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Où en est vraiment le marché de la 4K UHD dans le monde ?

Le 7 décembre dernier se tenait une grande conférence organisée par l’Association UHD Partners France, où de nombreux acteurs de la 4K ont fait le point sur l’évolution du marché.

À moins de se désintéresser complètement du cinéma, de l’informatique et de tous les contenus multimédias en général, difficile de ne pas voir la démocratisation rapide du format 4K autour de nous. Et, bien que le marketing nous le vende à longueur de journée, qui en profite vraiment actuellement ?

Pour mieux comprendre les enjeux de ce marché, nous nous sommes rendus à une récente conférence organisée par l’association UHD Partners France. Cette dernière nous a permis de mettre la main sur certaines données chiffrées révélatrices de l’engouement autour de cette technologie. Victor Matsuda, le président de la BDA (Blu‑Ray Disc Association), et Michael Fidler, président de l’UHDA (Ultra HD Alliance) étaient présent lors de l’événement, représentant à eux deux plus de 100 sociétés impliquées dans le développement de la 4K.

Le premier point important de cette étude concerne évidemment la vente de téléviseurs.  Un indispensable pour profiter de cette nouvelle définition, qui affiche quatre fois plus de pixels qu’une dalle Full HD. Comme vous allez le constater grâce aux documents fournis par le cabinet d’étude IHS Markit, les ventes d’écrans 4K progressent de manière significative.

L’Amérique et l’Asie occupent le haut du podium et comptent pour beaucoup dans le parc actuel de près de 200 millions de foyers équipés (pour la fin de l’année). Les prévisions sont bonnes puisqu’ils devraient être 500 millions en 2022. Aux États-Unis, l’intégralité des modèles de plus de 60 pouces et 95% des modèles de plus de 50 pouces qui sont vendus sont en 4K UHD. Les clients sont donc attirés par des dalles de plus en plus grandes.

Rappelons toutefois que la 4K n’est pas nouvelle et que les premiers moniteurs sont sortis il y a quelques années déjà. L’envol des ventes n’est donc pas soudain, et s’explique surtout grâce à un renouvellement massif et des prix plus abordables. En France, plus de 5 millions de TV 4K UHD auront été écoulées fin 2018, et la moitié des foyers devraient être équipés dès 2020. Une prévision plutôt optimiste, qui présage d’une forte augmentation des achats dans les mois à venir (bien que la Coupe du monde soit déjà passée). En ce sens, les fêtes et les soldes d’hiver devraient être un bon indicateur de cette dynamique.

Le lecteur Blu-Ray UHD suit-il cette tendance ? Oui selon l’association, mais les chiffres restent à tempérer. Les ventes mondiales de platines Blu-ray UHD dépassent de 44% celles de l’année dernière avec 4,5 millions d’unités vendues contre 2,2 millions en 2017. Près de 15% des lecteurs écoulés en 2018 sont certifiés UHD, ils seront 25% en 2019. Quoi qu’on en dise, ces données sont loin de suivre les ventes exponentielles de téléviseurs compatibles. Lu à l’envers, on comprend que plus des trois quarts des lecteurs vendus l’année prochaine… seront de simples lecteurs Blu-ray !

Ces chiffres excluent certes les ventes de Xbox One S et X, que l’on trouve facilement à prix abordable, mais elles soulignent quand même une réticence à changer de matériel, probablement liée à une méconnaissance des nouveaux formats. Ainsi beaucoup de clients pensent qu’ils peuvent lire tous types de formats sur une simple platine Blu-Ray.

Et les films dans tout ça ? Si l’auditoire s’accorde à dire que le disque physique représente la meilleure expérience visuelle et sonore possible pour la maison, le marché n’explose pas non plus. Ils représentent 11% des ventes mondiales en 2018. Un pourcentage qui grimpera à 22% en 2020 et 40% en 2022. Les éditeurs ont déclaré qu’environ 400 films 4K UHD seraient disponibles d’ici la fin 2018.

L’offre se base évidemment sur les dernières sorties en salle et les blockbusters, mais la volonté de restaurer des grands classiques hexagonaux est réelle. Elle pourrait s’avérer judicieuse malgré son coût (50 000 euros environ par restauration) et séduire les cinéphiles et les collectionneurs. Mais cela ne sera pas assez pour enrayer le marché grand public, toujours en déclin bien que 4 millions de français achètent encore régulièrement des supports physiques.

Interrogé par le magazine Multimedia À la Une, Sebastien Simonetta, chargé de catégorie vidéo à la centrale d’achat du groupe Leclerc, estime que le prix d’achat doit baisser pour suivre la dynamique des ventes d’écrans. Une erreur déjà commise par l’industrie auparavant.

« 10 ans après le lancement du format Blu-Ray, le fait que 80% des volumes vendus sur le marché physique se fassent encore au format DVD est un formidable constat d’échec pour l’industrie toute entière : nous n’avons pas réussi à convaincre les clients de la nécessité de basculer en masse sur des formats haute définition, alors que paradoxalement, ils s’équipaient de TV nouvelle génération qui elles avaient bien pris en compte ces nouveaux standards.[…] La substitution (du DVD au BluRay) aurait dû se faire au même tarif, pour encourager naturellement les consommateurs à basculer sur le format proposant la meilleure qualité. »

C’est d’autant plus dommage que le marché de la sVOD, en pleine expansion depuis plusieurs années, a encore beaucoup de mal à restituer cette qualité d’image et de son sur de nombreux territoires.

Netflix, porte-étendard du succès grandissant de la sVOD recommande ainsi un débit de 25 Mbps pour pouvoir diffuser de la 4K. Pourtant, une grande partie des utilisateurs ne dispose pas de ce débit, même dans les pays les plus développés d’Europe. La France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne ne font même pas partie du top 10 en termes de bande-passante. Les premiers sont les sud-coréens, dont « seulement » 40% de la population est éligible.

Crédits : Netflix ISP Speed Index July 2018

Le marché physique, notamment en ce qui concerne les films, aurait dû (et doit) s’emparer de cette manne pour renouer avec une clientèle plus large. Mais il faudra faire vite car les dernières années nous ont montré que le développement d’internet est de plus en plus rapide, puisque encouragé par les gouvernements eux-mêmes. Tout cela nous mène vers une autre réflexion : la 4K sera t-elle le dernier format grand public à exister physiquement ?

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8 commentaires
  1. Mais heu…1920×4 = 7 680 et 1080×4 = 4 320.
    Pourquoi est ce qu’on n’a pas une résolution de 7680×4320 alors ?
    Vraie question, hein, j’y connais pas grand chose mais j’essaye de comprendre.

  2. J’ai posté une réponse avec une vidéo explicative. Il faut attendre la validation de l’équipe. En gros, 4K et UHD n’est pas la même chose.

    Le nom de la vidéo : « 4K ou Ultra HD : quelle différence ?! » sur YouTube

  3. 1920×1080= 2 073 600 pixel
    3840×2160= 8 294 400 pixel = 4×2 073 600 pixel
    Toi en multiplian par 4 la largeur et 4 la hauteur ça revient à multiplier par 16 le nombre de pixel 1920x4x1080x4=33 177 600.

    Au passage c’est l’UHD(3840×2160) qui à 4 fois plus de pixel que le full hd. La “4K” (4096×2160) n’existe pas sur nos télé tout simplement car le format qui en résulte est du 17/9 alors que nos télé sont en 16/9, d’où la légère différence.

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