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[Test] One Mix 1s : Un adorable micro-pc avec quelques vrais arguments

Le OneMix 1S est un drôle d’oiseau. Trop petit pour être un simple netbook, il reste bien plus massif qu’un smartphone et ne tiendra probablement pas dans une poche de pantalon classique. Alors à qui s’adresse cet appareil hétéroclite à moins de 500€, et que peut-on espérer en tirer ? Décortiquons cette petite bête qui pourrait bien taper dans l’œil des plus nomades d’entre vous.

La première chose qui frappe à l’ouverture, c’est le format. Avec sa toute petite taille par rapport à un ordinateur portable classique, son stylet, sa charnière et son revêtement gris, le OneMix a rapidement été baptisé “La DS” à la rédaction.
Si l’ensemble n’est pas particulièrement élégant – la faute en grande partie à son épaisseur (1.70cm) -, il est cependant loin d’être hideux et se révèle remarquablement fini. Le boîtier métallique inspire confiance, avec une absence totale de jeu et de torsion, même en forçant au centre du clavier ou de l’écran.

Sous l’appareil, les patins sont également de bonne facture. Cela peut paraître anecdotique, mais il est toujours agréable de disposer de patins vraiment antidérapants, mais pas trop, pour pouvoir le pousser latéralement sans devoir le soulever. Ça n’a l’air de rien, mais avec un petit appareil comme celui-ci que vous pousserez régulièrement, c’est un vrai bonus. Et cerise sur le gâteau, ils ne laissent pas de trace sur les surfaces claires, même en s’acharnant un peu.

Globalement, le One Mix 1s a de l’allure malgré son style légèrement massif pour sa taille.

La charnière semble d’extrêmement bonne facture, et ne présente absolument aucun jeu. On pourrait lui reprocher d’être trop rigide, mais on comprend rapidement d’où vient ce choix : en forçant encore, la charnière pivote selon un second axe, pour atteindre une rotation de 180° et replier le clavier derrière l’écran. Avant de l’avoir fait pour la première fois, cette seconde section était tellement rigide que l’on a hésité avant de forcer pour faire pivoter l’ensemble, de peur qu’il s’agisse en fait d’un modèle différent sans charnière 180°. Une fois ce cap passé, elle se révèle légèrement plus souple, mais toujours trop rigide pour être pliée en un seul geste fluide. On ne lui en tiendra pas rigueur : avec un appareil comme celui-ci, la priorité absolue reste la solidité de cette pièce fondamentale.

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Le clavier

Le premier choc arrive à l’ouverture. Quand le OneMix 1s se déplie, il révèle un clavier quasiment entier, tout à fait inattendu par rapport à la taille de l’engin. Mais à tant vouloir bien faire pour caser autant de touches dans si peu d’espace, le constructeur a du faire quelques concessions.

Le clavier, véritable point faible de l’appareil, a été une vraie souffrance lors de ce test.

Les touches sont vraiment petites et peu espacées, ce qui rend la saisie assez difficile. Leur course est très courte, comme on pouvait s’y attendre, la frappe est vraiment molle et le retour tactile des switch assez désagréable. Les gros doigts, en particulier, risquent d’avoir beaucoup de mal à taper normalement. On pourrait s’attendre à ce que cela s’améliore après un temps d’adaptation sur la base de la mémoire mécanique, mais OneMix n’a pas fait que ruser au niveau de la taille des touches : la disposition a été largement revue par rapport à un clavier standard. Cela rend la transition d’autant plus compliquée, car certaines touches sont disposées à des endroits vraiment déroutants pour faire des économies de place. Mention spéciale au A, situé en dessous de la touche Tab tout à gauche du clavier. L’absence de rétro-éclairage le rend quasiment impraticable en conditions de basse luminosité. A défaut d’avoir la place pour un trackpad, on apprécie la présence d’un petit capteur optique. Pas exceptionnel, il se révèle suffisant pour compléter la navigation au moyen de l’écran tactile.
Globalement, ce clavier représente probablement le plus gros point faible de l’appareil.

