidé à ne pas abandonner le soldat XIV. Pour reprendre les rênes du projet, Yoichi Wada nomme Naoki Yoshida, surtout connu à l’époque pour son travail sur les différents Dragon Quest, à la tête du projet. Nous sommes en 2010, et le défi qui s’annonce est de taille : Il faut tout revoir, sans exception.

Crédits Square Enix

Pour beaucoup, Final Fantasy quatorzième du nom est déjà mort. “Je me souviens encore de cette époque, évoque Yoshida. Bien sûr, au moment où nous avons repris les commandes de Final Fantasy XIV, nous n’avions pas pour objectif de réaliser un grand-come-back, mais simplement de regagner la confiance des joueurs”. Il faut dire que pour les nombreux fans qui attendaient l’arrivée du jeu avec impatience, la confiance semble bel et bien rompue. Après un an de travail laborieux, ponctué de retards et d’incertitudes, Final Fantasy XIV semble enfin apercevoir le bout du tunnel. L’équipe de production annonce la refonte totale du jeu, notamment au niveau graphique, et c’est le 27 août 2013 que sort finalement sur PC et PS3 Final Fantasy XIV : A Real Reborn. Plus de deux ans après sa première chute, le jeu semble miraculeusement renaître de ses cendres, et imagine même un avenir à plus long terme.

Crédits Square Enix

“Après la sortie de A Real Reborn, nous avons réalisé que nous étions capables d’atteindre notre but initial (regagner la confiance des joueurs, ndlr), et nous avons ainsi pu nous pencher plus en détail sur l’avenir de Final Fantasy XIV” – Naoki Yoshida, producteur FFXIV

Patch après patch, le jeu continue de fédérer de plus en plus de joueurs, au point qu’en 2015, Square Enix décide de sortir la toute première extension payante de Final Fantasy XIV. Baptisé Heavensward, ce nouveau chapitre du jeu permet aux équipes de développement de se focaliser sur leur objectif initial : Proposer un MMORPG capable de fédérer toujours plus de joueurs, et, pourquoi pas, de s’imposer face au mastodonte World of Warcraft.

[nextpage title=”Community first”]Face à la concurrence, l’équipe de production de Final Fantasy XIV sait qu’elle n’a pas le droit à l’erreur. Le soutien de toute une communauté ayant été nécessaire à la renaissance du MMORPG, c’est sur elle que les équipes décident de se focaliser. “Ce sont les fans de Final Fantasy qui ont soutenu le jeu, et nous ont encouragés au moment de la reprise”, rappelle Naoki Yoshida. “Nous n’en serions jamais arrivés là sans le soutien des fans, je pense qu’ils constituent le plus gros succès du jeu. Évidemment, les équipes ont travaillé très dur pour y arriver, mais ce droit à une seconde chance a joué un rôle primordial dans la reconstruction du jeu”. Pour autant, qui dit soutien ne dit pas forcément approbation, et la communauté n’hésite pas à faire entendre sa voix quand il s’agit de pointer du doigt la faiblesse du PvP, ou le trop grand nombre de quêtes Fedex. 

Conscient qu’une communauté engagée est la clé d’un MMORPG réussi, Naoki Yoshida décide de placer les joueurs au centre du jeu. Chaque nouveauté, chaque mise à jour est soumise à l’approbation des joueurs. Quand une nouvelle extension est annoncée, ce sont eux qui sont aux premières loges. Pour pérenniser – et concrétiser cette proximité avec la communauté, des Fan Festivals sont organisés trois fois par an depuis 2014, à raison d’un au Japon, un aux États-Unis, et un en Europe. Un événement à gros budget qui fédère chaque année plusieurs milliers de fans, sur place ou depuis les streams diffusés en live sur Twitch, mais qui peine encore à s’imposer face à World of Warcraft, qui fédère à chaque extension plus de trois millions de nouveaux adeptes en quelques heures.

[nextpage title=”Shadowbringers et l’avenir du MMO”]C’est dans un contexte florissant pour la licence que Shadowbringers, la troisième extension payante de Final Fantasy XIV sera déployée. Annoncé pour le 2 juillet 2019, ce nouveau contenu aura nécessité plusieurs mois de travail acharné aux équipes de développement. Un défi de taille pour Naoki Yoshida, qui assume avoir revu à la hausse ses objectifs depuis le grand come-back réussi du titre en 2013 : “Aujourd’hui, notre objectif est de ramener toujours plus de joueurs. Nous voulons continuer à sortir du nouveau contenu, qui soit à la fois excitant pour les nouveaux arrivants, mais aussi pour les fans”. Avec près de 16 millions de comptes (payants et en période d’essai) enregistrés depuis le lancement du jeu, Final Fantasy XIV vise désormais une expansion massive à l’international. Un défi de taille, puisque même si le jeu peut se targuer d’avoir réuni 4 500 fans lors du dernier Fan Festival de Paris en début d’année, Final Fantasy XIV peine encore à s’imposer en Europe, et plus généralement hors de son fief japonais. 

Pourtant, à l’heure où le nombre de jeux vidéo sur le marché naît, existe et meurt à une vitesse exponentielle, il faut plus qu’une mise à jour biennale et une communauté forte pour pérenniser un titre. Un postulat que l’équipe de développement de Final Fantasy XIV semble avoir pris en compte dans sa stratégie de développement. Six ans après sa renaissance, le MMORPG parvient aujourd’hui à produire quasiment en continu des mises à jours et correctifs destinés à enrichir le jeu. Un rythme qui impose à Naoki Yoshida et à ses équipes une rigueur quasi militaire. “En réalité, c’est assez simple, à condition d’être bien organisés, nous explique le producteur. Par exemple, avec la sortie de Shadowbringers, il a littéralement fallu tout vérifier deux fois, depuis le scénario jusqu’au moindre ajout de contenu. Mais en même temps, on planifie déjà les prochaines étapes du jeu, généralement jusqu’à deux ans à l’avance”

Crédits Square Enix

Et après ? Si pour les joueurs, la sortie imminente de Shadowbringers sonne comme une nouvelle étape de taille, concernant Final Fantasy XIV, la machine ne s’arrête jamais. Pour le producteur du jeu, les prochaines extensions sont déjà à l’ordre du jour. Une nouvelle étape encore lointaine, mais qui nécessite déjà le soutien des joueurs : “Nous les interrogeons constamment pour leur demander où ils aimeraient que la prochaine aventure ait lieu, le genre d’expérience qu’ils voudraient vivre, quels ennemis ils auraient envie d’affronter. Le travail sur les patchs intermédiaires ne s’arrête jamais, mais une équipe est déjà en train de se focaliser sur la prochaine extension”, indique Yoshida, avant de conclure sur une note optimiste quant à l’avenir du jeu : “Quand on regarde d’où nous sommes partis à l’époque, le chemin que nous avons parcouru en six ans, nous sommes vraiment très heureux”.

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2 commentaires
  1. Petite question à l’auteur du dossier : Etes vous rémunéré par SquareEnix pour faire ce type de dossier ? Merci

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