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Orange sonne la fin de son réseau cuivre, cap sur la fibre optique

Orange dévoile le plan de fermeture de son réseau en cuivre. Un tournant qui doit contribuer à l’accélération du déploiement de la fibre.

Du haut de ses 150 ans, le fil de cuivre a porté la téléphonie depuis son origine pour permettre à deux personnes de communiquer. Ce réseau historique a aussi ouvert la voie au haut débit avec l’ADSL, encore utilisé par de nombreux Français pour avoir internet. Vieillissant, il n’est plus intéressant pour Orange qui a diverses (bonnes) raisons de couper le film et de se tourner vers l’avenir. Comme le révèle Le Monde, cette technologie est trop coûteuse, trop fragile et trop lente par rapport à la fibre optique.

Même constat du côté de Bouygues Telecom qui assurait dès 2020 que les infrastructures du réseau fibre « coûtent chers et consomment 3 fois plus d’énergie que le réseau fibre ». De plus, les vols de câbles, les accidents de voirie ou encore les aléas météorologiques « impactent fortement la qualité de service de ce réseau vieillissant ».

Orange pousse à l’adoption de la fibre optique

En effet, le cuivre n’est plus en mesure de suivre la voie tracée par la fibre optique dont les capacités sont louées, à commencer par la bande passante et les débits. En France, on recense aujourd’hui plus de 13 millions d’abonnements à la fibre sur près de 32 millions de foyers prêts à recevoir cette technologie. Une progression constante (+4,1 millions en un an) qui conforte Orange dans sa volonté de dire au revoir au vieux réseau cuivre. « Payer pour deux réseaux est une hérésie économique », confie Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms, au Monde. « En plus du coût, interconnecter deux technologies différentes est extrêmement complexe », fait savoir un cadre Orange.

L’opérateur historique va peu à peu couper son réseau, comme l’avait annoncé Stéphane Richard dès 2019. Le futur ex-PDG d’Orange – il sera remplacé début avril par Christel Heydemann – avait alors présenté un plan appelé Engage 2025. Toutefois, la crise sanitaire a perturbé les plans de la firme et c’est à la future directrice générale du groupe que revient cette lourde tâche. Orange se donne en effet huit ans pour démonter ce réseau, soit une fin prévue 2030.

De nombreuses questions restent en suspens

Durant cette période, l’opérateur promet une fermeture « de manière très progressive ». Il assure vouloir « accompagne[r] l’ensemble des utilisateurs » du réseau vers la fibre, alors que plus de 20 millions de lignes sont encore actives. Orange est d’ailleurs régulièrement critiqué pour l’état de son réseau de cuivre, ce qui avait poussé la société a augmenté les budgets consacrés à la maintenance de ce réseau (500 millions d’euros en 2021).

Outre les abonnés, la fermeture du réseau cuivre promet des tensions entre opérateurs.  Des inquiétudes subsistent également concernant le service universel qui passe « encore très majoritairement par le réseau « cuivre » », comme l’expliquait l’Anssi dans un rapport. Fin décembre, une mission de contrôle du sénat avait alerté sur la situation du système de communication actuel. « Face à la disparition de ce réseau à l’horizon 2030 au profit du réseau “fibre”, elle appelle à ce que le réseau “cuivre” et les numéros d’urgence qui en sont tributaires ne soient pas négligés pendant la phase de transition », précisait cette mission. Autant de questions auxquelles devra répondre Christel Heydemann.

Reste par ailleurs à savoir qui paiera la facture pour le démontage du réseau.

La France double la subvention pour aider les foyers privés de fibre optique

En marge de cette annonce, il est à noter que la France a décidé (PDF) de doubler le montant des aides pour ceux qui n’ont pas accès à la fibre. Apparu en 2019, le guichet « cohésion numérique des territoires » prend la forme d’une subvention de 150 euros visant à encourager les foyers à accéder « au bon haut débit », soit plus de 8 Mbit/s.

Le gouvernement va faire passer le montant de cette subvention à 300 euros « pour les offres d’internet à très haut débit » et jusqu’à 600 euros « sous condition de ressources ». Pour en bénéficier, il faudra donc s’orienter vers une solution de Très Haut Débit (THD, au moins 30 Mbit/s) non filaire. Le satellite, la 4G ou 5G fixes ou encore le THD Radio sont concernés.

Le changement interviendra à compter du 1er avril et il est possible d’en savoir plus sur ce site.

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