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Non, le gouvernement ne peut pas espionner vos sextoys connectés

Un député LFI a déposé un amendement pour exclure les sextoys du nouveau projet de loi sécurité.

Il y a quelques semaines, le gouvernement a pris une décision particulièrement controversée en matière de sécurité. Sans faire de vague, le Sénat a validé une loi autorisant les autorités à espionner un suspect grâce à ses appareils connectés, et notamment son smartphone, ou n’importe quel objet relié à Internet. Le tout à l’insu de la personne visée, et pour peu qu’elle soit visée par une enquête liée à des crimes et infractions punis d’au moins dix ans de réclusion.

Sans surprise, le texte — et spécifiquement son article 3 — proposé par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, a cristallisé de nombreuses inquiétudes en matière de vie privée, certains élus de gauche craignant “une porte ouverte à une surveillance généralisée“. Mardi 4 juillet, le député insoumis Ugo Bernalicis a ainsi demandé à l’Assemblée de prendre des mesures pour protéger les données des Français. Il appelle par exemple à exclure certains objets connectés du projet de loi… à commencer par les sextoys.

Les sextoys connectés sont-ils dangereux ?

Oui ces objets connectés permettent aussi — malheureusement ou heureusement, je n’en sais rien — de filmer et prendre le son“, a déploré le député devant une Assemblée visiblement surprise. L’adoption d’un nouveau texte de loi sécuritaire pourrait donc en théorie permettre d’espionner un suspect à travers son vibromasseur connecté. D’autant plus que le gouvernement n’a pas été particulièrement précis sur le type d’objet qui pourra être utilisé à des fins de surveillance dans le cadre d’une enquête.

Sauf qu’Ugo Bernalicis oublie un détail : la très grande majorité des sextoys connectés (pour ne pas dire la totalité) n’est pas physiquement capable de vous espionner. En règle générale, ces derniers se contentent d’une connexion Bluetooth avec votre smartphone, et c’est ce dernier qui va jouer le rôle de point de connexion, en utilisant son propre micro ou sa caméra pour “alimenter” le jouet sexuel. Les dérives en matière de cybersécurité n’en sont pas moins réelles, mais exclure les sextoys du projet de loi sécurité n’y changerait pas grand-chose.

Un coup de comm’ réussi

Sans surprise, l’évocation des sextoys connectés dans ce contexte relevait davantage de l’opération de communication que de la véritable opposition politique. Reste que si Ugo Bernalicis a sans doute extrapolé les dérives sécuritaires des sextoys, il pointe une problématique bien réelle : à ce jour, il n’existe pas de limite claire au projet de loi sécurité. Cet amendement “de repli” destiné à exclure les sextoys sonne plutôt comme la partie immergée d’un iceberg aux contours inquiétants.

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