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Avec Internet.org, Facebook nuit-il à la neutralité du Net ?

Internet pour tous, mais pas comme tous ? L’initiative de Mark Zuckerberg, Internet.org, si elle fédérait du monde sur le papier, voit ses soutiens quitter le…

Internet pour tous, mais pas comme tous ? L’initiative de Mark Zuckerberg, Internet.org, si elle fédérait du monde sur le papier, voit ses soutiens quitter le navire, déçus par le côté restrictif de l’offre, certains lui reprochant même de remettre en cause la neutralité du Net.

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En aout 2013, Mark Zuckerberg lançait son projet, Internet.org avec six autres partenaires (Ericsson, Qualcomm, Samsung, MediaTek, Opera et Nokia) dans 9 pays émergents dont l’Inde, la Colombie, le Ghana, le Kenya et l’Indonésie.

Celui-ci avait pour ambition d’engager une révolution numérique à échelle planétaire en connectant les habitants du monde entier à Internet. Avec ce projet, il souhaitait connecter jusqu’à 800 millions de personnes dans le monde grâce à un internet abordable – alors que seuls 2,7 milliards en bénéficient, les deux tiers de la planète n’y ont pas accès – notamment via des applications mobiles peu gourmandes de données. La consommation de données est gratuite pour l’utilisateur et à la charge des opérateurs partenaires de l’application.

En juillet 2014, l’application Internet.org faisant ainsi son entrée en Zambie grâce à l’opérateur indien Airtel.

Assistons nous aujourd’hui aux lendemains qui déchantent ? Plusieurs partenaires indiens, eux-mêmes engagés dans un débat sur la neutralité du Net dans leur pays, ont préféré prendre les voiles en retirant leur application du service. Relayés par plusieurs médias dont le Times of India et la BBC, ils dénoncent une violation de la neutralité du Net.

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L’application Internet.org proposerait un accès trop restreint au web, alors qu’il doit être égal et non discriminatoire. Internet.org se présente comme un portail avec de multiples services gratuits dans « les domaines de la santé (Facts for Life de l’Unicef, etc.), de l’information (Google Search, AccuWeather, etc.), de l’emploi (Go Zambia Jobs, Kokoliko etc.), de la météorologie ou encore de l’associatif (Mobile Alliance for Maternal Action, Women’s Rights App) », expliquait alors la firme de Menlo Park. Bien entendu, un accès au réseau social Facebook est prévu. C’est justement cet accès trop restrictif que lui reprochent ses détracteurs et le choix des services proposés sur le portail, laissé à la discrétion exclusive de Facebook et des gouvernements locaux indiens.

Mark Zuckercberg se défend de vouloir fouler du pied la neutralité du Net et préfère axer sa défense sur les possibilités offertes par l’application Internet.org. Le storytelling commence donc ainsi

C’était incroyable de penser que dans cette salle se trouvait peut-être un écolier avec une grande idée qui pourrait changer le monde. Maintenant, ils peuvent le faire grâce à Internet.

Un internet bridé vaut mieux que pas d’Internet du tout, plaide-t-il en substance dans un post sur Facebook : « Si quelqu’un ne peut pas se payer une connexion, c’est toujours mieux d’avoir un accès [limité à Internet] plutôt que pas d’accès du tout. »

Si les principes plaisent à tout le monde sur le papier, ils se confrontent parfois à la réalité. Supporteur du principe lors de la bataille qui s’est joué aux États-Unis, il exclut l’argument de la neutralité du Net du débat :

L’argument de la neutralité du Net ne devrait pas être utilisé pour empêcher les gens les plus désavantagés de la société d’accéder à des opportunités.

Si le projet n’est pas parfait, il a le mérite d’exister et d’apporter une solution dans des territoires dépourvus des structures nécessaires, quand celles-ci ne sont pas trop onéreuses. Le débat est engagé.

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2 commentaires
  1. Facebook, le voilà le vrai problème des libertés… non pas de vie privée, car après tout je suis libre de mettre ce que je veux ou pas, etc. c’est moi qui gère ce que j’écris en public.
    Mais un problème d’éthique : j’ai plusieurs fois signalés des faux compte “clônes” : même nom à 1 lettre près, même photo qu’une de mes contacts Faceboue… et bien Facebook m’a répondu que cela n’était pas contraire à l’éthique Facebook !
    En gros je peux créer un faux compte de quelqu’un, lui faire “aimer” le FN etc. c’est OK c’est permis !

    Alors CA c’est déguelasse. Voilà pourquoi quand on parle des lois sur l’écoute, ah làlà, comme quoi ce serait liberticide etc. Bah franchement être écouté, même avec tous les états d’âme possible, mais combien de millions se lâchent en disant que “faut laisser faire Darwin etc.”, ou même si tu trompes les impots.
    Ce qui fait venir le GIGN chez toi c’est quand tu commences sérieusement à dialoguer avec des mecs d’Al Kaïda, que ton IP est inscrite sur des sites des Daehs, et que tu participes, tu lèves le doigt tout ça.
    Et bien là OK. Et même je veux bien être écouté si un voisin d’ami va s’embarquer pour la connerie : ils seront rassurés et m’entendront gueuler sur Hollande et Sarko. ( et sur Marine. Quand même ! ) et dire que je p… des logici…
    c’est pas ça qui les intéresse.
    Mais Facebook avec son système permissif d’usurpations d’identité : CA c’est grave = personne n’en parle.

  2. Ya toujours des relous qui veulent du tout gratuit, mais qui ne supportent pas l’idée qu’eux même travaillent gratuitement. On retrouve les mêmes abrutis qui se plaignent des pubs sur les sites gratuits que pour des projets comme cela.
    Tout ce qui compte c’est se faire entendre. Même si c’est pour dire quelque chose sans réfléchir.

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