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Critique The Terminal List : la vengeance est un plat qui se mange réchauffé 💀

Chris Pratt renoue avec l’univers des séries pour Prime Vidéo en prenant la tête de The Terminal List, un thriller d’action plein de promesses non tenues.

Avant de devenir la star de grosses franchises au cinéma, à l’image de Jurassic World : le monde d’après, actuellement en salles, Chris Pratt a fait ses armes dans la série Parks and Recreation. Il y avait donc un petit côté retour aux sources de le voir débarquer à l’affiche de The Terminal List, série en huit épisodes d’environ une heure, pour Prime Vidéo.

Il y incarne James Reece, un Navy Seal dont l’unité se fait décimer au cours d’une opération. Traumatisé, il va se rendre compte que la vérité qu’on lui raconte ne coïncide pas avec la réalité. S’en suit une quête de vengeance qui va mettre à jour un gigantesque complot.

Découvrez The Terminal List sur Prime Video

Copyright Amazon Prime Video

Série remâchée

Si vous avez déjà parcouru le catalogue des productions Amazon pour son service de streaming et que vous avez jeté un œil aux deux saisons de Jack Ryan, à la première saison de Reacher et au film Sans aucun remords, alors vous venez de gagner huit heures de votre temps. The Terminal List n’est qu’un pot-pourri d’autres bébés de la plate-forme et d’un tas d’œuvres du genre.

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Certes, on ne s’attendait pas à ce que le show renouvelle ou transcende le thriller d’action, mais on espérait au moins qu’avec un tel format, on nous propose quelque chose qui sorte un poil des sentiers battus. Il n’en est rien. The Terminal List emprunte le moindre de ces sentiers et ne fait aucun effort pour nous surprendre. On devine constamment tout, d’autant que le scénario n’essaie même pas de déguiser ses intentions. De son aveu, le créateur David DiGilio souhaitait signer une série cinématographique et en un sens il a réussi. On a effectivement l’impression d’assister à un film qui dure 6 heures de trop.

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Pourtant, tout commençait plutôt bien. Antoine Fuqua, derrière la caméra du premier épisode, était la caution efficacité et à ce titre, la première scène d’action répond aux exigences de qualité. De là, le show commence à explorer une piste intéressante sur la paranoïa et le stress post-traumatique. Complot ? Pas complot ? La série semblait vouloir explorer la psyché du soldat en nous balançant des éléments libres d’interprétation.

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Des pistes intéressantes qui n’atteindront même pas la fin du premier épisode. Pourquoi s’embêter à faire compliquer ou original quand on peut aller au plus simple : tout le monde est pourri, il faut tous les tuer. Chaque épisode mettra ainsi en avant une cible de la liste de James Reece et la seule créativité de la série viendra de la capacité du bonhomme à mettre en scène ses actes.

La guerre, c’est fantastique

Actes de vengeance qu’il aurait d’ailleurs été intéressant de débattre au sein d’un scénario s’intéressant aux violences par arme à feu qui secouent toujours les États-Unis, par le traitement réservé à ses militaires revenus d’opérations ou par tout autre sujet de société. Bref, de quoi offrir au moins un peu de consistance durant ces huit heures (désolé, on insiste, mais on a toujours du mal à digérer l’inutilité de cette durée). Sauf que The Terminal List ne met jamais en défaut la mission de Reece, éternel gentil de l’histoire que chacun a envie d’aider, à un moment ou à un autre.

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Un héros sans épaisseur, jouer par un Chris Pratt monolithique, que la série tente d’humaniser par l’usage de flashbacks intempestifs et surtout répétitifs, l’un d’eux étant réutilisé au moins une demi-douzaine de fois. Le traumatisme ne vient pas nuancer le personnage, il sert davantage à justifier sa quête. Une justification qui revient à chaque fois qu’il ne flingue pas quelqu’un, histoire de combler les trous et opérer une piqûre de rappel pour celles et ceux qui auraient loupé les 3698 injections précédentes.

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Quant au casting de seconds couteaux, pourtant solide avec la présence notamment de Constance Wu (Crazy Rich Asians), Taylor Kitsch (True Detective), Riley Keough (Mad Max : Fury Road) ou encore Jai Courtney (Suicide Squad), il n’existe que pour servir de faire-valoir. Une utilisation tellement cynique que la vraie surprise viendra de la capacité du scénario à s’en servir non pas comme personnages, mais comme des fonctions. Ils ne sont pas écrits, ils sont placés là en attendant qu’on ait plus besoin d’eux.

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Tout semble ainsi superficiel, comme pour gagner du temps. Difficile dès lors de s’impliquer dans quoi que ce soit au sein de The Terminal List. De la gueguerre de Chris Pratt à un complot où les protagonistes ne restent pas assez longtemps en vie pour qu’on comprenne réellement les enjeux, on attend juste le dénouement final afin de pouvoir passer à autre chose. La liste était longue…

Découvrez The Terminal List sur Prime Video

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Notre avis

Interminable, sans âme ni originalité, le show répond au cahier des charges d'un service de streaming à la recherche d'un énième algorithme « série similaire à Jack Ryan ». The Terminal List est un macdo réchauffé au micro-onde, c'est mangeable uniquement en cas de famine mondiale.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 3 / 10