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Amazon a eu la pire idée du monde pour lutter contre le piratage

Le géant du e-commerce veut lutter contre le piratage des livres en optant pour une méthode radicale, mais complètement à côté de la plaque.

Le géant Amazon a décidé de sévir contre le piratage de livres, et une fois n’est pas coutume, la mesure fait l’unanimité contre elle. Consciente du problème lié au piratage des livres électroniques, la plateforme a décidé de frapper un grand coup. Sauf qu’au lieu de sanctionner les plateformes pirates et les lecteurs indélicats, elle a préféré punir les auteurs et les autrices.

Le piratage de livre, un problème grandissant

Si la démocratisation des livres au format électronique est une formidable avancée pour l’accès à la culture, la dématérialisation du support apporte avec elle toute une série de problématiques, notamment liées au piratage. Sur les plateformes de téléchargement, et notamment sur Z-Library, l’une des plus grandes bibliothèques pirate du monde récemment interdite en France (mais toujours accessible via Tor ou n’importe quel VPN), l’accès illégal à des milliers de livres prive les auteurs et leurs ayants droits de leur revenu. Un énorme manque à gagner pour l’industrie, puisque les maisons d’édition sont aussi concernées par la situation.

Parmi les entreprises tout particulièrement concernées par le piratage des livres, Amazon arrive en bonne position. Le géant du web a démocratisé la lecture numérique il y a près de quinze ans, et c’est en partie pour lutter contre le piratage qu’il a lancé l’abonnement Kindle Unlimited il y a quelques années. L’initiative ne suffit visiblement pas, et l’entreprise a décidé de sévir, cette fois en attaquant les auteurs et les autrices.

Double peine pour les écrivains

Plutôt que de soutenir les auteurs et les autrices, Amazon a préféré appliquer la double peine concernant le piratage en ligne. Non seulement ces derniers sont privés de leurs revenus lorsque leurs livres sont piratés, mais en plus, l’entreprise américaine prévoit désormais de retirer de son catalogue les titres disponibles sur les plateformes de téléchargement illégal. La mesure semble lunaire, et elle concerne les artistes ayant souscrit à l’offre Kindle Direct Publishing Select, qui permet d’autoéditer son livre directement via la plateforme Kindle, moyennant un contrat d’exclusivité avec la plateforme.

Concrètement, quand un auteur autoédité souscrit à un contrat via l’offre Kindle Direct Publishing Select, Amazon attend de lui que son livre ne soit disponible nulle part ailleurs que sur Kindle. Dans le cas où l’ouvrage se retrouve malgré lui sur un site pirate, l’entreprise de Jeff Bezos estime que l’auteur n’a pas respecté son contrat d’exclusivité, et estime donc normal de le punir en le retirant de la vente.

Interrogée par le site TorrentFreak, l’autrice Raven Kennedy a ainsi détaillé son incompréhension face à cette nouvelle mesure adoptée par Amazon : “La violation des droits d’auteur échappe à mon contrôle. Même si je paie beaucoup d’argent à une société pour qu’elle dépose des avis de retrait en mon nom, et que je vérifie constamment sur le web les versions piratées, je ne peux pas tout suivre, et plutôt que de soutenir et d’aider ses auteurs, Amazon me menace”. Ironie du sort, les fichiers .MOBI trouvables sur les sites pirates proviennent le plus souvent directement d’Amazon, déplore l’écrivaine.

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3 commentaires
  1. Pas étonnant. Quand on affiche un produit après recherche dans une navigation privée (de Google Chrome) pour éviter d’être harcelé de pub on as un message d’erreur (qu’une photo, pas de prix, …).

  2. Voici comment Amazon est en train de s’autodétruire.

    Il faut vraiment être imbécile, il n’y aura plus aucun auteur au final.

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