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Momox, Amazon, Vinted… vos livres d’occasion vont bientôt coûter plus cher

Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’instaurer une taxe supplémentaire sur la vente de livres de seconde main.

Après les frais de port obligatoires sur les livres neufs, la France veut porter un nouveau coup au marché de l’édition. Pendant sa visite au Festival du livre de Paris, qui s’est terminé ce dimanche 14 avril 2024, Emmanuel Macron a annoncé vouloir “mettre en place au moins une contribution” sur le marché du livre de seconde main, sur le modèle du droit de suite qui existe déjà sur le marché de l’art. L’idée n’est pas nouvelle, et elle entend officiellement “protéger le prix unique et permettre à nos auteurs, éditeurs et traducteurs aussi d’être mieux aidés“, estime le Président de la République.

Freiner le marché du livre d’occasion, mais pourquoi ?

Pour rappel, la livraison gratuite (ou à un centime d’euro) sur les livres, popularisée par Amazon à la fin des années 2000 n’est plus d’actualité depuis l’année dernière. Pour les commandes de livres neufs de moins de 35€, il est désormais obligatoire pour les clients de s’acquitter de 3€ de frais de port. Pour Emmanuel Macron, le marché du livre d’occasion tel qu’il est pensé sur certaines plateformes, est surtout devenu un moyen pour les professionnels de contourner la politique de prix unique mise en place depuis la loi Lang de 1981, qui interdit les promotions et les prix libres sur les contenus éditoriaux neufs.

Plus récemment, la seconde main s’est aussi imposée comme un moyen d’éviter les frais de port minimaux, créant ainsi une situation de “concurrence déloyale” avec les librairies et les grandes surfaces, estime Emmanuel Macron. Pour remédier à la situation, Rachida Dati, la Ministre de la Culture entend ainsi mettre en place une mesure forte, en ordonnant une taxation de quelques centimes sur les livres de seconde main.

Les industriels concernés, mais pas seulement

Selon les premières informations dévoilées dimanche 14 avril dans l’émission de France Culture Soft Power, cette taxe sur les livres d’occasion ne concernera pas l’ensemble des ventes. Ainsi les brocanteurs et les bouquinistes seront épargnés, le malus ne visant que les plateformes industrielles, comme Momox, Amazon, Rakuten ou encore eBay. Reste qu’un point d’ombre important subsiste : celui des sites de vente mettant en relation des particuliers comme Vinted ou LebonCoin. Pour le moment, on ignore quelle sera la position du gouvernement à leur sujet, il n’est donc pas exclu qu’eux aussi soient concernés par la mesure.

Concrètement, la taxe prendrait la forme d’un surcoût de 3% du prix du livre d’occasion, fatalement répercuté sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Sur un produit à 10€, cela représenterait une augmentation de 30 centimes. Pas de quoi décourager les lecteurs d’opter pour la seconde main, estime Vincent Montaigne, président du SNE (Syndicat National de l’Édition). Pour le moment, rien n’est acté. Le texte doit être officiellement présenté à l’Assemblée, et validé par les institutions françaises et européennes.

La France peut-elle tuer l’occasion ?

Si la proposition de loi formulée par Emmanuel Macron passe mal, c’est parce qu’elle contredit l’essence même du marché de l’occasion, en privant les plus démunis d’un accès à la culture. Aussi, l’idée d’une taxe supplémentaire sur la seconde main pourrait rendre le secteur moins attractif, et pousser les gens à se tourner davantage vers des produits neufs. Un non-sens environnemental, alors même que l’occasion est présentée depuis des années comme une solution durable et responsable face à la surconsommation mondiale. Pourtant, les livres de seconde main sont en plein essor : en 2022, le secteur représentait 10% de la valeur du marché de l’édition, et 20% des ouvrages vendus.

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3 commentaires
  1. Et ben franchement , déjà que c’est pas tout le monde qui peut se permettre d’acheter des livres ou ont l’habitude d’en acheter , ca va pas s’arranger avec ça … Il veut vraiment freiner l’accès à la culture à la populace le Monsieur , bizarre , ca me rappele certains regimes pas très cool …

  2. “Lire des livres c’est une activité de bobo” – phrase émise par un maire Renaissance (ex-lrem) , capté en discret lors d’un salon du livre. Ce gouvernement d’inverti fait tout pour nous empêcher de vivre en restreignant au maximum nos libertés. Bientôt on brûlera des livres jugés subversif en place publique ?
    Pour la taxe des livres sur amazon, il suffit de commander par exemple 2 livres en plus de celui qu’on veut et de les renvoyer. c’est gratuit et ainsi on évite la facturation de 3 euros. Sinon, en se débrouillant bien, on trouve gratuitement les livres en epub sans drm sur tous les bons sites de DL

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