En 2020, alors que l’industrie cinématographique est frappée de plein fouet par la pandémie, Warner Bros a fait le choix controversé de diffuser certains de ses longs-métrages directement sur HBO Max.
Les cinémas étant fermés dans une majeure partie du monde, l’entreprise a finalement décidé de diffuser certains de ses films sur sa plateforme SVOD. Ainsi, Wonder Woman 1984 et bien d’autres ont dû se passer d’une exploitation complète dans les salles obscures.
La grogne n’a pas tardé à monter chez les exploitants de salles, alors que de nombreux autres studios adoptaient le même positionnement. C’est ainsi que Disney a décidé de priver Mulan d’une sortie au cinéma pour ne citer que lui.
La pandémie aura aussi bouleversé l’ordre des choses aux États-Unis, en permettant à certains films de sortir en simultané sur le petit et le grand écran et à terme en réduisant la fenêtre d’exclusivité réservée aux cinémas.
Alors qu’il venait présenter sa nouvelle production, Steven Spielberg n’a pas été tendre à l’égard des géants de l’industrie. Ils les accusent d’avoir saboté le 7e art, et en particulier Warner Bros et HBO Max.
“Ils ont livré certains de mes meilleurs amis réalisateurs en pâture.”
Selon lui, la pandémie a surtout été l’occasion rêvée pour les différents studios détenant une plateforme de streaming de mettre en avant ce service. Une manière d’accélérer un processus qui ne passe pas auprès du réalisateur d’Indiana Jones.
“La pandémie a créé une opportunité pour les plateformes de streaming d’augmenter leur nombre de souscriptions à des niveaux record. Cela a aussi permis de jeter certains de ses meilleurs amis réalisateurs sous le bus alors que leurs films ont été privés de sortie en salle sans ménagement. Ils ont été payés et les films ont soudainement été relégués dans ce cas précis sur HBO max. Et puis tout à commencer à changer.”
Il faut dire que la pandémie a largement bouleversé nos modes de fonctionnements et notamment du côté des pratiques culturelles. Alors que l’avènement des plateformes de streaming quelques années plus tard avait déjà entamé ce changement de paradigme, le Covid-19 aura précipité cette plongée vers le “tout à la demande.”
La salle de cinéma ne représente plus l’ultime priorité des géants, en témoigne le bras de fer qui se joue actuellement entre Disney+ et le CNC concernant la chronologie des médias. Considérant que la législation française encadrant l’exploitation des films dans l’Hexagone ne lui est pas favorable, la firme aux grandes oreilles a finalement décidé de renoncer à une sortie au cinéma pour son classique de fin d’année.
Avalonia, l’étrange voyage devra ainsi se contenter d’une mise à disposition sur Disney+ dans nos vertes contrées. Black Panther : Wakanda Forever, pourtant très attendu du public et des exploitants de salles de cinéma, a bien failli connaître le même sort.
Pourtant, il y a de quoi être optimiste selon Spielberg, qui se réjouit des excellents résultats de certains films sortis cette année. “Je trouve cela encourageant qu’Elvis ait dépassé les 100 millions de dollars aux États-Unis. Beaucoup de personnes plus âgées ont été voir le film et cela me donne de l’espoir que les gens commencent à revenir au cinéma. Je pense que les films vont revenir, je le pense vraiment.”
Son film ce Fabelmans pourrait bien attirer de nombreux spectateurs. En France, il sera disponible dès le 25 janvier 2023 au cinéma. Au casting, il faudra compter sur Michelle Williams, Paul Dano et Seth Rogen.
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