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Le paiement par reconnaissance faciale arrive dans le métro russe

Très critiqué à l’internationale, le métro moscovite est le premier à proposer ce système de paiement biométrique.

À Moscou, plus de 240 stations de métro proposent désormais aux passagers de payer en utilisant leur visage. Avec son nouveau système de paiement par reconnaissance faciale déployé à grande échelle — le premier au monde — le Kremlin permet depuis quelques jours aux voyageurs de régler leur trajet… simplement en fixant une caméra. Rapportée par The Guardian, cette technologie est accessible à tous gratuitement. Il suffit pour cela d’activer une option de paiement locale baptisée FacePay, en y associant un numéro de carte bancaire, une carte de transport, ainsi qu’une photo de référence.

Objectif pour le gouvernement russe : permettre aux voyageurs de gagner du temps dans leurs trajets quotidiens, tout en évitant les bouchons aux bornes de paiement. Dans un tweet publié la semaine dernière, le maire de Moscou Sergueï Sobianine s’est félicité de cette avancée technologique, en indiquant que “désormais, tous les passagers pourront payer leur voyage sans avoir à sortir leur téléphone, leur troïka (carte de transport NDLR) ou leur carte bancaire”.

Le problème de la confidentialité

Depuis l’annonce de Moscou, la possibilité d’un paiement par reconnaissance faciale fait débat à l’internationale, mais aussi au sein du pays. Pour calmer les détracteurs du projet, le ministère des Transports a assuré que toutes les informations transitant par FacePay seront cryptées, et que les caméras de reconnaissance faciale seront uniquement utilisées pour lire la clé biométrique d’un usager. L’ensemble des données récoltées seront uniquement accessibles au ministère de l’Intérieur. Les photos utilisées ne pourront officiellement pas être remises aux autorités.

Si la nouvelle fait grincer des dents, l’usage de la reconnaissance faciale n’est pas inédit à Moscou. En 2017, les autorités de la ville avaient déjà fait appel à un système similaire pour équiper les 17 000 caméras de sécurité de la capitale. Objectif de l’époque : mieux identifier les criminels recherchés. À l’époque, la nouvelle avait conduit à une plainte, finalement déboutée par un tribunal moscovite, qui s’était rangé du côté des autorités. Selon Reuters, ces mêmes caméras auraient été largement utilisées dans le cadre de manifestations, afin d’identifier les opposants au Kremlin. De son côté, l’activiste Stanislav Shakirov, à la tête du groupe Roskomsvoboda, spécialisé dans les droits du numérique, craint désormais une fuite massive de données vers le marché noir, estimant dans un communiqué que cette nouvelle initiative rapproche un peu plus la Russie “d’un pays autoritaire comme la Chine qui maitrise la technologie faciale”.

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