L’affaire HUAWEI avait secoué le monde du smartphone, marquant un tournant dans la guerre technologique entre la Chine et les États-Unis. Quatre ans après la mise en place de l’embargo américain, le géant chinois tient bon et ne s’est pas écroulé. Certes, HUAWEI a revu ses objectifs à la baisse dans certains domaines et a dû se résoudre à faire une croix sur certaines ambitions. Privé de collaboration avec les entreprises américaines (comme Google) et de composants exploitant une technologie américaine, HUAWEI ne brille plus autant qu’avant. Les espoirs d’une amélioration de la situation se dissipent et l’administration Biden n’a pas changé le traitement réservé par Donald Trump à la firme.
Isolé des États-Unis, HUAWEI a très vite fait le choix de développer son propre système d’exploitation. Présenté en grande pompe, HarmonyOS a marqué un premier tournant dans l’histoire du géant chinois des télécoms et smartphones. Cet OS, lancé rapidement après l’offensive américaine, n’était en réalité qu’une alternative d’Android pour les appareils connectés. Il vise les smartphones, mais aussi les objets connectés, les montres, les téléviseurs ou les voitures.
Sur les mobiles, HUAWEI a finalement opté pour un simple fork (un dérivé) d’Android. Les premiers retours ont d’ailleurs évoqué une simple « copie », mais ce premier jet permettant de poser les bases pour évoluer dans l’écosystème Android. En interne, le plan du groupe chinois était beaucoup plus ambitieux et prenait le nom de HarmonyOS Next.
Au revoir Android
Dévoilé aux développeurs de l’été, il est le futur système d’exploitation pour tous les appareils de la marque. Il marque surtout un tournant majeur en s’éloignant totalement de l’univers Android et pour cause, il ne prend pas en charge les applications de l’OS soutenues par Google.
Selon Richard Yu, HarmonyOS Next est presque prêt à être déployé auprès des utilisateurs. Toutes les applications natives ont été mises à jour pour préparer le terrain de ce qui s’annonce comme une révolution pour HUAWEI. En effet, ce nouveau système d’exploitation ne prend pas en charge les fichiers APK (.apk). Il n’est donc pas en mesure d’installer des applications ou de lire le code Android, préférant le format HAP de HUAWEI.
Un changement profond tandis que l’interface ne devrait pas perturber les utilisateurs. Elle serait identique à celle de l’actuelle HarmonyOS.
Cette transition ne sera pas simple pour HUAWEI qui doit soutenir le développement d’applications natives pour son nouvel OS. La marque devra également redorer son image sur la scène internationale, en particulier en Occident en raison de la défiance qui touche les entreprises chinoises. Cependant, HarmonyOS Next semble encore loin de l’Europe où les smartphones HUAWEI embarquent toujours EMUI (Android). Une version dans laquelle les services Google brillent par leur absence. De plus, HUAWEI ne propose toujours pas son Mate 60 Pro en Europe.
Un nouvel OS, uniquement pour la Chine ?
Pour l’heure, de plus en plus de sociétés chercheraient à recruter des talents pour s’adapter à HarmonyOS. Les postes les plus demandés concernent le développement de logiciels, le développement mobile et les tests de logiciels, avec des niveaux de salaires supérieurs à la moyenne du marché. Aux dernières nouvelles, HarmonyOS équipait plus de 700 millions d’appareils et intéressé 2,2 millions de développeurs. Le succès concerne surtout la Chine alors que la version finale de HarmonyOS Next doit débarquer avant la fin de l’année.
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