Ecran

Cette dernière est d’ailleurs l’un des arguments principaux du OneMix 1s : l’écran se révèle réactif, et on prend vite l’habitude de fonctionner avec sa dalle de 7 pouces en 1920×1200. L’un des seuls soucis est que celui-ci se révèle très brillant, et combiné à la luminosité maximale insuffisante, cela peut rendre la navigation inconfortable dès que l’on a une fenêtre dans le dos ou à côté. Dommage, surtout qu’il s’avère vraiment très correct dans les bonnes conditions de luminosité.

Un point très positif, cependant : l’écran pivote automatiquement selon la rotation de l’engin. Un peu gadget, mais assez intéressant. On regrette simplement que la direction du capteur optique ne change pas lorsqu’on passe en mode paysage, le rendant inutile en pratique dans cette configuration.

L’autre aspect intéressant de cet écran est l’utilisation du stylet. Avec le clavier, c’est l’un des rares points de ce OneMix 1s auquel on ne trouve que très peu de points positifs. Pour quiconque a déjà eu une stylet de tablette graphique dédié entre les mains, il risque de paraître très imprécis avec sa forme entièrement droite sans aspérités. Sa surface en métal entièrement lisse, sans aucun revêtement adhérent ou encoche, est assez déstabilisante dès que l’on veut tracer un croquis léger et précis. On ajoutera que les boutons sont légèrement trop rigides, mais c’est une affaire de goût.
Derniers bémols, et pas des moindres : le stylet fonctionne avec une pile AAAA, et ne peut pas être rechargé autrement. Mais surtout, le OneMix 1s ne dispose d’aucune encoche de rangement pour le stocker et il faudra donc l’emmener partout avec vous séparément.

Une fois replié, le OneMix 1s devient une mini-tablette.

On se retrouve donc avec un stylet qui remplit tout juste bien son rôle tant que l’on veut griffonner trois notes ou réaliser un schéma grossier, à condition de l’emporter en poche et d’avoir des piles sur soi… pénible, pour ne pas dire rédhibitoire.

Performances

Le OneMix 1s embarque un Intel Celeron 3965Y (précédemment appellé Kaby Lake) cadencé à 1.50 GHz, supporté par 8GB de RAM (DDR3, malheureusement). Bonne surprise, le stockage est assuré par un SSD PCI-E de 128GB de très bonne facture, et tous les drivers pré-installés vous assureront des vitesses de transfert tout à fait respectables dès la sortie de la boîte.

Pas de quoi s’attaquer à une charge de travail conséquente, cependant. Nous avons réalisé un premier test en nous attaquant à une partie de League of Legends, avec un compte tout frais créé pour l’occasion. Résultat : sans surprise, les ventilateurs se mettent au travail dès l’écran de sélection des champions. Après un chargement laborieux (petite consolation : nous n’étions pas les plus lents à charger !), nous arrivons enfin sur la Faille et… surprise : le OneMix nous offre pas moins de 64 FPS en presets Very High !

La fenêtre arrière ne suffit plus lorsqu’on pousse un peu le OneMix.

Évidemment, les ventilateurs se mettent à hurler à la mort dès l’arrivée des premières vagues de monstres et le phénomène d’étranglement thermique (nous conserverons le terme de thermal throttling par convention) qui nous pendait au nez finit bel et bien par arriver, avec quasiment 100°c au compteur et la chute drastique de clock speed et de FPS qui va avec. Mais, après presque 30mn de combats, League of Legends n’est tombé qu’une fois sous les 30 fps – lors d’un combat en équipe particulièrement chargé en animations et autres effets graphiques. Inattendu et impressionnant pour un Celeron, et sans carte graphique ! Petit bémol toutefois : le ratio inhabituel de l’écran fait que l’interface de certains jeux et programmes sera tronquée. Pas dérangeant dans la majorité des cas, mais cela pourrait s’avérer pénible pour un programme avec une barre d’outils latérale, par exemple.

Autre fait notable : pour une raison que nous n’avons pas réussi à isoler avec certitude, nous avons subi plusieurs pertes de connexion. Nous soupçonnons le chip réseau d’être situé trop près du processeur, au point de faire les frais de la montée en température assez brutale, car les pertes de connexion correspondaient en général à des épisodes de thermal throttling aigus.

En conclusion, il est donc possible de passer le temps sur certains jeux légers, à condition de rester raisonnable dans la durée d’utilisation et de trouver un jeu adapté au format.

