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Amazon, ou l’apocalypse du management ?

Le New York Times fait des révélations édifiantes concernant les conditions de travail des cadres au sein d’Amazon. Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, a tenu à…

Le New York Times fait des révélations édifiantes concernant les conditions de travail des cadres au sein d’Amazon. Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, a tenu à défendre ses employés aussi bien que son entreprise.

amazon_apocalypse_management

Les conditions de travail des employés d’Amazon dans les immenses hangars de la firme sont déjà tristement connues (horaires, cadence, productivité exigée, pression) et ont fait l’objet d’un livre, En Amazonie, publié en 2013, les cadres de la firme dirigée par Bezos ne semblent pas mieux lotis à en croire les dernières révélations du New York Times.

Pour Amazon, la productivité est maître et critère de référence et l’abnégation totale. « Amazon utilise un algorithme d’amélioration continue de son personnel », révèle ainsi un ancien employé. La performance en ligne de mire où « Seuls les plus forts (mentalement) survivent ». Employés ou cadres, personne n’échappe pas à la règle et tous les coups semblent permis.

Ainsi, comme l’explique le New York Times :

– Chez Amazon, les employés sont incités à critiquer les idées de leurs collègues de travail en réunion et donc en public ;

– quand ce n’est pas officiel, ils reçoivent des instructions leur précisant comment envoyer un compte rendu secret sur le travail de leurs collègues, outil régulièrement utilisé pour « saboter » un rival ;

– ils sont tenus à des normes que la société se vante d’être « déraisonnablement élevées » ; philosophie découlant de Jeff Bezos et lisible dans sa “déclaration de principes” ;

– leur disponibilité doit être totale, même lorsqu’un email arrive après minuit, sinon ils reçoivent un SMS leur demandant pourquoi ils n’ont pas répondu (le sommeil ne semble pas un argument) ;

– pire, pas de place pour l’empathie chez Amazon, les événements personnels doivent rester dans la sphère intime et ne pas perturber leur travail :

« Une femme qui venait d’accoucher d’un enfant mort-né s’est vue contrainte d’être suivie dans ses tâches au cas où sa vie personnelle prendrait le pas sur ses performances. Les pères ont peur d’être remplacés par plus jeunes qu’eux s’ils ne travaillent pas autant malgré la naissance de leur enfant. »

Ambiance.

amazon_management_conditions_travail

Autant d’exemples qui ont suscité beaucoup de commentaires sur la toile. Nombre d’Amazoniens ont tenu à défendre leur entreprise. À l’image de Nick Ciubotariu, cadre chez Amazon, dans une tribune publiée sur le réseau social LinkedIn et dans laquelle il dément catégoriquement tous les points soulevés par le NYT. Il se défend également d’une quelconque commande d’article : « I want to state – unequivocally so – that NO ONE asked me to write this article » (« je tiens à affirmer – sans équivoque – que PERSONNE ne m’a demandé d’écrire cet article. »).

La réaction la plus attendue était bien sur celle de Jeff Bezos, CEO d’Amazon. Censée rester confidentielle, car communiquée uniquement aux salariés de la firme, le mémo a fuité sur The Verge. Extraits :

« L’article [du New York Times, NDLR] ne décrit pas l’Amazon que je connais et les Amazoniens bienveillants avec qui je travaille tous les jours. Mais si vous avez connaissance de telles histoires, je veux que vous les fassiez remonter aux ressources humaines. Vous pouvez aussi m’envoyer directement un e-mail. Même si ces événements sont rares ou isolés, notre tolérance pour un tel manque d’empathie doit être nulle.

L’article du New York Times met en valeur des anecdotes révélant des méthodes de management choquantes, y compris des gens traités sans la moindre empathie alors que leurs familles ou eux-mêmes traversaient des périodes de maladie. Encore une fois, je ne reconnais pas cet Amazon et j’espère sincèrement que vous non plus. »

Et pour accentuer sa prise de position et bien marteler son message : « Je crois fermement que qui que ce soit qui travaillerait dans une entreprise comme celle décrite par le NYT serait fou de rester. Je sais que je quitterais une telle entreprise. »

En effet, de tels événements n’inciteraient personne à rester bien longtemps au sein de la firme. La durée moyenne d’un poste au sein d’Amazon est d’un an, « parmi les plus faibles des entreprises du Fortune 500 », précise le New York Times.

Comme le rapporte Rue89, Jeff Jarvis, décrit comme « l’un des observateurs les plus pertinents de l’univers d’Internet aux Etats-Unis » n’hésite pas à noter que le NYT est un concurrent du Wall Street Journal, qui appartient à Jeff Bezos. Suffisant ou un peu tiré par les cheveux ? Le site internet précise en sus que Jarvis affirme détenir « quelques actions d’Amazon », dont il salue le « miracle commercial et logistique ». Il dit craindre une possible syndicalisation de ses employés qui serait un « handicap pour sa croissance ».

