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SpaceX : une mission reportée après une fuite dans une capsule Dragon

Dans le vide de l’espace, le moindre risque de fuite doit être pris très au sérieux, même s’il ne s’agit que de principe de précaution.

Décidément, la NASA et ses partenaires ont quelques problèmes d’étanchéité en ce moment. En mars dernier, l’agence a été confrontée à une nouvelle fuite de liquide survenue dans le casque d’un astronaute; elle a donc été forcée de lancer une enquête et de suspendre toutes les sorties spatiales non-indispensables en attendant les résultats (voir notre article). Et elle n’est pas au bout de ses peines; nous apprenons aujourd’hui qu’elle a dû repousser une mission prévue avec SpaceX. La raison invoquée : une potentielle fuite de carburant détectée à bord d’une capsule Dragon.

Heureusement, la NASA a identifié le problème immédiatement; ici, personne n’a été pris au dépourvu, contrairement aux astronautes qui ont été victimes de ces fuites. Lorsque l’équipe au sol a entamé le chargement du carburant, les ingénieurs ont détecté des émanations de monomethylhydrazine (MMH). Il s’agit d’un des deux composés qui réagissent lorsqu’ils entrent en contact pour générer la poussée des petits propulseurs Draco.

Les restes d’une fuite d’eau qui aurait pu très, très mal se finir pour l’astronaute italien Luca Parmitano. © NASA TV

Un incident potentiellement grave détecté à temps

Contrairement aux énormes moteurs-fusées qui servent à arracher le lanceur à l’étreinte de la gravité, ces petits propulseurs sont conçus pour fonctionner exclusivement dans l’espace. Ils développent une poussée faible qui permet de manœuvrer l’engin avec précision; ce sont les systèmes de ce genre qui permettent par exemple de s’arrimer délicatement à la station spatiale internationale. Autant dire que ce dysfonctionnement aurait pu être lourd de conséquences sans la vigilance des troupes.

La NASA et SpaceX ont convenu d’une investigation. Ils vont tenter d’identifier l’origine de la fuite avant de pouvoir envisager de remettre une capsule Dragon en service. Cela leur permettra notamment de déterminer s’il s’agit d’un cas isolé lié à un dysfonctionnement qui semble ponctuel; dans le cas contraire, faut s’attendre à retrouver le problème sur d’autres Dragons à l’avenir.  “Une fois que la source exacte de ces relevés trop élevés aura été identifiée et sa cause déterminée, la NASA et SpaceX vont déterminer puis annoncer une nouvelle date de lancement”, explique l’agence dans un communiqué.

Pas (encore) de raison de douter du Dragon

Heureusement, en l’état, rien ne suggère qu’il pourrait s’agir d’un problème généralisé. Rien à voir avec les vieilles combinaisons de la NASA qui flirtent dangereusement avec l’obsolescence; jusqu’à présent, le Dragon a fait étalage de sa fiabilité exemplaire avec des dizaines de lancements qui se sont quasiment tous déroulés sans le moindre incident. La liste du dysfonctionnement isolé semble donc privilégiée; mais même s’il ne s’agit que d’une formalité, le principe de précaution reste la priorité absolue dans ce contexte.

D’ici là, le personnel de l’ISS devra prendre son mal en patience avant de pouvoir déballer son paquet cadeau. En effet, ce Dragon était censé leur livrer une grande quantité de matériel, dont un instrument scientifique important, le SUrface MLineral Dust Source Investigation. “Cet outil va identifier la composition de la poussière minérale issue des régions arides de la Terre et analyser la poussière qui voyage dans l’atmosphère pour étudier son effet sur la planète” dans le cadre d’une vaste collecte de données au service de plusieurs études sur le bouleversement climatique, explique la NASA.

 

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1 commentaire
  1. C’est ce que me dit ma femme quand elle a des fuites…, elle préfère qu’on reporte la mission ! 😉

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