Passer au contenu

Critique – La Nonne, le spin-off qui n’aurait pas dû voir le jour

Il y a cinq ans, James Wan proposait au monde sa vision d’un classique de l’horreur avec Conjuring. Le réalisateur malaisien, un habitué du genre, jouait ainsi avec les codes des grands classiques des dernières décennies pour finalement apporter une touche de modernité au tout. Un pari réussi qui a eu droit, en 2016, à une suite tout aussi effrayante et réjouissante.

Le spin-off de l’enfer

Cette année, c’est à un spin-off que nous avons droit, ce dernier mettant en lumière le cas de « La Nonne », un esprit diabolique aperçu dans le second épisode (Le cas Enfield). Si l’histoire de ce fantôme monstrueux avait de quoi intriguer, encore fallait-il trouver quelques idées pour en faire un long-métrage suffisamment passionnant. Est-ce le cas ? Spoiler : non.

L’histoire de La Nonne se déroule à la fin des années 50, dans une abbaye au cœur d’une forêt roumaine. Pour donner suite au suicide d’une jeune sœur au cœur du lieu, le Vatican décide d’envoyer un prêtre au passé trouble et une jeune novice pour enquêter sur ces événements étranges. Après avoir fait la connaissance d’un jeune homme qui les mène jusqu’au couvent, les deux ecclésiastiques se rendent compte qu’une force maléfique domine l’endroit et qu’ils devront risquer leurs vies pour éviter que cette dernière ne prenne possession des lieux et fasse le mal sur Terre.

La Nonne a un défaut qui saute aux yeux : il n’a aucune originalité. Alors que l’on pouvait espérer, en voyant James Wan comme producteur et scénariste du film, une œuvre qui s’inspire librement des travaux précédents du réalisateur, il n’en est rien. L’ensemble des clichés du style horrifique sont pris et repris comme pour s’éloigner un peu plus de la modernité des longs-métrages précédents. Au lieu de renouveler un genre qui en a bien besoin au vu des dernières productions sorties sur grand écran (American Nightmare 4Action ou Vérité, I Wish, Annabelle 2,…), La Nonne s’évertue à faire encore et toujours les mêmes erreurs.

Ainsi, en plus des très attendus jumpscares qui ne marchent jamais (des apparitions derrière le protagoniste, musique angoissante, cris, course dans le vide et disparition…), le film tente de jouer sur un scénario qui ne capte pas l’attention. Il y avait des choses intéressantes à faire pourtant, notamment en ce qui concerne la religion qui est au cœur même de l’histoire. Mais tout est vite relégué au second plan. Les plans s’enchaînent avec une logique discutable et certaines situations mettent plus mal à l’aise par leur côté irrationnel que par leur propension à faire peur. Le scénario ne sert finalement qu’à servir aux spectateurs une « origine-story » dont les objectifs sont aussi bien cachés que les bonnes idées.

L’artistique ne sauve pas tout

À côté de cela, La Nonne profite d’un travail de mise en scène appréciable malgré un rythme très décousu. Corin Hardy, le réalisateur en charge du projet, a tenté de jouer sur les couleurs, la lumière et l’ombre pour rendre, d’un point de vue artistique, son film plus percutant. Cela se ressent notamment dans les scènes où les sœurs sont joliment mises en avant et réussissent à ressortir du reste du décor grâce à des effets bien sentis.

Mais cela ne suffit pas à sauver le long-métrage qui sombre dès qu’il s’agit d’impliquer un minimum le spectateur. Comme annoncé auparavant, le film ne fait pas peur et n’arrive jamais à surprendre, un mal récurrent, mais qui agace tant on espérait plus, et surtout mieux. La fin du long-métrage a tout de même la cohérence de se raccrocher aux deux œuvres auxquelles il s’apparente pour tenter de valider sa propre logique. Mais malgré cette pirouette scénaristique, difficile de ne pas être déçu.

Taissa Farmiga est la seule à sortir du lot

Quant aux acteurs, la qualité de leur jeu diffère. La jeune Taissa Farmiga remplit très bien son rôle et parait être celle qui croit le plus en son personnage. C’est malheureusement la seule à vraiment insuffler un semblant d’âme aux « héros » de cette histoire. L’actrice est accompagnée dans le récit par Demian Bichir (Alien : Convenant, Les Huit Salopards) qui fait son job, sans plus, mais aussi par le jeune et talentueux Belge Jonas Bloquet (Elle, Valérian, Élève libre) qui campe « Frenchie », un Québécois (je vous laisse vous retrouver).

Malheureusement, la performance de l’acteur ne restera pas dans les annales malgré toute la bonne volonté affichée. Quant au reste du casting, il faut bien avouer qu’aucun n’a retenu notre attention, pas même la fameuse Nonne, trop en retrait et qui ne convainc jamais.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

La Nonne aurait dû être un spin-off de qualité ou, tout du moins, un long-métrage surfant sur la modernité des films dont il s’inspire. Mais il n’en est rien. En voulant jouer avec les codes "classiques" du genre horrifique, la réalisation de Corin Hardy se transforme en un amas de clichés qui ne surprend jamais et s’oublie aussi vite qu’il s’est vu. Dommage, car le concept et le scénario auraient pu intéresser un public en quête de frissons. Reste à attendre un très probable Conjuring 3 et à espérer qu’il ne tombera pas dans ces travers.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 2 / 10
2 commentaires
  1. C’est comme Annabelle, tout un cirque pour du gros caca qui fait vomir les rétines.
    J’ai l’impression aujourd’hui que les mecs rament à mort pour faire des films d’épouvantes…

  2. Je ne suis pas un adepte du genre, mais on a quand même l’impression, en lisant les articles, de voir toujours les mêmes choses, non?
    Vise-t-on l’amateur de film d’horreur, ou une bande de jeunes de 13-14 ans qui vont au ciné pour se faire peur, sans vraiment y parvenir?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *