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Gossip, l’application polémique chouchoute des adolescents

Apparue il y a peu, l’application de rumeurs anonymes Gossip, qui fait fureur auprès des adolescents, suscite déjà l’inquiétude des parents et de l’Éducation Nationale, et…

Apparue il y a peu, l’application de rumeurs anonymes Gossip, qui fait fureur auprès des adolescents, suscite déjà l’inquiétude des parents et de l’Éducation Nationale, et pour cause. Peu après une importante campagne contre le harcèlement scolaire qui a fait, et fait encore, nombre de victimes, Gossip fait l’apanage du ragot, protégé par l’anonymat, avec le risque de stigmatiser de jeunes personnes à l’âge où se construire se fait parfois en meute et au détriment de l’autre.

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À peine lancée sur iOS et Android, l’application Gossip est désormais indisponible, retirée temporairement par sa créatrice Cindy Mouly, 25 ans, qui assure au micro d’Europe 1 qu’elle « ne s’attendait pas à cette polémique », surprise de son appropriation par les adolescents. D’autant plus que l’appli est classée PEG16, soit interdite au -16 ans (Pan European Game Information désormais applicable aux applications donc).

Pourtant, tout le laissait présager. Son nom d’abord, qui fait (outrageusement) référence à la série Gossip Girl où une anonyme racontait les petits secrets inavouables de la haute bourgeoisie New Yorkaise avec tout ce que ça implique comme conséquences, et son fonctionnement ensuite.

Gossip permet ainsi à tout utilisateur, une fois son répertoire téléphonique ou ses contacts FB synchronisés avec l’app, de propager des rumeurs avec ses contacts détenteurs de l’app. Celles-ci ne font pas plus de 140 caractères (comme sur Twitter), on peut y insérer photo et vidéo et elles sont éphémères, le ragot disparaissant au bout de dix secondes. Cela vous rappelle quelque chose ? Bingo, Snapchat, l’autre application prisée des adolescents.
Et ce n’est pas sa classification en PEGI 16 qui a convaincu les ados de passer leur chemin. 60 000 téléchargements ont été effectués en deux semaines.

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Face à ce nouveau phénomène, parents et corps enseignant s’alarment. « Dans mon lycée, Jacques-Prévert, à Boulogne-Billancourt, les élèves s’invectivent et s’accusent mutuellement d’avoir posté des ragots », s’inquiète Eliott Nouaille, président du Syndicat général des lycéens. Quand la Fédération indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL) estime que « L’objectif de cette plateforme n’est pas de jouer mais bien de nuire aux autres ».

La ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud Belkacem a également dû intervenir publiquement pour appeler à une « extrême vigilance sur la teneur des messages qui seraient mis en ligne sur cette application ». Dans un billet de blog, elle encourage à « signaler aux procureurs de la République, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale, tous propos injurieux ou diffamatoires proférés à l’encontre d’élèves ou de personnels. »

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L’application Gossip Girl dans la série éponyme

Si l’application est actuellement indisponible, ce n’est que temporaire puisque la créatrice de l’application a expliqué qu’elle allait la réintégrer après quelques ajustements, notamment une demande de renseignement supplémentaire (peut-être pour lever l’anonymat une fois les limites dépassées), un système de modération « avec des mots qui ne pourront être acceptés » et une classification qui passerait de PEGI 16 à PEGI 18.
Le ministère de l’Éducation nationale prévient d’ores et déjà que « la réouverture de cette application pourrait venir affecter un climat serein au sein des établissements », rappelant que 700 000 élèves souffrent de harcèlement (en ligne ou au sein de leur établissement).

Sur le site de l’application, l’accroche est sans équivoque : « l’application qui démocratise les ragots de façon totalement anonyme. À consommer avec modération ». Cindy Mouly, dont Europe 1 précise qu’elle fuit les interviews depuis la polémique, assure avoir voulu faire une application « bon enfant » et se dit « choquée, surprise de la perversion de certains utilisateurs ». Selon elle, « l’anonymat ne doit pas permettre la diffamation ».

« Je le cris haut et fort, les mineurs n’ont pas à être dessus », assure-t-elle encore.

Insuffisant pour les syndicats et associations lycéens qui réclament son interdiction.

