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Les NFT ne sont pas une garantie de propriété sur internet

Les NFT sont dans une impasse depuis quelques mois. En manque d’acheteurs, c’est leur système de fond qui est sous le feu des critiques.

Le marché des NFT est dans une impasse. Depuis quelques mois, les jetons non fongibles ne sont plus aussi populaires. Certaines collections ont atteint des valeurs incroyablement basses, une grande première pour les NFT depuis leur création. Une nouvelle étude vient aujourd’hui enfoncer un peu plus les NFT. Selon Galaxy Digital, une société d’investissement autour des technologies de la blockchain, les grands projets NFT n’assurent en réalité aucune propriété.

Les jetons non fongibles ont pour raison d’être le fait qu’ils sont une preuve inviolable de l’appartenance d’un bien numérique à une personne. Du moins sur le papier, cette notion de propriété est très claire, et c’est elle qui donne tout son attrait au NFT.

Mais dans les faits, les choses sont bien différentes. Le rapport de Galaxy Digital révèle qu’un seul des 25 projets de NFT étudiés tente de donner aux acheteurs des droits de propriété intellectuelle directs sur l’art sous-jacent. Tous les autres se contentent de licences confuses, sans fondement juridique clair.

Les plus gros projets ne sont pas les plus sérieux

Parmi les projets étudiés et épinglés par le rapport, on retrouve les plus grands noms du milieu. Le projet Bored Ape Yacht Club (BAYC) est notamment en tête d’affiche. Il partage la place avec les projets de métavers Decentraland et Sandbox. Mais selon le rapport, toutes ces sociétés ont « induit les acheteurs en erreur ».

Si aujourd’hui certains projets ont décidé d’utiliser la norme Creative Commons, déjà très utilisée sur internet, elle arrive bien trop tard, et la propriété de l’œuvre peut être contestée. Plus tôt cette année, l’Université Cornell avait déjà tiré le même bilan, en incluant les cryptomonnaies à son rapport.

Deux études qui montrent clairement des « incohérences » dans le fonctionnement et l’accès à la propriété de BAYC. Yuga Labs — qui gère les NFT de cette collection — promet aux acheteurs qu’ils vont « posséder » l’art sous-jacent. Mais dans le même temps, il publie une licence contradictoire.

Finalement le rapport de Galaxy Digital n’a trouvé du bon que chez « World of Women (WoW) », une collection qui fait le « noble effort » de transférer le copyright du créateur de l’œuvre au cours de chaque vente. Si cette licence n’est pas encore parfaite, elle est prise en exemple par le rapport pour montrer la ligne à suivre pour ce petit univers.

Les NFT doivent se mettre à jour

Le rapport se conclut en expliquant que les collections de NFT doivent faire un effort sur elles-mêmes avant de demander aux clients de revenir en nombre. L’argent n’est plus aussi présent qu’il y a quelques mois, mais les NFT se sont fait une place dans l’imaginaire collectif.

Il faut maintenant rassurer un public déçu, et réussir à le reconquérir pour qu’il revienne en nombre sur OpenSea et d’autres plateformes d’achat-revente.

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3 commentaires
  1. Dois je comprendre que si le NFT garantit la propriété en tant que tel, il ne garantit pas le droit attaché à un Auteur ou à une Marque qui est pourtant attaché au dit NFT? Ce qui revient à dire que quiconque peut s’approprier un NFT en usurpant le droit d’Auteur?

  2. Je dirai plutôt, Mr Bourriere, que les NFT achetés ne nous appartiennent pas vraiment…et qu’une fois acheter la propriété de ce que représente ledit nft appartient encore à son créateur, l’acheteur n’achètent en fait que la représentation de l’objet posséder et non l’objet lui même…

  3. Ce qui nous appartient vraiment c’est l’objet produit par un Auteur et non l’Auteur, je suis donc d’accord avec vous. Il faut distinguer l’Auteur de son œuvre réelle ou virtuelle. Un droit d’auteur ne s’achète pas, seules ses œuvres s’achètent. Un tableau de PICASSO est la propriété d’un tiers parce qu’il l’a acheté avec son certificat d’authenticité d’origine certaine. S’il a une grande valeur c’est en raison de son Auteur (ou créateur) qui ne s’achète pas. C’est bien le problème du NFT qui atteste une propriété de l’objet réel ou virtuel sans se préoccuper du DROIT d’auteur attaché qui lui donne sa valeur, c’est donc une contrefaçon. En clair un PICASSO qui ne provient pas de PICASSO est une contrefaçon et n’a donc aucune valeur.
    Ainsi un NFT qui a de la valeur en raison de la notoriété de son Auteur mais dont le NFT ne prouve pas l’Auteur n’a strictement aucune valeur.
    C’est le problème du NFT tel qu’il s’exprime dans la blockchain, car celle ci est adaptée à des objets ou valeurs fongibles donc substituables entre elles et pour lesquelles le Droit d’Auteur ne s’applique pas. Seule la propriété est importante.

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