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Le Pentagone présente enfin son rapport très attendu sur les OVNI

Et il est aussi vide qu’on pouvait s’y attendre.

À l’été 2021, le Pentagone a annoncé la création de l’All-domain Anomaly Resolution Office (AARO), un bureau spécialisé dans le suivi des OVNI (officiellement rebaptisés PANI, pour Phénomènes Aériens Non Identifiés). En mai 2022, l’institution a déclaré qu’elle allait consentir à un effort de transparence en publiant un long rapport sur ces phénomènes mystérieux. Celui-ci vient enfin de tomber après des mois d’attente.

Le document a été mentionné pour la première fois dans le cadre d’une audience de responsables du Pentagone devant le Congrès américain. La séance a été diffusée en direct, et c’était la première fois depuis plus de 50 ans que le gouvernement américain s’exprimait officiellement sur la question des PANI (voir notre article).

L’objectif de cet effort de communication était avant tout de briser un « cercle vicieux de secret excessif et de spéculation » qui était entretenu depuis plusieurs décennies. Et si l’on peut effectivement saluer le bien-fondé de la démarche, il faut admettre que le public n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. En substance, le Pentagone s’est contenté d’expliquer que les phénomènes les plus intrigants restaient encore « inexpliqués ».

On prend (presque) les mêmes et on recommence

Les passionnés étaient donc impatients de découvrir le contenu du rapport textuel. Or, puisqu’il a fallu patienter plusieurs mois supplémentaires, certains observateurs s’attendaient à y trouver de nouveaux éléments croustillants. Malheureusement, même si c’était prévisible, il n’y a finalement pas beaucoup d’informations à tirer de ce document.

Le rapport, disponible à cette adresse, couvre environ 510 PANI documentés par diverses agences gouvernementales américaines. La plupart des observations proviennent de l’US Navy et de l’US Air Force.

Selon le document, 366 nouvelles manifestations étranges ont été identifiées depuis la création de l’AARO. Parmi elles, on trouvait 163 ballons ou objets similaires. Ces objets sont souvent utilisés dans le cadre d’expériences scientifiques qui nécessitent de réaliser des mesures atmosphériques.

26 autres étaient des objets assimilables à des drones. Le rapport précise aussi que 6 de ces observations concernaient des oiseaux, des phénomènes météorologiques ou des débris comme des sacs plastiques.

image d'illustration d'un ovni sur fond vert
© Albert Antony – Unsplash

Pas de petits hommes verts à l’horizon

171 de ces nouvelles entrées, en revanche, n’ont pas pu être identifiées. Il s’agit d’engins qui ont présenté des « caractéristiques de vol ou des performances inhabituelles », et qui « nécessiteront des analyses plus poussées ».

Dans l’ensemble, la conclusion reste donc la même que lors de l’audience de mai 2022. Scott Bray, directeur du renseignement pour l’US Navy, expliquait à cette occasion que son agence n’avait « pas détecté d’émanations qui suggèrent la présence d’un objet d’origine extraterrestre ». Il avait aussi concédé que les données à disposition « ne permettent pas de suggérer une explication ». Navré pour ceux qui espéraient un portrait d’un petit homme vert aux manettes de sa soucoupe volante !

Mais en définitive, le simple fait que ces engins n’aient pas pu être identifiés est aussi une information importante en elle-même. Pour les représentants de l’armée de l’air, cela montre surtout qu’il y a « un besoin urgent et critique d’améliorer la sécurité de l’espace aérien en consacrant des ressources scientifiques aux PANI ». Car jusqu’à preuve du contraire, il n’est pas impossible que certains d’entre eux représentent une menace.

Poser les bases d’une approche plus saine

Là encore, il s’agit d’une conclusion déjà formulée lors de l’audience de 2022. Mais le porte-parole de l’agence insiste ; il souligne le fait que cet effort est très important pour passer outre la nature parfois caricaturale et sensationnaliste de certaines observations.

En effet, les travaux scientifiques sérieux sur les PANI ont régulièrement été minés par des interprétations peu objectives, souvent sur fond de théorie du complot. Pour déterminer l’origine de ces phénomènes, la priorité est désormais de repartir sur des bases plus saines. Cela implique d’arrêter de prendre systématiquement les observateurs pour des illuminés, et de respecter une méthodologie solide avant de tirer des conclusions.

« Nous devons cesser les spéculations à tout va et la stigmatisation, et investir dans la science pour s’attaquer à cette menace qui pèse sur la sécurité nationale », explique Ryan Graves, chef d’un comité d’investigation sur les PANI.

Ces conclusions font déjà froncer quelques sourcils du côté des observateurs les plus cyniques. En effet, même si le gouvernement américain avait identifié un PANI particulièrement remarquable ou problématique, il serait étonnant qu’il livre des détails précis connaissant la nature sensible de cette question. Mais dans l’absolu, nous n’avons pas d’autre choix que de prendre le rapport au pied de la lettre. Ces informations demeurent pour la plupart invérifiables.

Morale de l’histoire : cet effort de transparence est une étape intéressante dans la mise en place d’une collaboration active sur ce sujet longtemps tabou qui intéresse autant le public que les autorités. Reste désormais à voir si cette démarche produira des résultats concluants.

Le texte du rapport final est disponible ici.

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Source : Space.com

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