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16 commentaires
  1. La génération actuelle est aussi débile que nous, adultes, étions à 16 ans. Malheureusement internet, les smartphones et autres sont aussi de belles poubelles à conneries et un parfait réceptacle pour ces jeunes de cet âge et leur conneries. Ce n’est pas les jeunes qu’il faut critiquer, leur seul méfait est d’être jeune, mais les adultes qui mettent de telles applications à la con entre leurs mains.
    Les ragots et les rumeurs ça a toujours existé, ça a toujours fait mal. Sauf qu’aujourd’hui avec ce genre d’applications on les crédibilise, on les rend anonyme et pire tout le monde à maintenant une trace et le ragot ce propage en quelques secondes…
    Comme souvent il va falloir attendre un vrai drame pour que les autorités agissent véritablement…

  2. Le minimum serait qu’une plainte en bonne et due forme soit déposée car mettre en ligne une application à visée commerciale entraîne de facto une responsabilité de l’éditeur. Si des actes de diffamation envers des mineurs ont été facilités par cette application, elle ne peut se dédouaner d’une contribution significative aux faits.
    Il serait temps que les éditeurs de sites sociaux/micro blogging/rencontre assument leurs responsabilité dans les dégâts causés par leurs outils : sinon aucun risque pour eux et par contre tous les bénéfices…

  3. Olà, le correcteur ortho a fait des siennes? 🙂
    “Pourtant, tout le laisser présager” laissait*
    “parents et corps enseignement s’alarment.” enseignant*

  4. “Je ne pensais pas que permettre aux gens de faire courir des ragots et des rumeurs anonymement était quelque chose de mal”
    Mon dieu mais que les gens peuvent être cons. Se défendre comme ça… On sait pertinemment que c’est une grosse pute qui fait ça consciencieusement. Elle avait juste besoin d’un petit buzz en plus.

  5. « choquée, surprise de la perversion de certains utilisateurs »

    oui, bien sûr… une appli qui sert à propager des rumeurs de façon anonyme. On la croit :/

  6. oulala le site de la web agency avec le lancement automatique du son…
    anti ergonomique… et ça se dit professionnel.

  7. Je pense qu’on reste à coté du problème initial. Se lancer sur une étude du comportement des ados ou dans un analyse du droit en terme de responsabilité, super ! Maintenant, l’appli ressort PEGI 18. On sait tous que ça n’empêchera pas les mineurs de le récupérer. Mais ça n’a pas l’air de plus déranger que ça.

    Je suis aussi ravi de voir que beaucoup s’offusquent de l’usage proposé par cette application. Sauf qu’aujourd’hui, on regarde la tv pour sa réalité, on lit des magasines pour leur coté public ou closer… Triste constat, c’est possible. Mais si vous voulez blâmer l’outil, taper d’abord sur l’éducation qu’on propose aux nouvelles générations. Pour les autres, je propose de créer une application sur les bonnes manières et de devenir riche avec. Vaste sujet là encore [To be continued … or not]

    1. D’accord sur le constat. Mais justement, comme vous critiquez l’éducation que les adultes donnent aux enfants/aux jeunes, vous devriez soutenir l’idée qu’il faille enfin sanctionner les éditeurs d’applications qui manifestement font du business sur le dos de ceux ci. Ce n’est là qu’un principe de responsabilité : nous les parents devons taper fort sur les gens qui s’évertuent à saper leur construction morale.

  8. Sinon ça se passe comment ?
    quand un adolescent est poussé au suicide sur fb vous pensez que les gens font tout pour arrêter fb ?
    je crois pas … il existe des millier de façons de diffuser des rumeurs anonymement de nos jours. Pourtant dés qu’un appli annonce clairement que c’est son but tout le monde est contre (sans réels arguments BTW ) tout ça parce que les médias s’en mêlent… alors oui cette appli est malsaine mais non il ne faut pas la fermer, en revanche ajouter des moyens de contrôle pour permettre a la police de récupérer l’IP d’une personne suspecte … peut être une bonne idée.
    De plus je pense que vouloir la suppression de cette appli est contre productif en effet vu le bruit qu’ont fait les médias autour de cette appli si elle viens a disparaître une autre la remplaceras pour récupérer tout ces users

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