Netflix a eu le nez creux en s’emparant de l’anthologie britannique Black Mirror. Après un succès certain mais plus discret sur Channel 4, la série de Charlie Brooker investissait en 2016 les rayons du géant de la SVoD. La recette reste la même, et le budget croît pour interroger nos rapports aux nouvelles technologies. Si les premiers épisodes restent mythiques, il faudra attendre la quatrième saison pour que l’un des meilleurs n’arrive sur nos écrans. Baptisé “USS Callister”, il profite des moyens d’une production américaine tout en conservant le ton si particulier de la satire anglaise. Convoquant une esthétique proche de celle de Star Trek, le chapitre se mue rapidement en un récit glaçant sur l’éthique, le libre-arbitre et l’emprise.
La septième saison, toujours dirigée par l’ancien journaliste britannique, est en plein développement. Netflix a officialisé le calendrier de sortie via une courte vidéo publiée sur YouTube. C’est en 2025 que le rendez-vous est pris pour les amateurs de fresques d’anticipation. La séquence confirme également qu’une suite de l’épisode “USS Callister” est prévue. La description en dit davantage sur l’intrigue de ce volet inédit. Il s’agira de retrouver l’équipage après la mort de Robert Daly. Sans leur bourreau, les personnages ont tout de même quantité de problèmes à résoudre. Pour rappel, “USS Callister” évoluait autour d’un ingénieur informatique méprisé par ses collègues, qui les clone pour prendre l’ascendant sur eux dans son univers inspiré de sa série préférée. Privés de leurs organes génitaux, et de leurs morts, ces avatars doivent se plier à sa volonté.
Une saison attendue au tournant
En 2023, Black Mirror revenait sur le devant la scène après quatre ans d’absence. Son créateur confiait en 2020 avoir des réticences à reprendre du service, persuadé que son imaginaire avait été rattrapé par la réalité. Au cours des dernières années, les nouvelles technologies ont progressé, comme rarement auparavant, entre intelligence artificielle et réalité virtuelle ou métavers. Les questionnements éthiques sont ainsi au cœur de l’actualité, le terrain est beaucoup moins fertile à la réflexion et l’effroi. Brooker avait ainsi pris le parti de s’écarter un peu de son approche originelle pour explorer les genres de l’horreur comme avec Démon 79 ou du fantastique avec Mazey Day. Le résultat n’a pas toujours été à la hauteur de la promesse.
Si elle n’a pas reçu un accueil aussi froid que la saison 5, la sixième saison n’a pas non plus brillé par sa réception critique. Avec un score de 78% d’avis positifs chez la presse contre seulement 43% pour le public, la cuvée 2023 a signé le début d’une perte de vitesse pour la production emblématique. Le scénariste avait expliqué ce sentiment par le changement de paradigme de sa série. “C’était une décision consciente de bouleverser légèrement ce qu’est la série. C’était intéressant de réinitialiser les choses”. Selon lui, il s’agissait d’appuyer sur le propos de sa série depuis ses prémisses, il ne s’agit pas véritablement t’interroger les nouvelles technologies, mais plutôt nos usages et notre humanité. “La série dit que les gens sont foutus”.
Cette salve en devenir devrait continuer sur la même lancée, au risque de laisser quelques adeptes sur le carreau. Le retour d’USS Callister promet néanmoins de créer l’événement, c’est la première fois que le créateur s’essaie au jeu de la suite. Rendez-vous donc en 2025 sur Netflix pour voir si le miroir noir de Charlie Brooker continue d’être le reflet de nos angoisses.
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