Inutile cependant d’essayer de le pousser beaucoup plus loin sur des tâches de productivité. Le OneMix 1s a réussi à suivre sur quelques opérations de base sur Blender, mais impossible d’espérer réaliser des tâches de simulation, de rendu, de modélisation ou même de “simple” montage vidéo, à moins de vouloir faire cuire un œuf sur son revêtement métallique.

En revanche, tout ce qui relève du traitement de texte, de travaux photo légers ou de la navigation est parfaitement à portée de ce OneMix. Il encaisse sans broncher une bonne heure de travail avec trois logiciels courants (Slack, Word, et Mozilla Firefox avec six onglets ouverts en moyenne), sans chauffer, et dans un silence quasi total. Le facteur limitant pour ces tâches n’est pas le hardware, et votre confort dépendra beaucoup de votre affinité avec le clavier très particulier (cf plus haut).

Autonomie et ergonomie

Avec une batterie de 6500 MAh, l’engin peut probablement tenir entre quatre et huit heures de travail très peu intensif, mais ce total fond comme neige au soleil dès que le processeur est sollicité. Inconcevable, donc, de travailler une journée avec sans le recharger, mais le support de la charge rapide via son port USB-C vient en partie compenser ce manque.
En termes d’ergonomie, le OneMix 1s navigue entre deux eaux. La disposition vraiment douteuse du clavier et la taille des touches fait que la frappe ne sera jamais particulièrement confortable, quelle que soit la position.

Le One Mix 1s n’est certainement pas l’appareil le plus fin du marché, mais il est remarquablement construit.

Par curiosité, nous avons également tenté de nous en servir en le prenant à deux mains, un peu comme la première génération de Nintendo DS en son temps. Curieusement, le résultat est bien moins catastrophique que cette idée très discutable ne le laissait suggérer. On parvient à atteindre toutes les touches du clavier sans avoir peur de lâcher l’engin. Mais la frappe reste inconfortable et extrêmement lente, à cause de la disposition tordue des touches.

Une fois plié, la « tablette » se manie plutôt bien, même si le poids va dérouter les habitués des tablettes graphiques ou des Galaxy Note. On apprécie cependant que le constructeur ait eu la présence d’esprit de désactiver le clavier une fois replié à l’arrière.

A qui s’adresse-t-il ?

Cet petit engin semble avoir du mal à trouver sa place, et on comprend rapidement pourquoi. Pourtant, cela en fait-il une machine sans intérêt ? Certainement pas. En vérité, cela dépendra grandement de l’utilisation que vous en ferez. Si vous parvenez à dompter son clavier particulier, vous vous retrouverez avec une petite machine très capable pour un engin si compact. Il tient aisément dans la poche avant d’un sac à dos ou dans un sac à main, et pourrait faire un assistant correct pour un professionnel en déplacement, par exemple. Des étudiants pourraient de leur côté bénéficier de sa petite taille et de son écran tactile pour prendre des notes tout en griffonnant quelques schémas. Il pourrait aussi servir de plateforme de pen-testing mobile, à condition de ne pas le faire surchauffer, ce qui a conduit à des malfonctions du chip WiFi lors de notre test sur League of Legends.

Le One Mix 1s est à seulement 400 euros chez Geekbuying !

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Notre avis

Le One Mix 1s est un petit appareil très intriguant, et qui a de vrais arguments pour se faire aimer. Il est vraiment difficile de passer outre certains points, le clavier en tête. Mais si le fait de travailler un peu votre mémoire mécanique ne vous fait pas peur et que vous avez un intérêt à jouer la carte mobile à fond, le OneMix 1S pourrait bien être le compagnon versatile dont vous avez besoin. En définitive, à 490€ sur Amazon, c'est un petit couteau suisse informatique très intéressant qui pourrait trouver grâce aux yeux d'un étudiant ou d'un professionnel toujours en déplacement... voire taper dans l’œil d'un bidouilleur avide de nouveaux supports.

Les plus

  • Le format "pocket" déroutant mais symapthique
  • La qualité de construction
  • La connectique
  • Le SSD

Les moins

  • Le stylet
  • Le clavier
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