Quoiqu’il en soit, cet article du New York Times met une nouvelle fois en lumière les conditions de travail au sein des entreprises du web dont le management, même au sein de Google ou Apple, entreprises rêvées pour y travailler, est parfois remis en cause. Cette nouvelle économie étant celle de l’avenir, elle mérite que l’on se penche dessus…

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8 commentaires
  1. Amazon est loin d’être la seul, il suffit de rester en France pour trouver la même chose, a 18 ans j’ai commencé comme préparateur de commande pour une grande enseigne de supermarché, quota imposé (nombre de colis soulevé dans la journée), avec des colis allant de 5 a 15 kilo nous avions un quota de 1000 sur 7h soit 5 a 15 tonnes par jours, j’ai fais mon premier séjour a l’hôpital 2 ans plus tard a seulement 20 ans …
    Après une visite médicale et une indication “éviter le port de charge lourde”, mon responsable m’a simplement dit “soit t’es aptes et tu fais ce qu’on te demande, soit t’es inapte et tu dégages” …, aucune adaptation du poste bien qu’il était possible de rester sur les colis les plus petits, pas de clémence sur les quotas, nombreux courrier et avertissement (sans valeur) pour non respect des quotas, harcèlement journalier, même quand vous étiez en pause c’était dans un box en verre face au bureau d’un responsable, il vous fixait, poignée levé a regarder sa montre, 5 minutes et pas une secondes de plus … bref, j’ai tenu 4 ans, a 33 ans aujourd’hui je souffre toujours de fortes douleurs au dos, ça ne s’arrête jamais …

  2. Qu’est-ce qui est le plus important : publier un article vite, ou publier un article correct syntaxiquement ?

    1. Merci !
      Ces fautes m’horripilent de plus en plus, ça témoigne d’un manque de rigueur de la part des rédacteurs. Une fois, ça peut arriver, mais quand c’est dans tous les articles, ça devient juste insupportable.

  3. ben vous voulez toujours payer moins cher mais jamais connaitre la raison bien que vous vous en doutiez.

    y’a pas de secret.

    au état unis si il y a ue la libération des esclave du sud c’est uniquement pour des raison économique, mais on évite de nous le mentionner dans nos livre d’histoire (je simplifie mais c’est bien se qu’il fut)car la partie riche était le sud et la pauvre le nord.
    Les fermier qui ne pouvais avoir suffisamment d’esclave pour être rentable se faisais manger par les plus gros propriétaire. Pour survivre ils partaient dans la nord ou les terre étaient moi fertile et rentable et souvent ils étaient ruiné .
    Une fois bien nombreux au nord ils décidèrent de combattre cette concurrence déloyale (lol) un traité devait être signé et renvoyer les esclaves au chant sans liberté après cela. Mais ce ne fut pas possible car certain haut gradé on empêche que cela se produise, ils durent se résigné a laissé la liberté au esclave sans grande joie pour une très grande partie des nordistes.

    Le bizness est pas une affaire d’empathie ils ne sont pas la pour faire du social a moins que l’on change les texte de loi il n’y sont pas contrains ^^ alors pourquoi le feraient ils si cela leur rapporte moins de tune… tous le monde n’est pas un philanthrope et généralement quand on creuse un peu pour ceux que l’ont présente comme tel quand on regarde sous le verni c’est pas très beau a voir .

    Continuons de cracher sur le code du travaille qui je vous le rappelle existe grâce au sang versé de travailleur qui se sont sacrifier pour que leur enfants ai une meilleur vie qu’eux.
    Il est toujours facile d’abandonné des acquis mais le cout pour en obtenir et généralement démesuré comme le sang et les vie que nos ancêtre on sacrifié, une chose que l’on évite de montrer dans sa globalité une fois de plus dans les livres d’histoire.

    n’oublions pas qu’il y a pas si longtemps que ça nos ancêtre mourais au travaille a l’usine et n’arrivais même pas a l’age de la retraite qui n’existai pas a l’époque.

  4. “ont fait l’objet d’un livre, En Amazonie, publié en 2013” Trouvable sur… Amazon ! bien sure!
    http://www.amazon.fr/En-Amazonie-infiltr%C3%A9-meilleur-mondes/dp/2213677654/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1439879750&sr=8-1&keywords=en+amazonie

    Heyyy non, y’a plus de respect ma bonne dame tu lutte pas contre le systéme capitaliste, tu fait semblant, mais au final, il appose sont brevet sur tes petits hurlements, tes petites rebellions, tes petites critiques et autres satyres, il en fait un film, un livre, ou un jeu, qu’il te propose dans un de ses point vente.

  5. Ce qui est cool, c’est que n’importe qui qui dit n’importe quoi est repris sans soucis dans n’importe quel organe de presse et ensuite repris par les blogs et tout le monde…. tous ces gens qui n’ont jamais travailler au sein de cette entreprise. Bon je sens que je vais écrire des bouquins sur mes concurrents. Et dans le cas ou cela est vrai, on parle de quelques histoires arrivées a quelques salariés… dans une entreprise de …. 150.000 salariés.
    Je ne nie pas les faits, mais vu que je ne les connais pas, je n’en parle pas… nombreux devraient faire comme moi.

    Bon et les entreprises du web n’ont rien à envier aux autres entreprises… n’importe qui qui a travailler dans une grande entreprise le sait, les cadences sont élevées et la pression est forte, vous avez le droit d’aller travailler dans des petites entreprises si vous le voulez… mais non… le salaire, les avantages,… vous font choisir le travail plus dur. Bref l’histoire du beurre, de l’argent du beurre et blabla.

  6. j’ai travaillé dans une ssii que je nomme Trogras Boule (indice elle a fusionné y’a moins d’un an…) donc je compatis.
    quand la renta remplace toutes les valeurs d’une boite on tombe sur des situations effrayantes:
    Fermer les yeux sur une anomalie majeure (qui peut déboucher sur une faille de sécurité) parce que “le client a pas payé assez cher et il ne l’ont pas remarqué lors de leurs tests”

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