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Le son d’une machine à laver à l’origine d’un fiasco pour le système de copyright de YouTube

La plateforme YouTube, avec son système Content ID conçu pour détecter automatiquement les contenus protégés par des droits d’auteur, est une fois encore sous le feu des critiques. Un créateur a été victime d’une réclamation de droits d’auteur particulièrement absurde : sa vidéo de Fallout a en effet été démonétisée… à cause du bruit de sa machine à laver Samsung.

Le système Content ID de YouTube a identifié le son de la machine à laver (elle était en fin de cycle) comme la chanson « Done » de l’artiste Audego, uploadée sur YouTube il y a neuf ans. Le créateur Albino, étonné, a écouté la chanson et a découvert qu’il s’agissait simplement… d’un enregistrement du fameux son de la machine à laver ! Selon le youtuber, Audego n’avait aucun droit sur ce jingle, qui est en fait dérivé du morceau de musique classique « La Truite » de Schubert, composée en 1817 et tombée depuis dans le domaine public.

Une réclamation de droits d’auteur basée sur du vent

Albino s’est indigné de la situation sur les réseaux sociaux, en qualifiant tout l’affaire de « complètement cassée ». Cette réclamation de droits d’auteur est totalement inappropriée à ses yeux, et elle lui fait perdre des revenus publicitaires. « Un gars a enregistré sa foutue machine à laver et l’a uploadée sur YouTube avec Content ID », s’est-il exclamé. « Et maintenant je reçois des réclamations de droits d’auteur ».

À l’origine, YouTube a répondu avec un message standard, en informant Albino qu’il pouvait contester la réclamation et que le plaignant aurait 30 jours pour répondre. Déçu par cette réponse, Albino a souligné le caractère flagrant de l’abus : « Juste attendre que la personne volant des droits d’auteur réponde », a-t-il ironisé. Peu après, la plateforme a confirmé que la réclamation d’Audego était invalide et a informé Albino que ses revenus seraient rétablis sous deux jours ouvrables.

Tout est bien qui finit bien donc. Mais ce cas souligne un problème récurrent : de nombreux créateurs se plaignent depuis des années des abus de Content ID. Le système est manifestement défaillant et permet à des acteurs malintentionnés de revendiquer trop facilement des contenus qui ne leur appartiennent pas. Ils peuvent s’approprier de la sorte des revenus publicitaires indûment.

L’Electronic Frontier Foundation (EFF) a aussi critiqué YouTube pour son manque de protection des créateurs. Selon l’organisation, le système Content ID favorise les détenteurs de droits comme les studios de cinéma et les maisons de disque, au détriment des créateurs qui craignent de contester les réclamations de peur de voir leur chaîne supprimée.

De son côté, YouTube a reconnu que son système n’était pas parfait et qu’il était difficile pour la technologie de prendre en compte des considérations juridiques complexes comme le fair use. Malgré les promesses d’amélioration, les créateurs continuent de souffrir des impacts de ce système automatisé. Pour Albino, comme pour beaucoup d’autres, la frustration reste vive car il existe un déséquilibre patent entre les créateurs et les détenteurs de droits.

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Source : Wired

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