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De moins en moins d’agences bancaires en France

Le réseau bancaire français continuer de réduire la voilure. BNP Paribas prévoit de supprimer des centaines d’agences d’ici à 2030, soit plus d’un tiers de ses implantations actuelles. Les banques invoquent les nouveaux usages, mais la décision inquiète les élus locaux, les syndicats et bien sûr, les habitants des communes concernées.

La BNP Paribas envisage de fermer environ 600 agences en France d’ici à 2030, sur un réseau qui en compte près de 1.500 aujourd’hui, d’après des indiscrétions de Franceinfo. L’établissement refuse de confirmer ce chiffre, mais il reconnaît mener un processus de rationalisation « région par région », qui combine des regroupements, des fermetures et des rénovations. En contrepartie, la banque veut proposer des agences plus grandes, avec des équipes d’au moins cinq collaborateurs, histoire de maintenir un « dispositif pertinent » pour la clientèle.

Un mouvement qui s’accélère dans tout le secteur

La BNP Paribas n’est pas la seule à réduire son maillage. Le CCF (ex-HSBC France) prévoit la fermeture de 72 agences sur 238 d’ici 2026, avec la suppression d’un tiers de ses effectifs. La Société Générale avait déjà annoncé, en 2020, la disparition de près de 600 points de vente lors de sa fusion avec le Crédit du Nord. Crédit Mutuel Alliance Fédérale, de son côté, vise un réseau où 85 % des agences compteront au moins sept salariés, en fermant les plus petites.

En dix ans, la France a perdu près de 5.000 agences bancaires, selon la Banque centrale européenne. Elle conserve toutefois une densité exceptionnelle en Europe : une agence sur trois du continent se trouve dans l’Hexagone, contre moins de 20.000 en Allemagne.

Les banques mettent en avant l’évolution des usages : seulement 36 % des clients se rendent encore en agence au moins une fois par trimestre, contre 41 % en 2020, d’après la Fédération bancaire française et l’Ifop. Mais pour les syndicats, la baisse de fréquentation ne justifie pas tout. « Les clients veulent pouvoir pousser la porte en cas de besoin », rappelle Frédéric Guyonnet, président du SNB CFE-CGC, qui souligne le rôle du conseiller lors de moments importants comme une succession, un achat immobilier ou une séparation.

La fermeture d’une agence entraîne souvent la disparition du distributeur automatique associé : en 2024, plus de 1.500 automates ont disparu, ce qui complique l’accès au cash notamment dans les zones rurales. Pour certains habitants, l’argument du numérique ne passe toujours pas.

Les élus locaux dénoncent également l’impact sur l’économie des communes et le manque de concertation. Des maires jugent carrément la question comme étant « politique » et appelle à une mobilisation parlementaire pour anticiper les conséquences.

Pour les banques, le risque de perte de clientèle est limité, les activités d’investissement restant plus rentables que le réseau physique. Mais sur le terrain, un rideau baissé laisse un peu plus s’installer le sentiment de désert bancaire.

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Source : Franceinfo

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