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Des données secret défense confirment notre premier visiteur interstellaire

L’US Space Force vient de confirmer qu’un météore qui s’est désagrégé dans l’atmosphère en 2014 était en fait le tout premier visiteur venu d’une autre étoile à avoir été formellement identifié.

En 2014, une petite météorite d’environ 45cm de diamètre s’est consumée dans l’atmosphère terrestre, à l’insu de la plupart des humains en contrebas. Un événement qui n’a fait ni chaud, ni froid à la plupart d’entre nous. Mais du côté des spécialistes, cet objet s’est avéré très intrigant pour de nombreuses raisons; et cela commence par le fait qu’il s’agit finalement du tout premier voyageur interstellaire jamais détecté dans notre système solaire.

C’est en tout cas ce qu’affirme le rapport de l’U.S. Space Force (USSC) qui vient de déclassifier ces informations très récemment. L’objet en question avait initialement été repéré le 8 janvier 2014, et il avait très vite intrigué les observateurs à cause de sa vitesse très étonnante.

En effet, CNEOS 2014-01-08 — c’est son nom — a déboulé dans notre arrière-cour spatiale à plus de 210,000 km/h. C’est une vitesse très impressionnante, et bien supérieure à la moyenne des météores que l’on voit habituellement passer près de nous.

À titre de comparaison, la majorité de celles qu’on repère voyage à quelques dizaines de milliers de km/h maximum, avec quelques exceptions au-delà des 100.000 km/h. La comète de Borisov, l’une des plus rapides jamais identifiées, a par exemple été flashée à environ 175,000 km/h.

Si cette vitesse est si remarquable, c’est surtout qu’elle excède largement la vitesse moyenne des résidents de notre système solaire. De plus, les chercheurs ont aussi été intrigués par sa trajectoire particulière. Ces deux éléments mis bout à bout, les chercheurs de l’équipe d’Amir Siraj en ont déduit que CNEOS 2014-01-08 était probablement originaire d’une zone très lointaine, bien au-delà des confins du système solaire.

Des données secret-défense

Mais malgré la solidité de leurs travaux, les chercheurs n’ont pas pu les faire valider dans le cadre du processus académique habituel. Ils n’ont pas eu droit à une relecture par les pairs ni à une publication. Pour arriver à ces conclusions, ils ont dû se baser sur certaines données sensibles; elles avaient apparemment été classées secret-défense par le gouvernement américain.

L’affaire a donc été passée à l’US Space Force, l’agence qui gère tout le versant militaire et secret-défense des opérations spatiales américaines. Et elle a enfin confirmé que les mesures de 2019 étaient “suffisamment précises pour confirmer la trajectoire interstellaire” de CNEOS 2014-01-08. Plus de doute, cet objet est donc bel et bien originaire de l’extérieur du système solaire.

Cette confirmation rétroactive a aussi pour effet de rétrograder Oumuamua; ce célèbre météore en forme de baguette, repéré en 2017, était jusqu’à présent le premier objet interstellaire repéré dans le système solaire.

Désormais, pour Siraj et ses collègues, il reste deux objectifs prioritaires. Dans un premier temps, ils espèrent toujours convaincre l’administration de les laisser publier leur papier de recherche original, écrit en 2019. Il espère ainsi permettre à ses collègues de se pencher à leur tour sur l’étude de CNEOS 2014-01-08.

Des fragments dans l’océan Pacifique ?

En se faisant, Siraj et son équipe espèrent que la communauté scientifique pourra alors se mettre sur la piste des restes éventuels de l’objet. En effet, il s’est désintégré au-dessus de l’océan Pacifique; les chercheurs estiment donc que quelques fragments auraient pu survivre à l’impact.

Le cas échéant, ils reposeraient alors sagement au fond de l’eau; il ne resterait qu’à monter une expédition pour les retrouver. Un travail qui s’annonce colossal, mais le jeu en vaut la chandelle selon Siraj; après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de mettre la main sur des objets venus d’aussi loin.

La simple possibilité de récupérer une première pièce de matériel interstellaire est suffisamment excitante pour mériter qu’on vérifie tout cela dans les moindres détails”, avait déclaré Siraj dans une interview à Vice.

Le texte de l’étude est disponible à cette adresse.

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Source : LiveScience

3 commentaires
  1. Tout à fait vrai, blague à part où est passé ce boeing avant de chercher un cailloux mille fois plus petit?!
    Ce serait un peu se foutre de la gueule des familles non?
    Sauf si ce “cailloux” était scientifiquement et plus rentable que des vies..

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