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Le Congrès américain vient de signer la fin de TikTok

L’application chinoise a reçu un nouvel ultimatum, après avoir été à nouveau soupçonné d’espionnage aux États-Unis.

L’affaire qui oppose le géant des réseaux sociaux TikTok au gouvernement américain prend des airs d’histoire sans fin. Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir en 2017, le réseau social est accusé d’espionnage politique massif de la part du parti communiste chinois. En cause, un algorithme aux secrets bien gardés, des backdoors mystérieuses découvertes dans le code source de l’application, et des autorisations toujours plus gourmandes en matière de vie privée, comme lorsque TikTok demandait aux internautes de renseigner leur code PIN et leurs données biométriques. Il y a tout juste deux ans, l’entreprise avait aussi reconnu des faits d’espionnage sur plusieurs journalistes américains, assurant à l’époque qu’il s’agissait d’une action isolée, et que des mesures avaient été prises.

Donald Trump a beau avoir quitté la Maison-Blanche, l’application chinoise est toujours dans le viseur de la justice. Aux États-Unis, les 170 millions d’utilisateurs présents quotidiennement sur la plateforme inquiètent. Les actions en justice se multiplient pour tenter de faire interdire l’application des stores en ligne américains, pour l’instant sans réel succès. Cette fois pourtant, ByteDance est visé par le Congrès. De quoi rendre plus complexe son échappatoire légale.

Ultimatum pour TikTok

Depuis des mois, la justice américaine demande à ByteDance de faire un choix : accepter l’interdiction de TikTok sur le sol américain, ou se séparer de son réseau social pour que ce dernier soit officiellement aux mains d’une entreprise américaine. Car c’est bien là que la situation coince pour les États-Unis. Le problème n’est pas tant que le réseau social se montre trop gourmand en matière de vie privée — Meta s’en sort déjà très bien sur ce point — mais que TikTok appartienne à une entreprise liée au gouvernement chinois.

Si jusqu’à présent, le Sénat avait ralenti l’interdiction de TikTok, voir le Congrès s’emparer de l’affaire promettait d’accélérer les choses. La proposition de loi s’inscrit désormais dans un projet plus vaste, sur fond d’urgence géopolitique russo-ukrainienne, ce qui lui permettra potentiellement d’être plus rapidement adoptée. Ces dernières semaines, la Chambre des représentants avait validé l’interdiction de TikTok à 352 voix pour et 65 voix contre. Ce mardi 24 avril, le Congrès a finalement adopté la proposition de loi demandant au géant TikTok de couper ses liens avec sa maison mère, ByteDance.

Une procédure accélérée

Concrètement, ByteDance aura moins d’un an avant de devoir se séparer de son réseau social. Reste que si la plateforme inquiète, son interdiction n’est pas vue d’un très bon œil par certaines figures de l’opposition, qui craignent “qu’il ne s’agisse d’une décision plus large qui pourrait être utilisée à mauvais escient, bien au-delà de ce dont nous débattons actuellement à Washington, au-delà du seul TikTok“, estime Gregory Meeks, démocrate de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. De son côté, le président, Joe Biden, a aussitôt annoncé qu’il allait promulguer le texte, conformément à des promesses formulées plus tôt cette année.

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6 commentaires
  1. Donc seuls les GAFAM ont le droit de récupérer toutes ces infos ? C’est bizarre, ce traitement de faveur de la part des USA…

    1. Savanflou a tout a fait raison
      C’est juste que les US veulent un control total de l’info et spécifiquement en ce moment c’est en rapport avec ce qui se passe a Gaza ou plus de jeunes américains commencent à voir la réalité de ce genocide.
      Si vous croyez que c’est lié à l’espionnage chinois sur nos ados, alors je vous dis dormez bien mais le reveil va etre terrible

      1. Ce n’est qu’en partie vrai.
        En effet, les US veulent contrôler les informations qui circulent. Ils sont bien contents que la majorité des réseaux sociaux soient d’origine Américaine parce que ça leur permet de se ménager des accès aux informations sur fond de “US Act” (les patriot act, et consorts).
        Par contre, quand c’est un autre pays, ça les fait chier. (à juste titre ou pas, là n’est pas le débat du jour)
        La chine fonctionne à peu près sur le même principe en interdisant la majorité des choses sur lesquelles elle n’a pas un contrôle suffisant.
        Le souci, c’est que si tout le monde fonctionnait comme eux, on aurait plus aucune communication entre les pays. Les réseaux sociaux seraient limités au seul pays dont ils sont originaires… Ce qui freinerait grandement leurs ambitions !
        Au final, tout ça se traite souvent sous forme d’accords inter-pays (ou regroupements de Pays pour l’UE par exemple), mais les USA et la Chine ont du mal à trouver des accords qui satisfassent les demandes de contrôle des deux parties.

      2. Et les Chinois ou les Russes ne font pas pareil peut être.
        Il y a bien que nous couillon d’européen qui croyons être à l’abri du vol ou détournement de nos données grâce au RGPD

Les commentaires sont fermés.

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